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Jean-Michel Lebigre

Jean-Michel Lebigre

Professeur de géographie

« Un site comme Futura-Sciences constitue une bonne opportunité de contribuer efficacement à la diffusion des connaissances scientifiques, toutes disciplines confondues. C'est, me semble-t-il, un moyen efficace de lutter contre les lieux-communs et l'abêtissement qu'une partie de nos médias n'a de cesse de promouvoir. Je suis tout à fait admiratif de la qualité des sites pédagogiques qui sont mis en ligne par nos amis canadiens francophones mais ce serait vraiment dommage de leur laisser occuper tout le terrain. Qu'un site de langue française de la qualité de Futura-Sciences puisse se développer en se fondant sur le bénévolat a quelque chose de vraiment réconfortant. »

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Biographie

• Né à la Ferté-Saint-Aubin en Sologne, Jean-Michel Lebigre a fait ses études universitaires à Bordeaux qu'il a quitté en 1971 pour partir enseigner au Lycée Descartes de Phnom Penh, en pleine guerre.
• Après de nombreuses années passées dans les régions tropicales (successivement Haïti, Zaïre, Gabon, Madagascar), il est revenu en 1991 pour occuper un poste de professeur de géographie à l'université Michel de Montaigne - Bordeaux 3 après avoir soutenu une thèse de doctorat d'Etat.
Il s'est consacré à l'étude de l'environnement tropical, et plus particulièrement à celle des mangrovesmangroves depuis 1980 ; à l'époque, il enseignait à l'université du Gabon à Libreville, avant de partir en poste à Madagascar dans la petite ville universitaire de Tuléar (Toliara) au bord du Canal de Mozambique.
• En 1999, désireux de se rapprocher de son terrain, il quitte de nouveau Bordeaux pour l'université de la Nouvelle-Calédonie, à Nouméa dans l'océan Pacifique, où il se trouve encore à l'heure actuelle, gardant des liens solidessolides avec son établissement d'origine.
En collaboration avec des chercheurs de l'Institut Agronomique néo-Calédonien, il a la responsabilité du seul master professionnel du monde francophone océanien ; celui-ci est consacré au « développement territorial et à l'aménagement du territoire » appliqués au Pacifique.
• Vice-président du CA, il est actuellement chargé de la formation continue dans cette université. Ces fonctions administratives ne l'empêchent pas de participer avec enthousiasme à la vie associative locale.

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métier

La géographie ne peut être cantonnée, comme l'expriment certains, à une simple sous-rubrique de la vaste nébuleuse « sciences sociales ». Depuis Alexandre de Humboldt, cette discipline « touche-à-tout » n'a de cesse de s'interroger sur les liens qui unissent les hommes et l'espace terrestre, mais aussi sur ceux qui se sont tissés entre ces mêmes hommes et une nature redéfinie au fur et à mesure du progrès des connaissances. « Faire de la géographie » apparaît au prime abord comme une activité ambitieuse. Il ne s'agit pas moins que de se pencher sur l'organisation de l'espace, sur le développement social, culturel et économique des communautés humaines ainsi que sur les moyens d'aménager judicieusement milieux et territoires. Pour cela, il faut donc avoir a priori une connaissance extrêmement solide des milieux dits « naturels ». Cela a conduit, dans un passé encore récent , de nombreux géographes à exceller dans certaines disciplines environnementales telles que la géomorphologie, la biogéographie ou la climatologie. Cette tradition tend actuellement à se perdre dans de nombreux instituts de géographie qui ont tendance à privilégier des approches trop exclusivement culturelles et sociales, autrefois peu exploitées, aujourd'hui envahissantes et très prisées des étudiants. Ce n'est pas encore le cas à l'université de la Nouvelle-Calédonie.


Etudiants de géographie de l'université de la Nouvelle-Calédonie en sortie dans les mangroves de la baie du Carénage
© JM Lebigre


Contrairement à celui du « Petit prince » de Saint-Exupéry, de manière générale, les géographes ne vivent pas enfermée dans un bureau. « Le géographe » se présente avant tout comme une femme ou un homme de terrain, ce dernier nourrissant son expérience et son analyse. Malheureusement, il en est actuellement des géographes comme des autres universitaires : on a de plus en plus tendance à les spécialiser dans la lourde gestion de réformes approximatives, décidées à la hâte dans des bureaux parisiens.