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Eric Charbonnel

Eric Charbonnel

Biologiste marin - Plongeur scientifique

Je viens de découvrir le site de Futura sciences, un grand bravo à son équipe car il est très varié, bien fait et permet de faire découvrir les multiples facettes de la « science dans tous ses états » au plus grand nombre. Spéciale dédicace à tous ceux qui œuvrent pour la préservation de l’environnement et qui sont un peu les « gardiens du temple » pour que les générations futures puissent contempler ces espaces naturels et leur biodiversité. « L’enthousiasme est la seule des vertus », disait le Commandant Philippe Tailliez, le père de la plongée en scaphandre et puisse l’homme continuer à s’émerveiller devant le fabuleux spectacle de la nature.

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Biographie

Montagnard d'origine, Eric Charbonnel est né il y a 43 ans en Haute Savoie et est resté au pays de Châtel pendant 20 ans et y retourne le plus souvent possible pour skier (il a d'ailleurs été pisteur secouriste pendant 5 saisonssaisons d'hiverhiver, jusqu'en 2003). Passionné par la mer dès son plus jeune âge (il a attrapé le « virus Cousteau »), il est devenu biologiste marin et il exerce depuis 20 ans dans ce domaine. Il est avant tout plongeur scientifique et ne conçoit pas la vie sans pouvoir tremper ses palmes dans la grande bleue le plus souvent possible. MoniteurMoniteur de plongée (depuis 1984), il est également scaphandrier professionnel (depuis 1992), avec plus de 4000 plongées à son actif.

Après l'obtention d'un DUT environnement (1985, Perpignan), d'une licence et d'une maîtrise en océanographie-biologie marine (1987, Marseille), il a travaillé comme contractuel durant 2 ans et demi au service environnement du Conseil Général des Alpes-Maritimes sur le suivi scientifique des réserves marines et des récifs artificiels, avec l'étude des peuplements de poissonspoissons. S'en suit un diplôme d'ingénieur en aquacultureaquaculture et pêchepêche (1989, Caen), il est  parti ensuite en coopération à l'étranger (Arabie saoudite) durant 2 ans comme assistant de recherche à l'Université de Dharan (golfe persique), sur les comptages de poissons sur les plateformes pétrolières, destinées à être transformées en récifs artificiels (projet « rig to reef ») et sur des inventaires faunistiques sur les récifs coralliensrécifs coralliens. De retour en France pendant la « guerre du golfe » début 1991, il a  travaillé ensuite durant 2 ans en aquaculture (élevage de poissons marins : loup, daurade et turbot) dans le Nord de la France (Gravelines), puis en Corse (Calvi) comme directeur technique d'écloserie, responsable de la production d'alevinsalevins.

Il a ensuite intégré durant 11 années (1992-2003) le Centre d'Océanologie de Marseille (Université de Marseille-Luminy) au sein d'une ONG et organisme de recherche appliquée, le GIS Posidonie  (Groupement d'Intérêt Scientifique pour l'étude de l'environnement marin), comme chargé de recherche sur le milieu marin. Il a travaillé sur diverses thématiques comme : (i) Les récifs artificiels (suivis scientifiques, inventaires, comptages des poissons, conseils techniques en tant qu'expert et conception, notamment la maîtrise d'œuvre des futurs récifs à Marseille, le plus gros programme d'aménagement en Méditerranée) ; (ii) La cartographie des herbiers de Posidonies et des peuplements benthiquesbenthiques, (Eric a été en particulier coordinateur pendant 12 ans du Réseau de Surveillance Posidonie de la région PACA, avec 33 sites de suivis des herbiers) ; (iii) Les études diagnosticsdiagnostics du milieu marin (missions d'inventaires d'espècesespèces protégées et patrimoniales, poissons, alguesalgues, échinodermeséchinodermes), avec notamment de nombreux programmes dans les réserves et parcs marins ; (iv) Les études d'impacts des aménagements littoraux (ports, digues, rejets en mer, conduites et câbles sous-marinssous-marins) ; (v) La participation à plusieurs programmes européens de recherche appliquée : programme « Life » sur l'algue envahissante Caulerpa taxifolia, programme « EARRN » (réseau européen de recherche sur les récifs artificiels), programmes « Ecomare », « Biomex » et « Empafish », avec l'étude de l'exportation de biomassebiomasse des réserves marines, programme « LiteauLiteau » sur les indicateurs des aires marines protégées, etc.

