Les chiens et les chats jouent-ils un rôle dans l'infection de patients à des microbes résistants aux antibiotiques ? C’est possible mais cela reste rare, d’après une étude qui sera présentée prochainement au Danemark.
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Une nouvelle étude montre que des organismes multirésistants aux antibiotiques (les MDRO en anglais) peuvent se transmettre entre des chienschiens et chats en bonne santé d'une part, et des humains d'autre part. La contagion pourrait s'effectuer dans les deux sens, d'après la recherche qui sera présentée au Congrès européen de microbiologie clinique et des maladies infectieuses à Copenhague du 15 au 18 avril 2023.
L'étude porteporte sur près de 2 900 patients hospitalisés à l'hôpital universitaire de la Charité de Berlin et leurs animaux de compagnie. Afin d'identifier les espècesespèces bactériennes résistantes communes aux animaux et à leurs propriétaires, des écouvillons nasaux et rectaux ont été prélevés sur l'ensemble des participants à l'étude et les chercheurs ont utilisé la technique du séquençage génétique.
Sur la totalité des patients hospitalisés, 30 % d'entre eux ont été testés positifs pour les MDRO. Seuls 9 % de ces patients étaient propriétaires de chat(s) et 11 % de chien(s), contre 13 % chez les patients négatifs aux MDRO. Les propriétaires d'animaux ont envoyé des échantillons de gorge et de selles de leurs bêtes (400 au total). Résultat : 15 % des chiens et 5 % des chats ont été testés positifs pour au moins une MDRO, et seulement quatre associations identiques ont été trouvées entre les animaux de compagnie et leurs propriétaires.
De rares cas de transmission d’agent pathogène entre humain et animal
Du point de vue génétique, le séquençage du génome entier n'a révélé qu'un seul suspect transmis entre un chien et son maître, l'agent pathogène Escherichia coliEscherichia coli. Le partage de MDRO entre animal et humain reste donc très faible, et l'étude d'observation suggère seulement une possibilité de transmission. Comme les prélèvements ont été effectués par les propriétaires sur leurs animaux, les auteurs reconnaissent la limite de leur recherche, tout comme sa restriction dans une zone urbaine.