Depuis une dizaine d'années, les chercheurs ont démontré que l'analyse des mouvements des yeux permettait de détecter certains troubles neurocognitifs. Partant de ce constat, une star-up lyonnaise a conçu une application simple, peu coûteuse pour l'usage des professionnels et à la portée des médecins de famille, qu'elle espère commercialiser d'ici 2022.
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La jeune société lyonnaise Sibius a mis au point une applicationapplication « simple », destinée aux professionnels, pour aider à détecter l'autisme et potentiellement d'autres troubles neurocognitifs de manière précoce et peu coûteuse, une innovation qu'elle espère commercialiser en 2022. « Actuellement, il n'existe pas de marqueur objectif et simple pour mesurer le fonctionnement neurocognitif en pratique médicale courante, comme peut le faire un thermomètrethermomètre pour la fièvre, le tensiomètre pour l'hypertensionhypertension », explique la start-upstart-up.
À partir du moment où les parents commencent à s'inquiéter, s'écoule une « longue période d'errance et d'incertitude » de quatre ans en moyenne en Europe avant que le diagnostic ne soit posé, souligne le fondateur, Guillaume Bézie.
L'application de Sibius s'appuie sur les travaux d'une équipe de l'Institut des sciences cognitives Marc Jeannerod (Université Lyon 1/CNRS), qui ont fait cette semaine l'objet d'une publication dans la revue scientifique de référence Nature. Les chercheurs lyonnais y ont démontré une « parfaite corrélation » entre les mouvementsmouvements de l'œil et ceux du doigt qui « explore » une image.
Le jeune patient se voit ainsi présenter sur une tablette une image floue dont les composantes deviennent nettes lorsque le doigt passe dessus. Il reproduit ainsi le trajet qui correspond à celui qu'il fait naturellement avec ses yeux, selon les chercheurs. Les mouvements du doigt sont captés par la tablette et analysés par les logicielslogiciels d'intelligence artificielleintelligence artificielle de Sibius. Dans le cas de l'enfant autiste, celui-ci évitera les visages pour se concentrer sur d'autres éléments de la photo, explique Guillaume Bézie.
Cette technologie, couplée avec d'autres logiciels et référentiels d'analyse, devrait permettre de détecter d'autres pathologiespathologies neurologiques comme la maladie d'Alzheimer, les troubles DYS (dyslexiedyslexie, dysorthographiedysorthographie, dyspraxiedyspraxie et dyscalculiedyscalculie) ou les commotions cérébralescommotions cérébrales. L'utilisation de cette technologique par les médecins -- notamment par les orthophonistesorthophonistes qui sont souvent les premiers consultés en cas de retard de développement -- devrait être facturée par Sibius de 20 à 30 euros par examen, a précisé M. Bézie.
Sibius, qui emploie à ce stade trois personnes, cherche encore 1,7 million d'euros pour développer son produit, qu'elle espère en partie lever auprès de Bpifrance en sa qualité d'entreprise « deeptech » (à la technologie découlant directement de la recherche fondamentale). La société est accompagnée par Pulsalys, l'incubateur qui aide les chercheurs lyonnais à passer du stade du laboratoire à celui de l'entreprise.