Depuis fin 2003, il travaille au Parc Marin de la Côte Bleue  (Syndicat Mixte), près de Marseille et est chargé du suivi scientifique et de la gestion du milieu marin. Son poste nécessite une grande polyvalence et pluridisciplinarité depuis (i) La responsabilité et l'organisation des suivis scientifiques et de la veille écologique (effet réserve, poissons, oursinsoursins, herbier, corailcorail rouge, pêches expérimentales, enquêtes pêche) et l'animation du Conseil Scientifique du Parc, en passant par (ii) La rédaction de rapports techniques et les montages de dossiers, la mise en place du plan de gestion du Parc et la concertation avec les usagers et (iii) Les divers travaux de terrain : plongées scientifiques et techniques, surveillance des réserves et sensibilisation des usagers, animation des classes de mer pour scolaires et des visites guidées au sentier sous-marin de la réserve pour le grand public, le suivi des aquariums.

Eric termine actuellement un Doctorat d'Université en écologieécologie marine sur « les aménagements en récifs artificiels comme outil de gestion des ressources littorales ». Cette thèse (commencée en fait il y a 20 ans !) lui permettra de valoriser les nombreux suivis scientifiques qu'il a réalisés depuis 1987 sur une cinquantaine de récifs en Méditerranée.

Bibliographie sur les récifs articifiels

Eric Charbonnel a réalisé plus de 80 rapports techniques et 30 publications scientifiques sur des sujets divers en écologie marine tels que les récifs artificiels, les herbiers de Posidonies, l'effet réserve, les techniques d'inventaires de poissons, les inventaires et suivis d'espèces patrimonialesespèces patrimoniales. Il a également collaboré à plusieurs magazines spécialisés sur des reportages sous-marins et a participé à la rédaction de 2 ouvrages scientifiques sur les herbiers de Posidonies et les récifs artificiels. Il a également collaboré à la réalisation de plusieurs brochures et plaquettesplaquettes destinées au grand public sur les espèces marines protégées, les réseaux trophiques, les herbiers de Posidonies, les sites de plongée, etc.

Publications scientifiques sur les récifs articifiels

- RELINI G., FABI G., NEVES-SANTOS M., MORENO I., CHARBONNEL E., in press. - Fisheries and their management using artificial reefs in the north-western Mediterranean sea and southernsouthern Portugal. IMBS Congress, Vancouver 2005. Journal of American Fishery Society, USA : 1-11.

- CHARBONNEL E., TUNESI L., 2006. - L'herbier à Posidonia oceanica et les arts traînants. In Préservation et conservation des herbiers à Posidonia oceanica. Boudouresque et al. Edits. Ramoge publ., Mc. : 1-202.

- CHARBONNEL E., 2005. - Les récifs artificiels comme outils de gestion des ressources littorales. Eléments de  synthèse  et de réflexion. Comptes-rendus du séminaire international d'échanges d'expériences, 15-16 juin 2004, Nantes. AGLIA/SMIDAP/Région Pays de Loire publ.,  Fr. : 1-10.

- CHARBONNEL E., SERRE C., RUITTON S., HARMELIN J.G., JENSEN A., 2002. - Effects of increased habitat complexity on fish assemblages associated to large artifical reef units (French Mediterranean coast). 7th international conference on artificial reefs, San Remo It., October 1999. ICES Journal of Marine Sciences.59 (S) 208-213.

- CHARBONNEL E., ODY D., LE DIREAC'H L., RUITTON S., 2001 - Effet de la complexification de l'architecture des récifs artificiels du Parc National de Port-Cros sur les peuplements ichtyologiques. Sci. Rep. Port-Cros natl. Park, Fr.,18 : 163-217.

