Est-il vrai que les étés vont devenir de plus en plus chauds dans le monde ? Avec tout ce qu’on entend sur le réchauffement climatique et autres changements, ça ne m’étonnerait pas. Mais avant de tirer des conclusions hâtives, je vous propose qu’on fasse le tour du sujet des changements climatiques, des sujets très actuels aujourd’hui mais qui ont besoin d’être un peu creusés pour bien comprendre de quoi on parle.
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Retrouvez le podcast à l'origine de cette retranscription dans Science ou Fiction. © Futura
Nous nous intéressons au réchauffement climatique depuis plusieurs décennies, même si les préoccupations scientifiques ont commencé à émerger au milieu du XXe siècle.
Revenons plusieurs années en arrière
Pour en faire un petit historique, revenons carrément au XIXe siècle. Un certain Joseph FourierJoseph Fourier, physicienphysicien de son époque, a été le premier à proposer l'idée de l'effet de serre, en 1824. Il suggère alors que l'atmosphère terrestre pourrait être en mesure de retenir la chaleurchaleur. C'est plusieurs années après, en 1896, que le chimiste suédois Svante Arrhenius théorise que l'augmentation des niveaux de dioxyde de carbone pourrait bien réchauffer la Planète.
Si on fait une avance rapide, on arrive dans les années 1950. C'est là que Charles David Keeling, climatologueclimatologue américain, réalise les premières mesures précises des concentrations en CO2 atmosphérique. Les relevés, que l'on connaît désormais sous le courbe de Keeling, ont été les premiers à montrer une augmentation continue des niveaux de CO2. Keeling alerte donc le monde pour la première fois, sur le fait que l'humain contribue à l'effet de serre et donc au réchauffement climatique. Car depuis, nous savons ce qu'est l'effet de serre : il s'agit d'un processus naturel par lequel certains gazgaz présents dans l'atmosphère terrestre retiennent la chaleur émise par le soleilsoleil, ce qui réchauffe la surface de la Planète. Les principaux gaz à effet de serre incluent le fameux dioxyde de carbone, le CO2, mais aussi le méthane, la vapeur d'eau et le protoxyde d'azoteprotoxyde d'azote.
Depuis les années 1970-1980, les scientifiques ont commencé à observer des preuves tangibles du réchauffement climatique. On a eu certaines études et rapports qui ont notamment alerté sur les conséquences potentielles des émissionsémissions de gaz à effet de serre. Et c'est à ce moment-là, en 1979, que le premier sommet sur le climatclimat s'est tenu. Quelques années plus tard, en 1988, s'est créé un certain Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climatGroupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. Un nom extrêmement long, que vous connaissez sous son diminutif : le GIEC.
Cette création marque un tournant puisque le groupe a été établi pour évaluer les informations scientifiques, techniques et socio-économiques pertinentes pour comprendre les risques associés au changement climatique. Depuis les années 1990, le réchauffement climatique est devenu un sujet de préoccupation mondiale. La signature du protocole de Kyotoprotocole de Kyoto en 1997, et plus récemment, l'Accord de Paris en 2015 sont des accords qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à limiter l'augmentation des températures mondiales.
Des étés de plus en plus chauds ?
Si l'on revient au sujet de départ, à savoir, de quoi seront faits nos étés dans un futur pas si lointain, aujourd'hui, il est largement admis par la communauté scientifique que les étés deviendront de plus en plus chauds dans le monde en raison du changement climatique. Les études et les rapports climatiques publiés par le GIEC, par exemple, indiquent une tendance inquiétante vers des températures estivales en constante augmentation. Par exemple, les années 2010 à 2019 ont été la décennie la plus chaude jamais enregistrée. En 2023, les températures estivales ont atteint des niveaux records dans de nombreuses régions du monde, avec des vaguesvagues de chaleur des plus importantes.
