La montagne Noire doit son nom à l'impressionnante couverture forestière de ses sommets granitiques arrondis. En liaison avec la rudesse du climat, deux essences se taillent la part du lion : le sapin et le hêtre. Quelques vieux sujets ont échappé à l'exploitation forcenée du XIXe siècle, destinée à fournir du bois aux multiples petites industries installées dans les vallées. L'un d'entre eux dresse sa fascinante silhouette près des ruines de la chapelle de Saint-Jammes de Bezaucelle, sur la commune de Sorèze. Sa circonférence de 6 mètres fait de lui le plus gros arbre de la montagne Noire, laissant imaginer un âge de plusieurs centaines d'années.

Comme le chêne et le châtaignier, le hêtre (Fagus sylvatica) appartient à la famille des Fagacées. C'est un arbre élancé, qui peut atteindre 30 à 50 mètres de hauteur, surtout développé en Europe centrale, en plaine et en montagne. Le plus spectaculaire est sa variante, le hêtre pourpre, bel arbre d'ornement, d'une très grande élégance. De rares sujets, millénaires, ont été repérés dans la Marne ; cet arbre s'est adapté aux variations climatiques depuis la nuit des temps, des feuilles fossiles attestant sa présence sur Terre depuis au moins cinq millions d'années. D'un blanc rosé, lourd, dur et homogène, son bois est excellent pour les travaux de menuiserie et d'ébénisterie, ainsi que pour le chauffage.

© Georges Feterman, Futura