La langue des signes a été imaginée pour permettre aux malentendants de communiquer entre eux et avec les autres. Mais on devrait plutôt dire les langues des signes, car comme les langues parlées, il en existe de nombreuses variantes à travers le monde.
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Dans l'Antiquité, les sourds passaient pour simples d'esprit. Même AristoteAristote se demandait comment il pouvait être imaginable de penser sans pouvoir parler. Mais les mentalités ont bien évolué. Et les langues des signes ont été développées par et pour des personnes sourdes et malentendantes, comme des langues gestuelles impliquant les mains, le visage et l'ensemble du corps, afin de leur permettre de communiquer entre elles et avec le monde.
Il a pourtant fallu attendre les années 1960 pour que ces langues gagnent en légitimité suite à des travaux de linguistes. Ceux-ci en effet, ont pu montrer que langues des signes et langues parlées présentent des similitudes structurelles (phonologie, grammaire, etc.). Peu à peu, la langue des signes est alors devenue la première langue enseignée aux enfants atteints de troubles de l’audition. En 2005, la loi a enfin reconnu la langue des signes française comme une « langue à part entière » et en 2008, elle est devenue une option du Bac comme n'importe quelle autre langue.
De nombreuses langues des signes
Aujourd'hui, il existe presque autant de langues des signes que de pays. Elles sont tantôt pratiquées à une ou deux mains, adoptant des gestes qui peuvent varier de manière plus ou moins importante. Certaines expressions en effet n'existent que dans certains pays. Et même des mots assez simples et courants peuvent être exprimés avec un signe différent. Ainsi un Britannique agitant sa main, les doigts tendus vers sa tempe, exprime le mot « maman » alors que pour un Américain, ce geste sera employé pour parler de son « oncle ».
En revanche, en Belgique, en Allemagne, en Italie ou encore au Brésil, l'alphabet dactylologique est signé par une seule main, car les langues des signes utilisées dans tous ces pays ont pour racine l'alphabet des sourds français du XVIIIe siècle. Les Anglais, notamment, signent à deux mains. Certains termes de base, des termes universels, comme « manger », « boire », « se laver » sont cependant exprimés par des signes identiques dans les différentes langues. De quoi permettre aux malentendants qui voyagent, de réussir à se comprendre plutôt bien au bout de quelque deux ou trois heures d'échanges seulement.