Il existe bel et bien un moment opportun dans l’année où il vaut mieux tomber enceinte pour mettre au monde un bébé en pleine forme. Pour parvenir à cette conclusion, des chercheurs ont réalisé une large étude épidémiologique basée sur la santé de nombreux enfants.

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    Article paru le 11 juillet 2013

    La date de conception d’un bébé influence-t-elle sa santé ? Cette question n'est pas nouvelle, et intéresse les scientifiques depuis des décennies. Dès les années 1930, des chercheurs ont montré que les enfants nés en hiverhiver avaient une croissance réduite, étaient plus enclins à développer une maladie mentale et même mourraient plus tôt que les autres. Selon les chercheurs, les conditions difficiles au cours des premiers mois de vie des nourrissons, à savoir la météométéo peu favorable et l'augmentation des pics de maladies et de pollution, seraient responsable de ce phénomène.

    Un critère important a cependant fait défaut à cette étude. En effet, pour parvenir à leur conclusion, les auteurs n'ont pas pris en compte l'environnement social et économique dans lequel les enfants grandissaient. Les mères vivant dans des milieux défavorisés et ayant reçu peu d'éducation sont cependant plus enclines à concevoir des enfants qui ont des problèmes de santé.

    Le printemps est la saison des amours chez de nombreux animaux, comme les ascalaphes soufrés (<em style="font-size: 13px; line-height: 1.5em;">Libelloides coccajus</em>), dont on voit ici un accouplement. Pourtant, une étude montre que chez les humains, les bébés conçus à cette période ont davantage de risques de présenter des problèmes de santé. © el chip, Flickr, cc by nc sa 2.0

    Le printemps est la saison des amours chez de nombreux animaux, comme les ascalaphes soufrés (Libelloides coccajus), dont on voit ici un accouplement. Pourtant, une étude montre que chez les humains, les bébés conçus à cette période ont davantage de risques de présenter des problèmes de santé. © el chip, Flickr, cc by nc sa 2.0

    Des chercheurs de l'université de Princeton se sont récemment intéressés à cette question et ont pris une approche différente afin de ne pas écarter les éléments sociaux du tableau. Pour ce faire, ils ont analysé les informations médicales sur les naissances entre 1994 et 2006 dans les États du New Jersey et de New York, ainsi qu'en Pennsylvanie, soit au total presque 1,5 million d'enfants ! Les scientifiques ont uniquement comparé la santé d'enfants grandissant dans une même famille. Leurs résultats, publiés dans la revue Pnas, confirment l'existence de profils saisonniers.

    En mai, fais ce qu’il te plaît, sauf un bébé…

    L'étude montre que mai est le plus mauvais mois pour tomber enceinte. En effet, les bébés conçus en mai, et donc enfantés pendant l'hiver (puisque l'étude concerne les États-Unis, donc l'hémisphère nordhémisphère nord), sont 13 % plus disposés à naître une semaine plus tôt que les autres. Cette prématurité pourrait induire divers problèmes de santé, comme un système immunitaire fragile, des troubles de la vision et de l'audition ou encore un développement cognitif plus lent. « Quelques jours de différence dans la duréedurée de la grossesse, ce n'est pas grand-chose, mais cela peut avoir un impact réel sur la santé de l'enfant », explique Hyagriv Simhan, gynécologuegynécologue de l'université de Pittsburgh, en Pennsylvanie. En revanche, les bébés qui naissent entre juin et décembre ont un temps de gestationgestation normal qui diminue progressivement à partir de janvier.

    En ce qui concerne le poids à la naissance, l'été est à nouveau la meilleure période pour concevoir un enfant. En effet, les femmes qui tombent enceintes entre juin et août prennent plus de poids, et enfantent des bébés plus gros de huit grammes en moyenne que les autres.

    Pour finir, les chercheurs se sont intéressés à l'influence de la grippe sur la qualité de la grossesse. Pour cela, ils ont analysé les informations du CDC (Center for Disease ControlCenter for Disease Control) et ont montré que les femmes qui tombaient enceintes au cours du mois de mai ont plus de chance de contracter la grippe. En 2009, le virus de la grippe H1N1 a frappé deux mois plus tôt que la grippe saisonnière. Or, les auteurs de l'étude montrent que cette année-là, le pic de prématurés s'est produit en mars, donc deux mois avant mai. « Ces résultats montrent à quel point il est important pour les femmes enceintes de se faire vacciner », précisent les auteurs.