Dans le rayon jus de fruits, surtout, la question se pose. Dans celui du lait aussi. Alors, brique ou bouteille en plastique ? Selon les experts, le meilleur choix pour l’environnement n’est peut-être pas celui que vous imaginez.
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Dans les rayons d'un supermarché, il n'est pas toujours simple de faire le bon choix pour l'environnement. La question santé mériterait peut-être elle aussi d'être posée, mais ce n'est pas le sujet, ici. Eh oui, on sait, un supermarché... Mais parfois, on fait juste comme on peut et on essaie de limiter les dégâts. Alors pour le lait ou les jus de fruits, brique ou bouteille plastiqueplastique ?
Le jus de fruits en brique, bonne idée ?
En brique, seront sans doute tentés de répondre ceux qui ne savent que trop bien à quel point la pollution plastique est un fléau. Elle est partout. Des fonds des océans jusqu'aux sommets de l'Himalaya et dans les glaces de l'Antarctique en passant par notre sang et nos poumonspoumons.
En brique répondront aussi ceux qui, peut-être moins informés, ont tout de même noté que certains hôtels, désormais, mettent même à disposition de l'eau en brique plutôt que de l'eau en bouteille plastique. Pour le bien de la planète, expliquent-ils.
Qu’en est-il des bouteilles en plastique ?
Mais les experts du recyclage, eux, seront beaucoup moins définitifs en la matièrematière. Certes, si l'on veut qu'une bouteille en plastique soit recyclée, il faut qu'elle entre dans le circuit du tri et de la collecte. Et il faut qu'une filière de recyclage existe.
Recycler une bouteille en plastique, ce n'est en effet pas si simple. Généralement, les bouteilles sont faites de polytéréphtalate d'éthylèneéthylène. Le fameux PETPET. Mais les bouchons, eux, sont plutôt en polypropylènepolypropylène. Deux types de plastique qu'il faut donc séparer avant recyclage. Sans compter celui utilisé pour l'étiquette. Si tout était fait à base de PET - c'est techniquement possible -, ce serait plus simple. Mais plus cher aussi, alors...
Les fausses bonnes idées du recyclage
Et il y a aussi les fausses bonnes idées. Celle lancée par Coca de proposer des bouteilles en acide polylactiqueacide polylactique (PLA) pourrait en être un exemple. Le PLA, en effet, est biosourcé. Produit à partir d'amidonamidon de maïsmaïs. Et il est réputé biodégradablebiodégradable. Bonne idée, donc ! Mais passées les considérations de conflits d'usages des terres avec la production alimentaire se pose la question de ladite biodégradabilité. Car elle n'est possible que dans des conditions industrielles. Inutile d'espérer éliminer une bouteille en PLA au fond de son jardin. L'idée, déjà, semble un peu moins bonne...
Mais le vrai problème, avec le PLA, c'est qu'il sème la pagaille dans la filière de recyclage qui commence à atteindre une belle maturité des plus classiques PET. Parce que sur les lignes des centres de tri, le PLA a presque la même signature chimique que le PET. Les deux sont donc difficiles à séparer. Or, si le PLA seul est tout à fait recyclable, mélangé au PET, il ne peut pas être recyclé. Et comme les bouteilles en PLA ressemblent à s'y méprendre aux bouteilles en PET, difficile de demander au consommateur de faire le tri.
Le jus de fruits en brique, meilleur pour l’environnement que le jus de fruits en bouteille ?
Pour revenir au jus de fruits en brique, le problème est du même ordre. Non pas au niveau des matériaux employés, mais de la conception même de l'emballage. Certains experts n'hésitent pas à les prendre en exemple... de ce qu'il ne faudrait pas faire. Même si elles sont parfois fabriquées à partir de matériaux recyclés, pour les professionnels du recyclage, les briques, c'est l'enfer ! On y trouve de l'aluminiumaluminium, du papier, du polyéthylènepolyéthylène et toujours le fameux bouchon en plastique, la plupart du temps. Séparer ces éléments pour ensuite envisager de les recycler, c'est tout simplement mission impossible aujourd'hui. Alors finalement, la meilleure option serait peut-être celle de la bouteille… en verre. Elle existe. Mais est souvent plus chère. Sur le papier, elle se recycle plus facilement. Et il pourrait même être imaginé une filière consigne pour permettre sa réutilisation.