Malheureusement, ces phénomènes correspondent aux prédictions climatiques qui montrent une augmentation de ces vagues de chaleur en termes de fréquence, de duréedurée et d'intensité dans les prochaines décennies. Les conséquences de ces étés de plus en plus chauds sont évidemment très préoccupantes, d'autant qu'elles sont multiples. Si on prend sur le plan environnemental, les écosystèmesécosystèmes sont vraiment menacés. Les récifs coralliens, par exemple, blanchissent et meurent à cause de l'augmentation de la température de l'eau. Les glaciersglaciers et les calottes glaciairescalottes glaciaires fondent à un rythme accéléré, ce qui engendre l'élévation du niveau de la mer.
Avec tout ça, la biodiversitébiodiversité terrestre est également affectée : certaines espècesespèces animales et végétales peinent à s'adapter à ces changements rapides, et pourraient bien s'éteindre. Sur le plan humain, la santé publique est un gros enjeu. Les vagues de chaleur provoquent une augmentation des maladies liées à la chaleur directement, comme les coups de chaud et les déshydratations, très dangereux pour les personnes âgées et les jeunes enfants.
Mais ces vagues de chaleur apporteront également avec elles la pollution de l’air, et la propagation de maladies comme le paludismepaludisme, la denguedengue ou autre. Même d'un point de vue alimentaire, il y a de quoi s'inquiéter. Les fortes températures vont faire souffrir l'agricultureagriculture, avec des rendements de cultures comme le bléblé et le maïsmaïs en déclin. Et je ne vous parle pas des risques de sécheressesécheresse...
Que pouvons-nous faire ?
On parle ici uniquement de la chaleur, mais les changements climatiques ne se cantonnent pas qu'à ça puisque nous observons déjà, et ça ne fera qu'augmenter, une augmentation de la fréquence et de l'intensité des événements météorologiques extrêmes. OuragansOuragans, typhons, et cyclonescyclones deviennent plus puissants. Les vagues de chaleur, les feux de forêt, les inondations, et les tempêtestempêtes de neige extrêmes deviennent également plus fréquents. Donc oui, il est vrai que les étés sont voués à devenir de plus en plus chauds à l'échelle mondiale, et les conséquences risquent d'être dramatiques si rien n'est fait pour atténuer l'impact.
“Les plus grands projets sont à l’initiative des gouvernements, mais vous pouvez, vous aussi, apporter votre pierre à l’édifice”
Bien sûr, les plus grands projets sont à l'initiative des gouvernements, mais vous pouvez, vous aussi, apporter votre pierre à l'édifice. Vous pouvez tenter de réduire votre consommation d'énergieénergie en pensant à éteindre les lumièreslumières et appareils électriques quand ils n'ont pas à être utilisés. C'est tout bête, mais c'est déjà ça. Vous pouvez aussi améliorer l'isolationisolation de votre habitat pour réduire le besoin de chauffage et de clim.
D'un point de vue alimentaire, réduire le gaspillage et manger local et de saisonsaison diminuera l'empreinte carbone liée au transport. Justement, en parlant de transport, vous pouvez vous diriger vers des solutions plus durables de mobilité en arrêtant l'autosolisme pour faire du covoiturage ou en prenant davantage les transports en commun ou le vélo. Et bien entendu, il faut réduire et recyclerrecycler nos déchetsdéchets. Le mieux serait de privilégier des matériaux réutilisables pour minimiser l'utilisation de plastiquesplastiques.
Il existe plein d'alternatives zéro déchet pour certains objets du quotidien, comme les éponges lavables, les lingettes lavables pour se nettoyer le visage, les sachets réutilisables pour ne pas prendre plein de sacs plastiques quand on achète des fruits et légumes en grande surface, et bien d'autres choses encore. Vous pouvez aussi faire du compost pour jeter vos déchets alimentaires !
En combinant ces actions à tous les niveaux de la société, il est possible de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de limiter les effets du réchauffement climatique. Chaque geste compte !