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L'espace multiculturel du Lieu unique occupe les anciens locaux de la célèbre biscuiterie nantaise LU. De l'ensemble majestueux, n'ont été conservées que l'architecture, et, en hommage, les lettres LU qui ont donné naissance aux initiales du Lieu Unique. L'usine occupait l'extrémité de l'Île Gloriette, en plein centre-ville, dans le quartier du Champ-de-Mars.
La billetterie du Lieu unique, à Nantes. © Caroline Bigret, Wikimedia Commons, CC by-sa 4.0
Quelle est l'histoire du Lieu unique ?
Le Lieu Unique occupe les locaux qui ont été construits par l'architectearchitecte Auguste Bluysen en 1886. C'est un bâtiment à l'architecture typique de la fin du XIXe siècle qui affirme la puissance de l'entreprise LU, créée en 1846 par Jean-Romain Lefèvre et son épouse, Isabelle Utile.
À l'origine, ce n'est qu'une fabrique artisanale de biscuits. Successivement, les fils et petits-fils, puis leurs descendants, transformeront le destin de cette petite pâtisserie en une véritable saga entrepreneuriale et familiale. Dans le contexte de la révolution industrielle et du développement des voies de chemins de ferfer, ils vont peu à peu industrialiser et automatiser la production. C'est en 1886 que le célèbre Petit Beurre naîtra et deviendra le produit de référence. Son succès entraîne la création de la société LU et d'un ensemble architectural original à partir de 1899. L'entreprise fait appel aux meilleurs affichistes et graphistes (l'artiste, Alphonse Mucha, est le premier à associer les initiales L et U), ayant déjà un sens aigu du packaging. L'entreprise familiale prospère et emploie jusqu'à 2.000 ouvriers. Dès le XIXe siècle, LU affiche une politique d'entreprise en avance, en instaurant une protection sociale, des congés maladies payés, et une participation aux bénéfices de l'entreprise ainsi que des primes de rendement, d'assiduité et de pénibilité. Elle prendra fin à l'aubeaube des années 2000. La marque LU est aujourd'hui la propriété d'une multinationale américaine.
Les employés de l'usine LU en 1907. Musée du château des ducs de Bretagne de Nantes. © Pinpin, Wikimedias Commons, CC by-sa 2.5
Histoire d’une transformation réussie
Les tours d'origine ont été décapitées ou détruites à la suite de travaux dans les années 1980. En 1986, l'entreprise est délocalisée ; et l'usine laissée à l'abandon. Le président du Centre de Recherche pour le Développement Culturel (CDRC) de la Ville de Nantes propose au maire, en 1994, d'établir dans ces locaux un centre d'art contemporain pluridisciplinaire.
De l'ensemble majestueux, il ne reste qu'une partie des anciens locaux, aujourd'hui, classés, et une tour, reconstruite à l'identique en 1998, pour rappeler l'origine industrielle des lieux. Le CRDC s'y implante et crée le Lieu Unique en 2000 dont la tour s'est ouverte au public en 2004. Il est possible de la visiter et d'apprécier la vue périphérique sur Nantes, sur l’estuaire de la Loire, le Château des Ducs et la cathédrale depuis le Gyrorama.
La tour Lu se visite et offre une vue panoramique sur la ville et ses environs. © Caroline Bigret, Wikimedia Commons, CC by-sa 4.0
Que peut-on voir au Lieu unique de Nantes ?
L'objectif du Lieu unique est d'être un lieu d'exploration artistique privilégiant le mélange des genres et des gens. C'est à la fois un lieu de spectacles (danse, concerts, cirque...) et d'expositions, de rencontres littéraires mais aussi d'ateliers artistiques accueillant plus de 500.000 visiteurs par an. C'est aussi un lieu de vie, complété par un café et un restaurant, ainsi qu'une librairie et une boutique.
Le côté jardin du Lieu unique
Le barbar est un endroit ouvert sur la création musicale et qui programme en journée des Dj résidents. En soirée, il se transforme en club avec des soirées thématiques en lien avec la programmation culturelle. Entre le live et les performers, les Allumés du tango s'y retrouvent, une fois par mois, sur la piste. Une cuisine traditionnelle est servie au restaurant qui s'est facilement intégré dans ce décor industriel mais conserve une ambiance conviviale et chaleureuse.
Le Lieu unique dispose également d'un hammam traditionnel qui investit le sous-sol de l'ex-usine Lefèvre-Utile sur plus de 600 m2. Son architecture épurée s'associe étonnamment bien avec l'esprit de détente et de bien-être.
Le Lieu unique est aussi un lieu de vie et de convivialité. Ici, le restaurant. © Caroline Bigret, Wikimedia Commons, CC by-sa 4.0
Le côté cour du Lieu unique
Les Ateliers sont des espaces bruts de 1000 m2, modulables au gré des manifestations artistiques. L'atelier du Silo accueille chaque année, deux plasticiens en résidence d'artistes, bénéficiant d'une bourse à la création.
Le Grand Atelier est une salle de spectacles de 620 m2 équipée de gradins télescopiques, d'une jauge de 532 places assises, de 1.500 places debout ou de 4.000 lorsque sa cloison amovible est ouverte sur la Cour. Celle-ci, d'une superficie de 1200 m2, a conservé son aspect authentique avec sa verrièreverrière originelle et se transforme en espaces publics en fonction de besoins.
Les artistes et designers de la région nantaise et d'ailleurs peuvent vendre leur créations grâce à la boutique. Vent d'Ouest, la libraire est un espace où se côtoient les ouvrages les plus hétéroclites et inattendus mais non moins sélectifs dans de nombreux domaines artistiques.
D'autres espaces, comme le petit salon de musique, offrent un cadre plus intimiste pour les petites formes musicales ou bien les lectures.
Le grand atelier avec ses cloisons mobiles et ses sièges amovibles. Le Lieu unique, à Nantes, est labellisé Scène nationale. © Caroline Bigret, Wikimedia Commons, CC by-sa 4.0
À savoir
En Loire-Atlantique, le château de Goulaine, classé Monument historique, est le musée officiel abritant le patrimoine artistique de la biscuiterie LU. C'est ici que sont exposés et conservés la peinture originale du petit écolier peinte par Firmin Bouisset en 1897, les affiches et le mobilier de la biscuiterie nantaise LU.