Difficile de se rendre compte, au jour le jour, du mouvement des plaques tectoniques. Pourtant, le paysage qui nous entoure en témoigne. Les chaînes de montagnes, notamment, où la déformation à très grande échelle est souvent visible, nous révèle la puissance de ces forces naturelles modèlent notre environnement.


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    Les paysages qui nous entourent peuvent être plats ou abrupts, ils résultent toujours d'une longue histoire tectonique. Nés il y a plusieurs milliards d'années, les continents n'ont en effet cessé de bouger, emportés par le mouvementmouvement des plaques tectoniques. Au gré des collisions ou au contraire de leur fragmentation, les continents ont ainsi connu de multiples épisodes de déformation qui, en se juxtaposant les uns aux autres au fil du temps, ont donné naissance aux reliefs que nous observons à l'heure actuelle. Cette déformation, héritage d’une histoire tectonique complexe, nous est bien souvent invisible, masquée par la végétation ou les infrastructures humaines. Pourtant, en y regardant bien, on la voit un peu partout.

    La construction de cette route en Patagonie a permis de dévoiler cette coupe à travers des unités sédimentaires fortement déformées par la tectonique des plaques. © Derya Gürer, imaggeo.egu.eu
    La construction de cette route en Patagonie a permis de dévoiler cette coupe à travers des unités sédimentaires fortement déformées par la tectonique des plaques. © Derya Gürer, imaggeo.egu.eu

    Les chaînes de montagnes témoignent de la puissance des forces tectoniques

    Les chaînes de montagnes, avec leurs versants abruptes et nus, révèlent ainsi fréquemment des schémas bien tortueux. Dans les Alpes notamment, les formidables contraintes qui ont mené à la formation de cette chaîne de montagnes ont produit des plissements gigantesques. Les strates blanches des calcaires, originellement déposés horizontalement au fond d'un océan, sont aujourd'hui soulevées et totalement déformées.

    Les reliefs de la chaîne alpine, ici en Suisse, sont liés à l'intense déformation tectonique qui a compressé les unités sédimentaires préexistantes. © Kurt Stuewe, imaggeo.egu.eu
    Les reliefs de la chaîne alpine, ici en Suisse, sont liés à l'intense déformation tectonique qui a compressé les unités sédimentaires préexistantes. © Kurt Stuewe, imaggeo.egu.eu

    La puissance de la collision entre l'Afrique et l'Europe a réussi l'exploit de transporter ces gigantesques massesmasses de roches à des altitudes de plusieurs milliers de mètres et à les replier sur elles-mêmes ! Il en est de même, bien sûr, dans tous les massifs d'origine tectonique.

    Magnifique plissement au Tadjikistan. © Hossein Barkhordari, imaggeo.egu.eu
    Magnifique plissement au Tadjikistan. © Hossein Barkhordari, imaggeo.egu.eu

    Dans cette déformation, c'est une histoire de plusieurs dizaines de millions d'années que l'on peut lire. Car replier des strates sédimentaires sur elles-mêmes, cela prend du temps. En observant cette déformation, on peut ainsi reconstruire toute l'histoire d'un lieu, en remontant jusqu'au dépôt des sédiments qui composent aujourd'hui ces strates plissées. De l’océan à la chaîne de montagnes, puis de la chaîne de montagnes à l'océan.

    Le sommet <em>Peter the First Range</em> au Tadjikistan est marqué par un pli dans des séries calcaires. © Solmaz Mohadjer, imaggeo.egu.eu
    Le sommet Peter the First Range au Tadjikistan est marqué par un pli dans des séries calcaires. © Solmaz Mohadjer, imaggeo.egu.eu

    Les grands cycles tectoniques

    En effet, la tectonique des plaquestectonique des plaques, ce n'est pas qu'une question de collision. Si les continents se rassemblent, c'est en effet pour se séparer, quelques centaines de millions d'années plus tard.

    Ces roches intensément plissées sur la côte portugaise témoignent d'un événement tectonique compressif ancien (paléozoïque), qui a eu lieu avant l'ouverture de l'océan Atlantique. © Nuno Correia, imaggeo.egu.eu
    Ces roches intensément plissées sur la côte portugaise témoignent d'un événement tectonique compressif ancien (paléozoïque), qui a eu lieu avant l'ouverture de l'océan Atlantique. © Nuno Correia, imaggeo.egu.eu

    Les témoins des ouvertures continentales passées sont souvent cependant plus discrets que ceux des collisions. Pour les retrouver, il faut déconstruire l'histoire compressive plus récente. Mais les indices sont là, même au sommet du mont Blanc ! C'est le travail des géologuesgéologues que de savoir les identifier, les lire et en reconstruire une histoire cohérente qui s'étale à travers le temps.

    Voir aussi

    Comment les ophiolites alpines nous documentent-elles sur l’ouverture océanique ?