- CHARBONNEL E., FRANCOUR P., HARMELIN J.G., ODY D., BACHET F., 2000. - Effects of Artificial Reef Design on associated fish assemblages in the Côte Bleue Marine Park (Mediterranean sea, France). Artificial Reefs in European Seas. A.C. Jensen et al., edits. Kluwer academic publ., NL. : 365-377.

- BARNABE G., CHARBONNEL E., MARINARO J.Y., ODY D., FRANCOUR P., 2000. - French Research on Artificial Reefs : Analysis, States and Perspectives. Artificial Reefs in European Seas. A.C. Jensen et al., edits Kluwer academic publ., NL : 167-184.

- CHARBONNEL E., FRANCOUR P., HARMELIN J.G., 1997. - Finfish populations assessment techniques on artificial reefs : a review in the european union. Jensen A.C. edit. European Artificial Reef Research. Proceeding of the first EARRN conference, Ancona, Italiy  : 261-277.

- CHARBONNEL E., FRANCOUR P., HARMELIN J.G., ODY D., 1995. - Les problèmes d'échantillonnageéchantillonnage et de recensement du peuplement ichtyologique dans les récifs artificiels. Biol. Mar. Médit. 2 (1) : 85-90.

- CHARBONNEL E., 1990 a. - Zones marines protégées des Alpes-Maritimes (France) : aménagement en récifs artificiels. Bull. SocSoc. Zool. Fr., 115 (1) : 111-121.

- CHARBONNEL E., 1990 b. - Les peuplements ichtyologiques des récifs artificiels dans le département des Alpes-Maritimes (France). Bull. Soc. Zool. Fr., 115 (1) : 123-136.

- LEFEVRE J.R., CHARBONNEL E., 1989. - Les récifs artificiels dans les Alpes-Maritimes (France, Méditerranée Occidentale) : objectifs et premiers résultats du suivi scientifique. Atti deldel 1 convegno internazionale "Parchi marini del Mediterraneo. Aspetti naturalistici e gestionali", San Teodoro, Ital : 93-103.

Livres et ouvrages collectifs

- LACROIX D., CHARBONNEL E., DAO J.C., BUESTEL D., COVES D., LAGARDERE J.P., MELLON C., VERON G.,  (sous presse). Les récifs artificiels. Aménagement du littoral marin et repeuplement. D. Lacroix Edit., IFREMERIFREMER Publ., Fr. : 1-170. Co-rédaction de 3 chapitres.

- BOUDOURESQUE C.F., BERNARD G., BONHOMME P., CHARBONNEL E., DIVIACCO G.,  MEINESZ A., PERGENT G., PERGENT-MARTINI C., TUNESI L., Edits. 2006. Préservation et conservation des herbiers à Posidonia oceanica. RAMOGE / Conseil Régional PACA / GIS Posidonie publ., Mc. :  1-250. (Disponible sur site web www.ramoge.org). Co-rédaction de 5 chapitres.

Rapports et expertises sur les récifs artificiels.

CARNUS F., CHARBONNEL E., PAHIN G., DEMONBRISON D., CHATEAUMINOIS E., FILLON S., BARTHE A., LEDIREACH L., BONHOMME P., 2005. Opération Récifs Prado 2006. Etude d'impact sur l'environnement. Contrat maîtrise d'œuvre Récifs Prado Ville de Marseille. BRL ingénierie & GIS Posidonie, Fr. : 1-94.

CARNUS F., CHARBONNEL E., 2005. Opération Récifs Prado 2006. Etude de projet. Contrat maîtrise d'œuvre Récifs Prado Ville de Marseille. BRL ingénierie & GIS Posidonie, Fr. : 1-15 + 1-13 + 1-10 + 1-4 + 1-23 + 7 cartes + 9 fiches descriptives+annexes.

JOUVENEL J.Y., BACHET F., CHARBONNEL E., DANIEL B., 2005. Suivi des peuplements de poissons de la réserve marine du Cap Couronne. Bilan 1995-2004. P2A Développement / Parc Marin de la Côte Bleue., Fr. : 1-98.

