Les résultats d’une étude menée sur des macaques suggèrent que le degré de hiérarchie dans la société influencerait le niveau de stress. La classe située au milieu de l’échelle serait la plus touchée.

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    Que ce soit au travail ou à la maison, nous ressentons tous des moments de forte pressionpression. Qui n'a pas expérimenté au moins une fois cette boule au ventre, cette émotion vive qui donne envie de fuir ? C'est le stress ! On a tendance à l'oublier, mais ces réactions de stress sont normales et même utiles. Elles nous permettraient en effet de nous motiver, de mieux juger une situation et d'y répondre plus efficacement. Facile à dire parfois. Les humains ne sont pas seuls face à ce genre de sentiments, les autres animaux en sont également victimes.

    Une équipe de recherche des universités de Manchester et de Liverpool a montré que les femelles macaques berbères peuvent elles aussi être soumises au stress, en particulier celles se situant dans le milieu de la hiérarchie. Les résultats de cette étude sont publiés dans la revue General and Comparative Endocrinology. Dans leur expérience, les auteurs ont évalué l'exposition au stress en mesurant la concentration de l'hormone glucocorticoïde dans les fècesfèces. En effet, lors d'un événement stressant, une série de réactions biochimiques a lieu et induit la production de différentes hormones, dont le glucocorticoïde. Pendant 25 jours, les chercheurs ont observé les comportements de femelles macaques et ont mesuré quotidiennement le taux de cette hormone dans leurs excréments. Les résultats concordent : plus les singes ont vécu d'événements stressants comme des menaces, des gifles ou des comportements de soumission, plus la concentration hormonale est élevée, et inversement.

    Les scientifiques se sont tout particulièrement intéressés aux singes du milieu de la hiérarchie : ceux ayant des conflits à la fois avec leurs supérieurs et avec les membres siégeant plus bas dans la pyramide. Ils ont montré que ce groupe de singes possédait les plus hauts niveaux de stress. Selon Katie Edwards, directrice de cette étude, ces résultats pourraient être appliqués aux comportements humains. « Dans le monde du travail, il est fort possible d'imaginer que les cadres intermédiaires aient des niveaux plus élevés de stress. Pour progresser, ils doivent à la fois relever de nouveaux défis et maintenir leur autorité. »