La pollution aux particules fines est devenue un enjeu environnemental et, surtout, de santé publique. Véritable fléau, elle n'épargne aucun territoire, France incluse. Le dernier classement annuel d'IQAir pointe les niveaux de pollution alarmants de l'Inde et de la Chine... et met au jours les vingt villes françaises les plus touchées par le phénomène.


au sommaire


    La pollution de l’air tuerait au bas mot sept millions de personnes par an. C'est plus que le nombre total de victimes tuées par le Covid-19Covid-19 depuis les débuts de la pandémiepandémie, en janvier 2020.

    Mais qu'entend-on exactement par « pollution de l'air » ? De façon générale, l'expression fait référence à la présence dans l'atmosphère de substances nocives qui peuvent être préjudiciables à la santé des êtres vivants. Les polluants les plus courants incluent les oxydes d'azoteoxydes d'azote, les oxydes de soufresoufre, les composés organiques volatilscomposés organiques volatils, le dioxyde de carbone et les particules fines. Ce sont ces dernières qui nous intéressent, puisque ce sont les plus dangereuses pour la santé.

    Malheureusement, elle sont également très courantes, puisque émises par les véhicules à moteur, les activités industrielles et agricoles, ou encore la combustioncombustion de déchets organiques. Ces PM2.5 et PM10 sont en suspension dans l'airair, et si petites qu'elles peuvent pénétrer profondément dans les poumonspoumons et infiltrer le système de circulation sanguine. Elles sont associées à de nombreux problèmes de santé, notamment des maladies respiratoires telles que l'asthmeasthme et la bronchitebronchite, des maladies cardiaques, des accidentsaccidents vasculaires cérébraux et des cancerscancers. Elles peuvent également aggraver les conditions médicales préexistantes.

    7 812 villes classées dans plus de 134 pays

    Depuis plusieurs années, les pays s'engagent donc à respecter certains seuils fixés par l’Organisation Mondiale de la Santé et à prendre des mesures en cas de dépassement, en interdisant par exemple la circulation à certains types de véhicules, ou en ayant recours à la circulation alternée. Dans les pays les plus touchés, il n'est pas rare de voir les citoyens circuler avec un masque sur le visage. Et, malgré les efforts, la France n'est pas épargnée.

    Dans son dernier rapport, l'entreprise suisse IQAir - et plus grande plateforme gratuite d'information en temps réel sur la qualité de l'air - a fait le classement des villes plus polluées au monde. « Le rapport analyse les niveaux de qualité de l'air des PM2.5 de quelques 7 812 villes dans plus de 134 pays, régions et territoires », précise l’entreprise. Pour la France, les données proviennent de stations homologuées par le Programme des Nations Unies pour l'environnementProgramme des Nations Unies pour l'environnement.

    Sans surprise, ce sont l'Inde et la Chine qui caracolent en tête de classement, et la France fait plutôt partie des bons élèves à l'échelle mondiale. A l'échelle européenne, en revanche, le palmarès se ternit un peu puisque la ville la plus polluée du pays, Ploemeur, arrive en 276e position, la plaçant dans les 15 premiers pourcents des villes les plus polluées du vieux continent. De façon plus générale, la France fait partie du milieu de classement européen, puisqu'aucune ville n'explose les seuils fixés par l'OMSOMS... Reste que, sur l'ensemble du territoire, la qualité de l'air est tout de même jugée insuffisante.

    Les Hauts-de-France et l'Isère particulièrement touchés

    Derrière la ville bretonne, Montlhéry (Essonne) et Mamoudzou (Mayotte) complètent le podium des trois communes les plus polluées de l'hexagone. Exit les grandes métropoles : hors Lille, ce ne sont que des villes de taille petite à moyenne qui complètent ce top 20. Et certaines zones sont plus représentées que d'autres, puisque le département des Hauts-de-France y apparaît pas moins de quatre fois. Outre Lille, on y trouve Roubaix, Valenciennes et Tourcoing.

    Une présence accrue qui s'explique notamment par le fort taux d'industrialisation, ainsi que par une stabilité de l'air et des inversions thermiquesinversions thermiques qui peuvent piéger les polluants près du sol, dégradant la qualité de l'air. L'Isère n'est pas en reste, avec pas moins de trois communes dans le classement avec Eybens, Saint-Martin-d'Hères et Crolles. Ces mauvais résultats sont principalement dûs à la géographie de la région, faite de zones montagneuses et de vallées encaissées qui favorisent le piégeage des polluants. La zone est, en outre, densément peuplée et l'agglomération grenobloise traîne une sinistre réputation en termes de trafic routier.

    Le reste du classement, à retrouver ici, est plutôt bien réparti. On y retrouve notamment Marignane (Bouches-du-Rhône), Avignon (Vaucluse) et Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). A noter tout de même que ce classement varie significativement si l'on mesure le taux de pollution de l’air général, et que les grandes agglomérations que sont Paris, Marseille, Grenoble ou encore Lyon récupèrent, cette fois, les premières places.