Un quart de l’empreinte carbone des Français est liée à l’alimentation selon l’Ademe. Si la viande est en grande partie responsable de ce chiffre, les fruits et légumes ne sont pas toujours très vertueux. Tomates cultivées dans des serres chauffées, cerises importées de l’autre bout du monde, bananes stockées dans des chambres froides durant des semaines ou pommes de terre arrosées d’engrais et de fongicides… Quels sont les pires produits pour la planète ?
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Les haricots verts et clémentines ne sont pas toujours exemplaires en matièrematière environnementale. Certains fruits et légumes génèrent d'énormes gaspillages d'énergieénergie ou une importante pollution des sols.
Les fruits et légumes consommés hors saison
Les fraises et cerises à Noël, c'est non ! Cultivés sous serre ou importés de pays lointains, ces fruits ont dans les deux cas un bilan environnemental désastreux. Les tomates cultivées sous serre nécessitent par exemple 4,5 fois plus d'énergie et d'intrants que celles plantées en pleine terreterre, selon une étude de l’Inra. Les serres doivent être chauffées 24 h/24, éclairées et ventilées, ce qui génère un énorme gaspillage d'énergie. Néanmoins, les légumes plein champ utilisent plus de terre et de pesticidespesticides. Quoiqu'il en soit, les fruits et légumes de saisonsaison ont plus de goût et coûtent moins cher. Au pire, préférez les légumes congelés qui peuvent être stockés et réduisent ainsi la nécessité de cultiver hors saison.
Les fruits et légumes gourmands en eau
En dix ans, la consommation européenne d’avocats est passée de 202 millions de tonnes à 650 millions, soit une hausse de 220 %. Or, il faut près de 100.000 litres d'eau par jour pour irriguer un hectare d'avocatsavocats. Au Chili, l'augmentation de la production entraîne ainsi une véritable catastrophe, avec un assèchement des cours d'eau et des sols. Et l'avocat n'est pas le seul. Selon une étude néerlandaise, la production d'un kilogrammekilogramme de pistachespistaches nécessite 11.363 litres d'eau, celle de figuesfigues 3.350 litres et celles de dattes 2.277 litres. À l'inverse, les fraises, framboisesframboises et carottescarottes sont peu gourmandes en eau. Cependant, le besoin en eau d'un avocat reste 15 fois moins important que celui de la viande de bœuf, souligne Xavier Equihua, président de l'Organisation mondiale de l'avocat (World avocado organization, ou WAO).
Les fruits et légumes transportés par avion
Chaque année, la France importe environ 3,2 millions de tonnes de fruits et légumes frais cultivés hors UE selon Interfel. Si 98 % arrivent par voie maritime, certains particulièrement fragiles comme les aspergesasperges, les haricots verts ou les manguesmangues doivent être acheminés par avion. Or, les fruits et légumes transportés par avion génèrent en moyenne 21,9 kg équivalent CO2/kg contre 1,3 kg eCO2 s'ils sont importés par bateau ou par camion et 0,3 kg eCO2 pour ceux produits localement, d'après la base de donnéesbase de données FoodGES de l'AdemeAdeme. Ceci dit, les produits de contre-saison sont parfois moins énergivores que ceux conservés plusieurs mois en entrepôts frigorifiques, souligne le SNIFL (Syndicat national des importateurs/exportateurs de fruits et légumes).
Les fruits et légumes traités aux engrais et pesticides
Selon une enquête de l'association Générations Futures, 72,6 % des fruits et 41,1 % des légumes contrôlés par la répression des fraudes (DGCCRF) entre 2012 et 2016 contenaient des résidus de pesticides. Les fruits les plus contaminés sont les raisinsraisins, les clémentines et les cerises. La vigne est en effet très sensible au mildioumildiou et l'oïdiumoïdium, à l'origine de 95 % des traitements fongicidesfongicides. Chez les légumes, on trouve les céleriscéleris, les herbes fraîches et les endivesendives en tête de classement. La pomme de terrepomme de terre subit elle aussi un arrosage record de fongicides, insecticidesinsecticides et autres herbicidesherbicides (19 doses de référence/hectare/an). La pomme en subit 33,4 par an et la bananebanane des Antilles 7,9.
Les fruits et légumes transformés
Les aliments transformés induisent une augmentation de la consommation d’énergie et d'emballage. Les tomatestomates en boîte génèrent ainsi 1,4 kg équivalent CO2/kg contre 0,3 kg eCO2 pour des tomates fraîches (en saison) cultivées en France, a calculé l'Ademe. De même, les mini-asperges en conserve proviennent fréquemment de Chine, premier producteur mondial. Pas de grande différence en revanche entre jus d'orange et oranges fraîches, les oranges entières étant plus lourdes à transporter, il est tout aussi bénéfique de les presser sur place. La transformation n'est cependant pas toujours négative : les fruits mal calibrés ou trop mûrs finissent par exemple en compote, ce qui limite le gaspillage.