Il faut avoir le cœur bien accroché pour emprunter ces routes se faufilant au milieu de falaises abruptes, glissantes et boueuses, où sur lesquelles il est quasi impossible de se croiser sans tomber dans un fossé. De la Bolivie à la Turquie, tour du monde des routes les plus vertigineuses et les plus dangereuses.


au sommaire


    Chaque année, 1,35 million de personnes meurent sur les routes selon l'Organisation mondiale pour la Santé. Mais certaines routes sont particulièrement réputées pour leur dangerosité. Ravinées par la pluie, surplombant des précipices de plusieurs centaines de mètres, elles comportent des virages à vous rendre malade et sont à peine praticables à certains endroits. Ce qui n'empêche pas des milliers de personnes de les emprunter chaque année.

    Voir aussi

    À quoi ressemblait le réseau routier français au XVIIIe siècle ?

    Old Yungas, Bolivie

    Surnommée « Route de la mort », la Old Yungas en Bolivie est considérée comme la route la plus dangereuse du monde : entre 200 et 300 personnes y meurent chaque année. Ce tronçon de 65 km reliant La Paz à Coroico emprunte des virages extrêmement serrés et longe des falaises surplombant des fossés vertigineux. Son point culminant atteint 3.000 mètres d'altitude, et la route est fréquemment dissimulée par un épais brouillard. Elle est pourtant empruntée par des milliers de camions chaque année.

    Tongtian Avenue, Chine

    Mieux vaut avoir l'estomacestomac bien accroché pour parcourir la Tongtian Avenue, dans les montagnes du Tianmen en Chine. Cette route d'à peine 11 km comporte pas moins de 99 virages en épingle à cheveux. Sa constructionconstruction a duré 8 ans de 1998 à 2006. Elle fait 1.100 mètres de dénivelé pour atteindre 1.300 mètres d'altitude. La Tongtian Avenue est aujourd'hui devenue une véritable attraction touristique. En 2016, le coureur automobileautomobile italien Fabio Barone a réussi l'exploit de parcourir les 11 km en 10 min et 31 secondes à bord de sa Ferrari.
     

        View this post on Instagram           A post shared by ălvârøö (@allvaroo8)

    Trollstigen, Norvège

    La Trollstigen, qui signifie littéralement « échelle des Trolls » en norvégien, porteporte bien son nom. Cette route qui relie Åndalsnes et Valldal, au sud-ouest de la Norvège, présente une pente de 9 % et compte onze virages en épingle à cheveux. Entièrement enneigée en hiver, la route est habituellement ouverte entre mai et octobre mais les véhicules de plus de 12,4 mètres de long sont interdits à la circulation. La route construite en 1939 est paradoxalement la plus fréquentée de Norvège aujourd'hui. Il faut dire qu'elle offre un panorama époustouflant, surplombant de magnifiques fjords et cascades.

        View this post on Instagram           A post shared by OnTheRoadTrends (@ontheroadtrends)

    La route Karnali, Népal

    Au Népal, 50 personnes décèdent chaque année sur la route Karnali, située au nord-ouest de Katmandou. Sillonnant entre falaises abruptes et précipices, le parcours de 232 km, qui relie Jumia et Surkhet, possède encore de nombreux passages non goudronnés. Les portions en terre sont parsemées de trous et la terre, devenue glissante par les pluies de mousson, entraîne souvent les camions dans le ravin. Ces derniers doivent en plus faire face à de nombreux troupeaux et piétons, rendant chaque croisement extrêmement périlleux. La route constitue pourtant un moyen vital de désenclavement pour la zone de Karnali, une des plus isolées du Népal.

    Lowari, Pakistan

    Située au pied du Nanga Parbat, le neuvième plus haut sommet du monde avec ses 8.125 mètres, la Lowari serpente sur 16,2 km dans la poussière et les cailloux. À 3.000 mètres d'altitude, la moindre erreur est fatale sur ce tronçon particulièrement instable, soumis à des avalanches régulières de rochers et à des vents violents. De la largeur d'une seule voiture, elle rend chaque croisement particulièrement périlleux. Fermée en hiver, la route rouvre durant l'été, mais demeure parfois interdite d'accès en raison des conditions météométéo.

    Skippers Canyon, Nouvelle-Zélande

    La route de Skippers Canyon, au sud-ouest de la Nouvelle-Zélande, construite entièrement à la main et à l'explosif à l'époque de la ruée vers l'or entre 1883 et 1890, fut considérée comme une immense prouesse technique. Ses 27 km sont pourtant aujourd'hui si dangereux qu'aucune assurance ne couvre les voitures de location qui l'empruntent. La route est si étroite que, si deux véhicules se croisent, l'un d'entre eux doit faire marche arrière jusqu'à 3 kilomètres pour trouver un endroit suffisamment large. La roche tendre plonge rapidement la route dans un nuagenuage de poussière par temps sec et la transforme en boue grasse par temps humide.

        View this post on Instagram           A post shared by том вудворд (@tom.woodward.videos)

    D915, Turquie

    Située dans la province du Trabzon au nord-est de la Turquie, la D915 est sinueuse sur 106 km à travers les falaises et les précipices. Non goudronnée sur sa partie centrale, elle ne dispose d'aucune protection et elle est exposée à de fortes rafales de vent qui rendent la circulation particulièrement hasardeuse. Fréquemment plongée dans le brouillard et la pluie, elle passe par de nombreux cols dont le Soganli Geçidi, à 2.330 mètres d'altitude. Le parcours, dont certaines portions ont une pente de plus de 10 %, est pourtant très apprécié des motards.

    Transsaharienne, Algérie, Niger et Nigeria

    La transsaharienne couvre 4.500 km d'Alger à Lagos, au Nigéria. Goudronnée sur 85 % de sa longueur, elle est fréquemment bloquée par les tempêtes de sable. Sous des températures avoisinant les 50 °C l'été, et sans la moindre parcelle d'ombre, mieux vaut ne pas tomber en panne d'essence et prévoir des réserves d'eau. Pour couronner le tout, les kidnappings et le racket guettent les voyageurs à chaque instant. La route est d'ailleurs considérée comme tellement dangereuse qu'une escorte est obligatoire pour la partie algérienne.

    La route transsaharienne, partie algérienne. © Albert Backer, Wikipedia
    La route transsaharienne, partie algérienne. © Albert Backer, Wikipedia