Un seul tube de sang permettra-t-il de fournir un rapport complet de la santé mentale des patients à leurs médecins ? Le test en question pourrait notamment faciliter le dépistage de l’anxiété et permettre de trouver des traitements personnalisés.


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    L'anxiété est une réactivité accrue en prévision d'événements perçus comme délétères, accablants ou difficiles. Ce trouble nécessite plus de considérations et une meilleure prise en charge, étant donné qu'une personne sur trois connaîtra un épisode de trouble anxieux clinique au cours de sa vie. L’anxiété peut gravement affecter la qualité de vie, conduisant parfois à l'alcoolisme, voire au suicide. Comme tous les patients ne répondent pas aux traitements médicamenteux actuels (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, benzodiazépines, antihistaminiques, etc.), il est essentiel de trouver une solution plus adaptée à chaque individu.

    Un profil individuel de biomarqueurs

    D'autres troubles de la santé mentale ont déjà fait l'objet de recherches pour faciliter leur diagnostic. Ainsi, le professeur de psychiatrie Alexander Niculescu et son équipe ont mis au point des tests sanguins pour la douleur, la dépression, le trouble bipolairetrouble bipolaire et le syndromesyndrome de stress post-traumatiquestress post-traumatique. Leurs derniers travaux, publiés dans la revue Molecular Psychiatry, utilisent des méthodes similaires pour l'anxiété. Validé par les chercheurs, le test examine les biomarqueurs qui peuvent aider à déterminer la gravitégravité de l'anxiété actuelle, à prédire le risque de développer de l'anxiété, ainsi qu'à trouver de meilleures thérapiesthérapies contre ce trouble. « L'adéquation entre les individus et les médicaments appropriés en fonction de leur profil de biomarqueurs est l'un des principaux résultats de notre travail », indiquent les chercheurs.

    Les troubles anxieux sont de plus en plus répandus, affectent la capacité des gens à faire des choses et diminuent la qualité de vie. © BillionPhotos.com, Adobe Stock
    Les troubles anxieux sont de plus en plus répandus, affectent la capacité des gens à faire des choses et diminuent la qualité de vie. © BillionPhotos.com, Adobe Stock

    Ces derniers ont utilisé une approche en quatre étapes afin de découvrir les biomarqueurs sanguins de l'anxiété. Tout d'abord, ils ont utilisé un modèle chez des personnes souffrant de troubles psychiatriques pour découvrir les changements d'expression génétiquegénétique dans le sang entre différents niveaux d'anxiété, déclarés par les sujets eux-mêmes. Ensuite, ils ont classé par ordre de priorité une liste de 95 biomarqueurs candidats, puis validé les biomarqueurs les plus importants issus d'une cohortecohorte indépendante de sujets psychiatriques souffrant d'une anxiété cliniquement grave. Dans une autre cohorte, les chercheurs ont testé l'utilité clinique de ces biomarqueurs, c'est-à-dire leur capacité à prédire l'état de gravité de l'anxiété et l'aggravation clinique future (hospitalisations causées par l'anxiété).

    En somme, l'examen des biomarqueurs ARNARN dans le sang permet d'identifier l'état d'anxiété actuel d'un patient et le faire correspondre avec des médicaments, en montrant l'efficacité de différentes options en fonction de sa biologie. Le nouveau test pourrait également permettre de développer de nouveaux traitements de l’anxiété, ciblés sur les biomarqueurs individuels.

    Un simple test sanguin pour prévenir de futurs troubles anxieux ?

    Selon le professeur Niculescu, il serait préférable de l'utiliser en combinaison avec les autres tests sanguins de dépistagedépistage des troubles de la santé mentale, ce qui permettrait d'avoir une vision plus complète de la santé d'un patient. « Il s'agit d'un test qui pourrait être intégré aux visites de bien-être régulières des patients afin d'évaluer leur santé mentale au fil du temps et de prévenir toute détresse future », a-t-il déclaré dans un communiqué de l'université de l'Indiana (États-Unis).