Des chercheurs ont observé le comportement d’une double hélice d’ADN dans un environnement plus hydrophobe qu’à l’accoutumée. Et ils remettent aujourd’hui en question l’idée admise par la communauté que les brins d’ADN sont liés par des liaisons hydrogène. Selon eux, l’eau jouerait un rôle fondamental dans le maintien de la structure.


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    Les moléculesmolécules d'acide désoxyribonucléiqueacide désoxyribonucléique - plus connu sous son diminutif d'ADN - sont formées de deux brins qui peuvent interagir entre eux au travers de liaisons hydrogène. C'est du moins ce que les scientifiques ont longtemps pensé. Mais aujourd'hui une équipe de l'université Chalmers (Suède) avance que le secret de la structure hélicoïdale de l’ADN réside peut-être dans le fait que les bases azotées qui le constituent sont hydrophobeshydrophobes.

    Or, dans un environnement constitué principalement d'eau, de telles structures hydrophobes ont tendance à se regrouper afin de minimiser leur exposition à l'eau. Le rôle des liaisons hydrogèneliaisons hydrogène semble finalement davantage lié au tri des paires de bases azotées, afin que celles-ci se lient dans le bon ordre.

    Pour que l’ADN soit lu, répliqué ou réparé, les molécules d’ADN doivent s’ouvrir et les brins se séparer. Cela se produit lorsque les cellules utilisent une protéine catalytique pour créer un environnement hydrophobe autour desdites molécules. © Yen Strandqvist, Université Chalmers
    Pour que l’ADN soit lu, répliqué ou réparé, les molécules d’ADN doivent s’ouvrir et les brins se séparer. Cela se produit lorsque les cellules utilisent une protéine catalytique pour créer un environnement hydrophobe autour desdites molécules. © Yen Strandqvist, Université Chalmers

    Une piste pour traiter le cancer

    « Nous pensons que les cellules conservent la plupart du temps leur ADN dans un environnement aqueuxaqueux. Car les environnements hydrophobes peuvent contenir des molécules nocives », explique Bobo Feng, chercheur à l'université Chalmers. « Mais lorsqu'une cellule a besoin de se servir de son ADN, de le lire, de le copier ou de le réparer, elle l'expose à un environnement hydrophobe. »

    Et c'est une protéine qui joue alors le rôle de catalyseurcatalyseur de ce type d'environnement. Une protéine qui pourrait donc être la clé de la lutte contre un certain nombre de maladies. « Nous avons montré que l'ADN réagit totalement différemment dans un environnement hydrophobe. Cela pourrait nous aider à mieux le comprendre et à mieux comprendre comment il peut se réparer en espérant ainsi enfin guérir le cancer », conclut Bobo Feng.