CHARBONNEL E., DANIEL B., BACHET F., 2004. Programme de gestion de la bande côtière de la Côte Bleue. Aménagement en récifs artificiels dans la zone marine protégée du Cap Couronne. Présentation du projet. DIREN PACA/Agence de l'Eau RMC/Conseil Général 13. Rapport Parc Marin de la Côte Bleue, Fr. : 1-53.

CHARBONNEL E., POUJET P., CHATEAUMINOIS E., CADIOU G., CARNUS F., 2003. - Etude préalable à la création d'une zone marine aménagée en récifs artificiels sur le littoral de la commune de Cagnes-sur-mer (Alpes-Maritimes). Contrat Conseil Général des Alpes-Maritimes-GIS Posidonie-BRL ingéniérie. GIS Posidonie publ., Fr. : 1-97.

CHARBONNEL E., SERRE C., RUITTON S., 2001. - Les peuplements de poissons des récifs artificiels des zones marines protégées de Beaulieu et Roquebrune (Alpes-Maritimes). Suivi 2000 et évolution à long terme. Contrat Conseil Général des Alpes-Maritimes & GIS Posidonie., Fr. : 1-109.

CHARBONNEL E., RUITTON S., BACHET F., MAISONNEUVE DE L., DANIEL B., GEOFFRAY C., 2001. - Les peuplements de poissons des récifs artificiels du Parc Marin de la Côte Bleue. Suivi 2000 et évolution à moyen et long terme. Contrat Parc Marin de la Côte Bleue & GIS Posidonie publ. Fr. : 1-92.

CHARBONNEL E., SERRE C., 1999. Suivi des peuplements ichtyologiques des récifs artificiels de la zone marine protégée de Vallauris-Golfe-Juan (Alpes-Maritimes). Comparaison entre les périodes 1987/89 et 1997/98. Contrat Conseil Général des Alpes-Maritimes & GIS Posidonie publ., Fr. : 1-97.

BERNARD G., BONHOMME P., CHARBONNEL E., 1999. - Valorisation de la rade Sud de Marseille - Aménagements en récifs artificiels de la baie du Prado. Contrat Ville de Marseille, Direction de l'Environnement et des DéchetsDéchets & GIS Posidonie. GIS Posidonie publ., Fr. : 1-132.

COLLART D., CHARBONNEL E., 1998. - Impact des récifs artificiels de Marseillan et d'Agde sur le milieu marin et la pêche professionnelle. Bilan du suivi 1996/1997. Contrat Conseil Régional Languedoc-Roussillon & Conseil Général de l'Hérault.CEGEL & GIS Posidonie publ., Fr. : 1-168.

CHARBONNEL E., FRANCOUR P., 1994. - Suivi des peuplements ichtyologiques des récifs artificiels du Parc Régional Marin de La Côte Bleue. GIS Posidonie publ., Marseille, Fr. : 1-60.

CHARBONNEL E., FRANCOUR P., 1994. - Etude sur les possibilités d'utilisation des poteaux électriques comme récifs artificiels. Société Sotrape Sud (France Récifs) & GIS Posidonie publ., Marseille, Fr. : 1-43 + 10 p annexes.

CHARBONNEL E., 1989. Suivi des peuplements ichtyologiques des récifs artificiels des 3 zones marines protégées du département des Alpes-Maritimes entre 1987 et 1989. Contrat Conseil Général des Alpes-Maritimes, CEE FEOGA & Parc National de Port-Cros, Fr. : 1-96.

LEFEVRE J.R., CHARBONNEL E., 1988. - Gestion et aménagement du milieu marin en méditerranée française : zones marines protégées et récifs artificiels. Direction Départementale de l'Equipement CIPALM 06 : 1-107.

