Lors des périodes de migration, il suffit parfois de lever les yeux vers le ciel pour profiter du spectacle de la migration des oiseaux, dont certains font le choix de la formation en «V». Bien plus qu'un simple spectacle esthétique, cette stratégie est indispensable au bon déroulé de la migration et maximise les chances de survie.


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    Depuis le sol, la précision et l'harmonie qui se dégagent d'un vol collectif en « V » ont de quoi émerveiller mais, derrière cette apparence ordonnée se cache une organisation complexe et rigoureuse, où chaque oiseau joue un rôle essentiel pour le succès de la migration.

    Un gain d'énergie et de sécurité

    Tout d'abord parce qu'elle permet d'économiser d'énergieénergie. Lorsqu'un oiseau bat des ailes, il génère des courants d'airair qui créent un phénomène de portanceportance pour les oiseaux qui le suivent. C'est un peu comme le vélo de route ! Ceux qui se trouvent légèrement en arrière et de côté du leader bénéficient d'une réduction de la résistancerésistance à l'air. Cette disposition permet à l'ensemble du groupe de maintenir une vitessevitesse de croisière tout en dépensant moins d'énergie.

    En outre, elle est un modèle de synchronisation et de coordination : chaque oiseau ajuste continuellement la position de ses ailes et le rythme de ses battements pour rester à la bonne distance de son prédécesseur et profiter au maximum de l'effet d'aspiration. Résultat : certains oiseaux comme les oies peuvent économiser jusqu'à 30 % de leur énergie en volant en formation ! Plutôt utile lorsque l'on sait que les trajets migratoires peuvent atteindre plusieurs milliers de kilomètres.

    Au-delà de l'économie d'énergie, la formation en «V» offre également une protection accrue contre les prédateurs. Voler en groupe permet de multiplier le nombre d'oiseaux capables de surveiller les alentours et renforce la cohésion du groupe, ce qui complique la tâche des prédateurs désireux de cibler un individu isolé. Une stratégie de défense collective cruciale pour la survie des oiseaux lors de leurs migrations, où les dangers sont multiples et omniprésents, allant des attaques de prédateurs aux conditions météorologiques imprévisibles.

    Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le leader d'une formation en «V» n'est pas toujours le même oiseau. En effet, la position de tête est la plus exigeante en termes d'effort physiquephysique, car l'oiseau en tête ne bénéficie d'aucun courant porteur pour alléger son vol. Pour éviter une fatigue excessive, les oiseaux se relaient régulièrement, chacun prenant tour à tour la place de leader. Ce relais constant permet à l'ensemble du groupe de maintenir un rythme de vol soutenu sur de longues distances, sans épuiser un individu en particulier.

    Pourquoi certaines espèces et pas d'autres ?

    Une technique qui semble donc gagnante sur tous les plans... mais, alors, pourquoi n'est-elle pas adoptée par toutes les espèces d'oiseaux migrateurs ? On ne la retrouve en effet que chez les grands oiseaux : oies, grues, pélicans, et cygnes sont les seuls à disposer d'une envergure suffisante pour générer les courants d'air nécessaires au fonctionnement efficace de cette stratégie. Les oiseaux plus petits, en revanche, ne peuvent pas bénéficier de la même manière de cet effet d'aspiration et adoptent donc d'autres stratégies de vol.

    De plus, certaines espèces, de par leur morphologiemorphologie ou leur mode de vie, n'ont pas besoin de cette formation pour réussir leur migration. Par exemple, les oiseaux plus petits ou ceux qui migrent sur des distances plus courtes peuvent se déplacer de manière plus solitaire ou en groupe lâche sans que cela n'affecte leur survie. Enfin, les conditions environnementales et les menaces spécifiques rencontrées par différentes espèces peuvent influencer leur choix de formation de vol, rendant le «V» moins nécessaire pour certaines d'entre elles.