Les nuages ne semblent pas être assez accueillants pour abriter la vie. Pourtant des bactéries prolifèrent dans l'eau qu'ils contiennent. Là-haut dans le ciel, elles échangent aussi des gènes de résistance aux antibiotiques.
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Saviez-vous que des bactéries vivent dans les nuagesnuages ? L'eau contenue dans les cumulonimbus et autres cirrus constitue un environnement favorable pour la vie bactérienne et les échanges génétiques. En effet, des scientifiques de l'université de Laval au Québec et de Clermont Auvergne ont « aspiré » l'eau des nuages passant au sommet du puy de Dôme qui culmine à 1 465 mètres pour comprendre comment l'atmosphèreatmosphère peut être un moyen de dissémination de gènes de résistancerésistance aux antibiotiques.
Les nuages, une source d'antibiorésistance ?
L'étude a duré deux ans durant lesquels l'équipe de chercheurs est allée douze fois au sommet du volcanvolcan endormi pour récupérer l'eau des nuages et analyser les compositions bactériennes. Ils ont calculé qu'il y avait en moyenne 8 000 bactéries par litre d'eau de nuage mais les concentrations étaient très variables : 300 bactéries par litre dans certains échantillons et jusqu'à 30 000 dans d'autres.
Plus intéressant encore, les chercheurs ont découvert des gènes de résistance aux antibiotiques dans les échantillons. Ces gènes s'échangent fréquemment entre bactérie dans l'environnement et leur fournissent des chances de survie supplémentaires, mais quand ils se retrouvent dans des bactéries pathogènes pour les humains, ils compliquent les soins médicaux des patients. Chaque millilitre d'eau de nuage contient 20 000 copies de gènes de résistance aux antibiotiques. Un phénomène naturel, mais qui pourrait être influencé par l'utilisation d'antibiotique en agricultureagriculture et en médecine.
« Notre étude montre que les nuages sont une voie de dispersion importante des gènes de résistance aux antibiotiques, sur de courtes et sur de longues distances. Idéalement, nous aimerions pouvoir localiser les sources d'émissionémission attribuables aux activités humaines afin de limiter la dispersion de ces gènes », conclut Florent Rossi, chercheur à l'université de Laval et premier auteur de l'étude.