La médecine esthétique connaît actuellement un grand développement, de l'ordre de 8 à 10 % par an, en fonction des différents pays consommateurs. Une  mise au point des différentes évolutions de la médecine esthétique s'avère nécessaire pour que les patients aient une idée claire de ce qui est possible ou pas.


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    Botox et acide hyaluronique sont les vedettes actuelles de la médecine esthétique. Outre les médecins esthétiques et dermatologues formés, les chirurgiens esthétiques effectuent pratiquement tous des actes de médecine esthétique qui viennent compléter les possibilités de la chirurgie esthétique et parfois même les concurrencer, comme c'est le cas par exemple dans l'amélioration de la forme du nez...

    Les principaux problèmes que la médecine esthétique est amenée à traiter

    Les principaux problèmes concernent :

    • les rides du front de la ride du lionlion et de la patte d'oieoie pour lesquelles seule une paralysie musculaire induite et transitoire est efficace, en utilisant les dérivés de la toxine botulique ;
    • dans certains cas, il est même possible d'utiliser la méthode du lipofilling qui consiste à injecter sa propre graisse là où il manque du volumevolume, tout en sachant que seulement 30 à 40 % de ce tissu graisseux réinjecté survivra ;
    • les fils tenseurstenseurs sont utilisés de façon très fréquente lorsqu'il existe un début de ptose au niveau du visage ou du corps. Cette technique connaît une grande vogue chez les médecins et certains chirurgiens esthétiques. L'intérêt du procédé est qu'il n'est pas nécessaire d'opérer, mais de faufiler sous la peau des sortes de petits fils barbelés qui vont permettre la remise en tension par l'intérieur des tissus, déplacés mécaniquement en meilleure position. Ce traitement astucieux inventé par le docteur Sulamanidze, de Géorgie, est actuellement en pleine effervescence mais à mon avis il ne constitue pas un traitement pérenne du vieillissement du visage quand il faut corriger les effets néfastes de la gravitégravité et de la détérioration du socle dermique de la peau ;
    • l'utilisation des rayonnements physiquesphysiques pour la surface de la peau sous l'effet de rayons lumineux puissants, de laserslasers colorés dont il faut adapter la longueur d'ondelongueur d'onde au problème à traiter sur la peau, représente aussi une part importante du marché de la médecine esthétique : car il faut des appareils relativement volumineux, onéreux, qui doivent être bien entretenus pour ne pas entraîner des brûlures ou des incidents néfastes ;
    • l'utilisation de la haute fréquence qui chauffe la peau par l'intérieur grâce à des sondes qui émettent un plasma ou des ultrasonsultrasons dont le but est de coaguler les fibres élastiques dermiques afin de retendre la peau par un effet « bifteck cuit sur la poêle », représente actuellement un grand espoir thérapeutique, cela fonctionne bien pendant l'opération, car on voit les tissus se retendre au prix parfois d'une certaine fibrosefibrose. Il reste à savoir si cet effet est pérenne pour qu'il prenne l'importance thérapeutique qu'il pourrait avoir. 
    Exemple de lifting. © Rido, Adoble stock 
    Exemple de lifting. © Rido, Adoble stock 

    Tous ces progrès de la médecine esthétique ne dévalorisent pas la chirurgie esthétique avec le bistouri : celui-ci le roi du ballet médical quand il s'agit de faire un rajeunissement important par une opération de type blépharoplastie ou lifting cervico-facial ou encore microlift qui est un lifting très léger que j'ai décrit en 2014 pour concurrencer les fils tenseurs. 

    En conclusion la médecine esthétique ne cesse de progresser pour deux raisons principales 

    1. La fiabilité des dérivés du botox et la simplicité de l'injection d'acide hyaluronique ont maintenant fait leur preuve depuis plus de 20 ans d'utilisation et sont donc très largement appliquées dans le cadre de la médecine esthétique mais aussi par les chirurgiens esthétiques compétents.
    2. Les progrès des techniques physiques associées à la médecine esthétique laissent entrevoir des nouveaux horizons thérapeutiques pour lesquels des investissements massifs sont effectués par les chercheurs et les laboratoires, animés par les firmes qui ont grandement investi pour, à la fois avoir un bon retour financier, mais aussi une image d'efficacité thérapeutique avec un minimum de complications.

    Loin de se concurrencer, ces différentes méthodes de rajeunissement du visage et du corps se complètent d'une façon remarquable mais il faut une consultation préalable et une information très précise des patients sur ce qu'ils peuvent attendre d'un geste - qu'il soit médical ou chirurgical. Il reste une place importante à la chirurgie esthétique dont les résultats deviennent maintenant extrêmement fiables en permettant de conserver un aspect naturel bien qu'opéré.

    Ceci est un progrès important, surtout lié à l'invention des techniques de lifting comportant l'exploitation du Smas (Système musculo-aponévrotique superficiel de la face décrit par Vladimir Mitz en 1976), qui est une couche fibreusefibreuse profonde parallèle à la peau et qui permet ainsi d'appuyer les sutures pour maintenir la tension satisfaisante sans déformation au niveau de la face. 

    On peut ainsi constater parmi les stars opérées de moins en moins de déformations qui ridiculisent la chirurgie esthétique, mais il demeure un certain nombre de personnalités iconiques qui défendent le droit au vieillissement sans impliquer un coup de bistouri rajeunissant. C'est une tendance écologiste et naturelle que nous nous devons de respecter lorsque les patients affirment cette prise de conscience.