Grâce à son drone, Olivier Grunewald a pu filmer un lac de lave caché au fond d'un puits de plusieurs dizaines de mètres de profondeur, au cœur du volcan Erta Alé, en Éthiopie. Ces images exceptionnelles montrent les bouillonnements de la lave, les mouvements de convection, la solidification de la surface en croûtes et les émissions de fumées.

Situé dans la vallée de l'Afar, en Éthiopie, le grand volcan Erta Alé est de type bouclier. Il s'étale sur trente kilomètres de diamètre au sein du grand rift est-africain, considéré comme les prémices de l'ouverture d'un futur océan. Depuis 2001, son activité n'a jamais cessé et fait croître l'édifice (en langue afar, erta ale signifie montagne fumante).

Le lac de lave a pu être étudié en 2002 (après la guerre entre l'Éthiopie et l'Érythrée) quand une équipe est descendue dans le puits de 80 mètres où il se trouvait, de forme circulaire et aux parois verticales. Le niveau a ensuite fluctué, variant à l'échelle des mois. En janvier 2017, il affleurait les lèvres du puits mais s'est brutalement effondré, produisant un panache de cendres de 700 mètres de hauteur.

Vol de drone au-dessus de la lave bouillonnante

Le drone d'Olivier Grunewald, photographe spécialiste des prises aériennes et bon connaisseur des volcans, s'est aventuré dans ce puits, ramenant ces images impossibles à obtenir autrement. La température de la lave dépasse 1.200 °C et cette matière en fusion est parcourue de puissants mouvements de convection. Des jets de lave jaillissent jusqu'à plusieurs mètres de hauteur et des fumées sont émises en permanence. Les images montrent la solidification de la lave en surface, quand elle s'est refroidie. Mais ces croûtes peuvent ensuite être englouties par les mouvements convectifs.

Le site d'Olivier Grunewald et Bernadette Gilbertas montre le travail de ce photographe hors normes, passionné de nature, qui s'intéresse aussi aux paysages et aux animaux. Jusqu'au 15 juillet 2018, des photographies géantes sont disposées à Paris sur les grilles du jardin du Luxembourg, pour l'exposition Origines, consacrée aux volcans et aux forces telluriques. On peut aussi l'admirer sur Futura, puisqu'il nous a fait le plaisir de nous confier des séquences vidéo comme celle-ci, sur le Nyiragongo, tirées de son documentaire Voyages au centre de la Terre.

© Olivier Grunewald