au sommaire
La célèbre bactérie Escherichia coli est la principale cause d'infection urinaire, mais celle-ci passe de l'intestin à la vessie. En revanche, Staphylococcus saprophyticus, impliqué dans 10 à 15 % des cystites, se transmet aussi lors des relations sexuelles et remonte l'urètre jusqu'à la vessie. Sur le chemin, elle peut croiser des cellules en brosse qui pourraient pousser le corps à réagir pour éviter l'infection. © Janice Haney Carr, CDC, DP
Les pathogènes profitent de chaque porteporte d'entrée à leur disposition pour nous infecter. Ainsi, le corps est obligé de mettre en place des dispositifs pour s'en préserver dans les zones les plus sensibles. La moindre lésion au niveau d'un vaisseau sanguin est vite refermée par coagulation. Les poumons, eux, disposent de cellules particulières, dites en brosse, dont on pense qu'elles interviennent dans la préventionprévention contre des microbes ou des polluants qui tenteraient de pénétrer l'organisme.
Mais il y a d'autres orifices naturels que la bouche, le nez ou les blessures. Certaines infections urinaires sont dues à des bactéries qui remontent l'urètre. Et des scientifiques de l'université Justus-Liebig de Giessen (Allemagne) pensent avoir mis en évidence un nouveau type de cellules qui feraient office de sentinelles au niveau du canal urinaire, du moins chez les souris.
Lors du congrès annuel de l'Association européenne d’urologie (à MilanMilan), les chercheurs ont annoncé avoir mis en évidence des cellules en brosse sensibles à un neurotransmetteurneurotransmetteur, l'acétylcholineacétylcholine, en contact avec des neurones disposant de récepteurs cholinergiquescholinergiques. Des travaux plébiscités, puisqu'ils ont reçu le deuxième prix du meilleur résumé d'article dans les domaines autres que l'oncologieoncologie.
L'urètre correspond au canal qui relie la vessie (1) au méat urinaire (7). Chez l'homme, l'urine et le sperme transitent par l'urètre. Chez la femme, seule l'urine est excrétée par ce canal. © Tsaitgaist, Wikipédia, cc by sa 3.0
Faire pipi pour noyer les bactéries
Ces cellules ont été mises en évidences par différentes techniques de biologie (immunohistochimie de structure, microscopie confocale à balayage laserlaser, immunofluorescence, RT-PCRRT-PCR, etc.). Cependant, leur rôle précis n'a pas encore pu être spécifié. Les auteurs ne manquent pas d'hypothèses.
La plus vraisemblable à leurs yeuxyeux est celle qui explique qu'elles seraient impliquées dans la détection et la défense contre les micro-organismesmicro-organismes ou des substances toxiques. Au passage d'un intrus indésirable, elles activeraient alors les neuronesneurones attenants par l'intermédiaire du neurotransmetteur. À terme, l'organisme répondrait à l'agression en ouvrant les vannes de la vessie, l'urine emportant avec elle la colonie de pathogènes ou les polluants qui remontaient.
Ils estiment également qu'un dysfonctionnement de ce système entraîne une envie pressante et pourrait expliquer certains cas de vessiesvessies hyperactives. Mais tout cela ne reste que des suppositions qu'ils tenteront de valider en approfondissant davantage le sujet.