En Europe, le secteur des transports est le principal responsable de la pollution urbaine. La voiture électrique semble représenter une bonne solution à ce problème de santé publique. Mais pour estimer sa véritable empreinte écologique, c’est l’ensemble de son cycle de vie qu’il faut passer au crible.
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La voiture électrique est-elle vraiment écologique ? La question peut sembler simple. Mais elle ne l'est pas. Pour espérer y apporter une réponse, il faut examiner dans le détail les arguments des uns et des autres, à ce sujet.
Premier constat : la voiture électriquevoiture électrique n'a pas de pot d’échappement. Elle se trouve donc dans l'incapacité technique d'émettre du CO2. La voiture électrique est donc une voiture écologique. Une voiture verte : CQFD ! À ceci près que la voiture électrique, par définition, roule à l'électricité. Et pour produire de l'électricité, on a parfois recours à des combustiblescombustibles fossiles, comme c'est le cas en Chine qui produit encore près de 70 % de son électricité dans des centrales à charbon fortement émettrices de gaz à effet de serre. Notons, cependant, que le pays comptait en 2017 pour près de la moitié des ventes mondiales de voitures électriques neuves.
La plupart du temps donc, même si c'est de manière masquée et détournée, la voiture électrique émet bien du CO2 lorsqu'elle roule. En France, la production d'électricité est décarbonée mais repose largement sur les centrales nucléaires et génère donc des déchets dangereuxdéchets dangereux, le terme générique d'écologique (rappelons qu'il se rapporte à tout ce qui respecte l'environnement), n'est peut-être pas non plus le plus approprié.
Toutes ces réserves étant posées, des chercheurs allemands ont récemment estimé qu'en Europe, la voiture électrique rivalise tout de même aujourd'hui -- en termes d'émissionsémissions de CO2/km -- avec la voiture thermique la plus efficace du marché. Et l'avantage de la voiture électrique ne cesse d'augmenter. Avec l'âge, car les systèmes antipollution qui équipent les voitures thermiques ont tendance à mal vieillir. Avec les années aussi : la part des énergies renouvelables dans les mix électriques va croissante, rendant la production d'électricité de moins en moins émettrice de CO2.
Une batterie qui plombe le bilan écologique
Voilà pour ce qui concerne la phase de roulage de la vie d'une voiture électrique. Mais il existe un « avant ». Et aussi, un « après ».
N'oublions pas en effet que, pour évaluer la véritable empreinte écologique de la voiture électrique, il faut s'intéresser à son cycle de vie dans sa globalité. En la matièrematière, les batteries lithium-ion embarquées dans ces véhicules réputés verts semblent coûter cher à l'environnement. D'abord parce que les métauxmétaux rares qui la composent sont extraits dans des pays qui font encore trop peu de cas de nos considérations environnementales et sociétales. Ensuite, parce que les batteries lithium-ionbatteries lithium-ion sont aujourd'hui majoritairement produites dans des pays présentant des mix énergétiquesmix énergétiques peu vertueux.
Enfin, parce que le recyclagerecyclage de ces batteries pose encore question. Même s'il semble techniquement envisageable, il reste économiquement peu intéressant. Du moins tant que le nombre de batteries concernées est relativement faible. Mais, dans les années à venir, avec l'essor du marché, la filière de recyclage devrait naturellement s'organiser.
En attendant, les constructeurs travaillent aussi à offrir une seconde vie à ces batteries. Une fois leurs performances passées sous le seuil acceptable pour l'automobileautomobile, elles peuvent en effet encore faire office de solution de stockage stationnaire des énergies renouvelablesénergies renouvelables. C'est d'ores et déjà le cas à Amsterdam (Pays-Bas), au stade Johan Cruyff ArenA où plusieurs dizaines de batteries Nissan Leaf ont été reconverties en système de stockage d'électricité de secours alimenté par des panneaux solaires. Un moyen assurément, de rendre plus écologiques les voitures électriques.