À mesure que le réchauffement climatique d'origine humaine s'intensifie, les périodes de chaleur extrême deviennent de plus en plus fréquentes et intenses. Dans ce contexte, il est intéressant de revisiter l'historique des vagues de chaleur en France, la canicule de 2003 demeurant l'une des plus sévères de toutes.
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Les scientifiques le disent, dans le contexte de réchauffement climatique anthropique, nous devons nous attendre à des canicules et à des vagues de chaleur à la fois plus fréquentes et plus intenses. Certaines, déjà, ont commencé à marquer les esprits.
Mais avant d'aller plus loin, un petit point sémantique s'impose peut-être. Rappelons qu'un pic de chaleurchaleur correspond à une montée des températures au-delà des normales. Mais pendant un temps court, compris entre 24 et 48 heures. Pour parler de vague de chaleur, il faut que des températures élevées se maintiennent pendant plusieurs jours. MétéoMétéo France évoque un indicateur thermique national - défini à partir de trente stations météorologiques réparties sur le territoire - d'au moins 25,3 °C pendant au moins trois jours. Le terme canicule, lui, s'applique à un épisode de températures élevées pendant au moins trois jours, là aussi. Mais de jour comme de nuit.
Fin juillet 2022, il avait été recensé 45 vagues de chaleur en France. Une 46e était en cours début août. Et déjà, une 47e annoncée.
En 1911, l'Europe a connu une vague de chaleur intense qui a fait quelque 40.000 morts. Pendant presque deux mois et demi - de début juillet à mi-septembre -, les températures ont été étouffantes, à plusieurs reprises au-delà de 35 °C à Paris et sans descendre sous les 30 °C pendant plusieurs jours dans de nombreuses villes.
Des vagues de chaleur de plus en plus nombreuses, intenses et longues
La vague de chaleur du mois de juin 2022 a été la plus précoce jamais enregistrée. Depuis 1947, donc.
En 1947, justement, la France a connu une vague de chaleur mémorable. Entre le 22 juillet et le 4 août. Des températures supérieures à 40 °C sur une large partie du pays. Un record de température avait été atteint à Paris. Il avait fait 40,4 °C le 28 juillet 1947. Un record qui ne sera battu que lors de l'épisode de 2019.
La vague de chaleur de juillet 1983, elle, s'est distinguée par sa duréedurée. Pas moins de 23 jours !
Mais pour l'heure, la canicule la plus sévère - une évaluation qui tient compte à la fois de l'intensité et de la durée - qu'ait vécue la France reste celle du mois d'août 2003. De triste mémoire avec ses plus de 15.000 morts. Il avait alors fait très chaud, pendant douze jours - entre le 2 et le 14 août - et sur l'ensemble du pays. La canicule de juillet 2019 était d'une intensité comparable, mais plus courte - « seulement » cinq jours entre le 21 et le 26 juillet. Le 5 août 2003 et de nouveau le 25 juillet 2019, la France avait connu une température moyenne de 29,4 °C ! Elles restent les journées les plus chaudes jamais enregistrées dans notre pays.
Mais ces chiffres sont amenés à évoluer. Dans le contexte de réchauffement climatique anthropique, en effet, la fréquence et l'intensité des vagues de chaleur devraient augmenter. Si nous ne parvenons pas à limiter nos émissionsémissions de gaz à effet de serre, les vagues de chaleur deviendront plus intenses, plus longues, plus sévères. Et ce sur une période qui pourrait s'étendre du mois de mai au mois d'octobre !
Déjà, Météo France note que ces 35 dernières années, les vagues de chaleur ont été trois fois plus nombreuses que sur les 35 années précédentes. Et que les jours de vague de chaleur ont été multipliés par neuf.