Avec le « Dry January », la sobriété devient un défi collectif... Né au Royaume-Uni, ce challenge – lancé en 2013 – invite à repenser notre rapport à l’alcool en s’abstenant d’en consommer durant tout le mois de janvier. Aujourd'hui, de nombreux Français connaissent ce concept, mais qu’est-ce qui motive réellement les participants ? Cette tendance gagne-t-elle en popularité chaque année ?


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    C'est l'autre marronnier après toutes les traditions culinaires que génèrent les fêtes de fin d'année. En matièrematière de victuailles, cette fois liquidesliquides, le début d'année est désormais placé sous le signe de la restriction, celle de ne plus ingérer d'alcool, dans le cadre du fameux « dry january », ce challenge d'origine britannique initié pour engager les consommateurs à réfléchir à leur rapport à l'alcoolalcool et à leur capacité à marquer une pause.

    Année après année, le défi lancé en 2013 fait son chemin et recruterait 12 % de Français supplémentaires en 2025, si l'on en croit l'observatoire Chavin de la consommation du vin sans alcool en France, réalisé par CSA (cette étude a été réalisée auprès d'un échantillon de 1 008 Français âgés de 18 ans et plus, représentatifs de la population nationale, interrogés du 7 au 17 octobre 2024). Précisément, on parle de consommateurs qui tenteront cette expérience pour la première fois.

    Un challenge difficile à suivre ?

    À ce jour, on estime que seulement 19 % des Français ont déjà essayé de relever ce défi, sachant que les deux tiers disent avoir tenu jusqu'à février. En début d'année, le mensuel des équipes soignantes en psychiatrie, Santementale.fr, rapportait de son côté que 5,1 millions de personnes avaient pris part au Dry January. Il faut croire aussi que le Dry January n'a sans doute pas plu à tout le monde, puisque 13 % ont participé qu'une seule fois, selon Chavin/CSA. Le challenge serait trop difficile à relever ? En tout état de cause, que l'on n'y adhère ou pas, le principe de ce défi fait parler au point que près des trois quarts des Français (71 %) savent très bien de quoi il s'agit.

    71 % des Français connaissent le<em> Dry January. </em>Cette année, 12 % d'entre eux tenteront de suivre ce concept pour la première fois. © Badahor, Getty Images
    71 % des Français connaissent le Dry January. Cette année, 12 % d'entre eux tenteront de suivre ce concept pour la première fois. © Badahor, Getty Images

    Le « Dry January » : un défi qui séduit les jeunes

    Par ailleurs, cette observation réaffirme une réalité que l'on savait déjà établie : les jeunes sont davantage disposés à remettre en question leur rapport à l'alcool. 41 % des participants sont en effet âgés de 18 à 34 ans. Cette classe d'âge ne représente pourtant que 25 % de la population française. « Le profil-type des participants au Dry January et des consommateurs de vin sans alcool est sensiblement le même : ils sont hédonistes, attirés par un mode de vie plus sain et 'flexidrinkers', c'est-à-dire qu'ils alternent entre la consommation de boissons alcoolisées (dont le vin) et d'alternatives non alcoolisées ou désalcoolisées (dont les vins sans alcool) », commente l'étude.

    Voir aussi

    Alcool, effets sur la santé : une expertise collective de l'Inserm

    On pourrait estimer que le challenge est facile à relever puisqu'il s'agit de jeunes gens, ceux-là même que l'on présente dans d'autres études comme ces consommateurs qui boudent le vin. Et pourtant, il ne faudrait pas mettre de l'eau... dans son vin pour tirer une telle conclusion. Car les participants au Dry January, toutes classes d'âge confondues, sont encore plus nombreux que le reste de la population à être consommateurs de vin (81 % contre 75 %). Pour 24 %, ce sont même des consommateurs de vin très réguliers.

    Vers une consommation de vin sans alcool

    Leur singularité, celle qui pourrait expliquer ce que l'on prendrait pour un paradoxe, c'est sans doute leur curiosité. Car 31 % des participants au Dry January sont des consommateurs de vin sans alcool. Pour autant, cette nouvelle gamme de vins, abreuvée par tout un tas de nouvelles recettes à l'image de cette démarche autour du vin fermenté mais non alcoolisé, n'est qu'un marché de niche : 75 % de Français disent n'avoir encore jamais consommé de vin sans alcool. À noter que cette étude a été réalisée par la marque Chavin.