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métier

« Homme libre toujours tu chériras la mer », la mer est un virus pas évident à attraper pour un montagnard d’origine, mais j’ai d’abord la chance d’avoir un métier qui rejoint ma passion : la découverte de la mer et l’observation de ses habitants. Les océans restent en effet un peu la « dernière frontière » de l’aventure et l’exploration. L’homme a cartographié dans tous ses recoins la face cachée de la lune, mais on ne connaît pas encore la répartition des herbiers de Posidonies et des roches coralligène autour de la Méditerranée, alors que ces habitats essentiels sont classés prioritaires par l’Union Européenne !!!. La mer est d’abord un formidable espace de liberté et d’aventure, avec les joies de l’exploration en 3 dimensions. Ce métier au contact direct de la nature est bien sûr fascinant, mais il est toujours difficile de pouvoir vivre de sa passion, surtout que la biologie marine n’offre que très peu de débouchés et que les naturalistes sont désormais devenus des espèces en voie de disparition, au profil de recherches plus « high tech » comme la génétique et la biologie moléculaire. Mon métier de biologiste marin comprend de multiples facettes, mais je suis avant tout un homme de terrain, qui se conjugue d’abord avec la plongée. Très polyvalent et touche à tout, mon sujet de prédilection reste néanmoins les récifs artificiels, sur lesquels je travaille depuis 20 ans. Dans le terme « récif artificiel », il y a le mot « récif », qui fait plutôt rêver aux couleurs chatoyantes tropicales de la grande barrière de corail et le mot « artificiel », qui fait un peu peur, aseptisé. C’est pourtant la juxtaposition des 2 mots qui désigne un des outils les plus performants de la gestion intégrée des zones côtières, après la création d’aires marines protégées. Même si les récifs artificiels ne sont encore qu’un gadget en France, par rapport au Japon ou aux Etats-Unis, ils constituent certainement un outil d’avenir face à la généralisation de la surexploitation des ressources marines et les menaces de perte de biodiversité. Ainsi, ils permettent notamment la réhabilitation et la restauration des fonds dégradés et appauvris par les activités humaines. J’ai eu la chance d’avoir pu trempé mes palmes sur la plupart des récifs artificiels existants en Méditerranée, pour réaliser des suivis scientifiques, ce qui m’a permis de mieux comprendre le fonctionnement de ce nouvel « écosystème » et les interactions avec les milieux naturels voisins (roches, herbiers). Mon travail sur les récifs consiste à effectuer des inventaires en plongée des peuplements de poissons et de voir de quelle manière améliorer le rendement biologique de ces « maisons à poissons », en essayant de cibler, d’adapter l’habitat du récif aux besoins et aux comportements des différentes espèces. J’ai notamment travaillé sur l’influence de l’architecture du récif sur son efficacité. Par exemple, dans le Parc National de Port-Cros, nous avons modifié par étapes le « design » des récifs, en offrant aux espèces de nouveaux types d’abris/habitats, pour leur apporter à la fois le gîte et le couvert. Ces résultats sur l’influence prépondérante d’un réseau cavitaire complexe et varié sur l’efficacité biologique d’un récif m’ont permis de travailler sur la conception d’un grand récif artificiel, comme celui en cours à Marseille (début des immersions cet automne 2007), qui sera le plus grand champ de récifs artificiels en Méditerranée, avec 32 000 m3 de matériaux et un budget global de 6 millions d’euros. La conception des différents récifs, leur agencement entre eux sur le fond et la réalisation des divers dossiers techniques et administratifs ont duré 3 ans et c’était une formidable expérience de concevoir de nouveaux types de récifs, en essayant de se mettre dans la « peau d’un poisson ». Une des originalités du projet consiste à agencer les différents récifs en hameaux et en villages (concept d’urbanisation diffuse), avec des liaisons fonctionnelles et des corridors biologiques permettant de relier entre eux les récifs. Les habitats naturels périphériques ont également été pris en compte dans l’agencement des villages de récifs. En effet, un récif artificiel ne fonctionne pas en vase clos, mais en étroite relation avec les habitats naturels (roches, herbiers, zones de sable, nurseries près de la côte). Même si la notion même de récif idéal est difficile à mettre en œuvre - les récifs marseillais sont le fruit de compromis - cette expérience aura été très enrichissante, basée sur la concertation la plus large possible entre tous les acteurs du milieu marin, qu’ils soient pêcheurs professionnels, ingénieurs des travaux publics et des bureaux d’études, biologistes marins, techniciens de la ville de Marseille, usagers, financeurs, etc.