De la larve à l'insecte... Le cycle des Diptères passe par plusieurs étapes de métamorphose, mais voyons ce que nous apprend la paléontologie des insectes.

Mouche scorpion. © Anne, Fkickr, CC by-nc 2.0
Mouche scorpion. © Anne, Fkickr, CC by-nc 2.0

La paléontologie des insectes

L'histoire paléontologique des Insectes n'a été débrouillée qu'à la fin du XIXe siècle, grâce à Scudder et Ch. Brongniart. Le plus ancien débris fossile que l'on puisse rapporter à cette classe est une aile du silurien moyen du Calvados qui semble indiquer un insecte voisin des blattes (Palaeoblattina Douvillei). Dès l'époque carbonifère, avec le développement du règne végétal, les insectes deviennent plus nombreux, mais ils ne sont pas très variés. Scudder les rapportait tous à un ordre, les Palaeodictyoptera, essentiellement caractérisé par deux paires d'ailes semblables. Tous étaient dépourvus de métamorphoses complètes : la larve, souvent aquatique, ne différait de l'adulte que par l'absence d'ailes. En d'autres termes, ces insectes primitifs ressemblaient aux blattes, aux mantes, aux phasmes, aux libellules...

Quelques-uns atteignaient une taille gigantesque, comme le Titanophasma Fayoli des houillères de Commetry, sorte de grande libellule de près de 50 centimètres d'envergure. Les Blattes sont très nombreuses dans tous les gisements paléozoïques.

Les types des ordres actuels ne font leur apparition qu'au Mésozoïque, Coléoptères, Diptères et Hyménoptères au Trias, Lépidoptères au Jurassique. Dès le Cénozoïque, la faune entomologique de l'Europe semble avoir eu son faciès actuel : plus de types de grande taille, bien que la flore ait eu un aspect tropical, les grands Vertébrés abondent à cette époque, ce qui contraste avec la médiocrité de la faune entomologique.

Mouche piégée dans l'ambre. © DR - Reproduction et utilisation interdites
Mouche piégée dans l'ambre. © DR - Reproduction et utilisation interdites

Un grand nombre de types tertiaires ont été conservés dans l'ambre. Les gisements d'Aix (en Provence), d'Oeningen, de Radoboj... et celui de Florissant, en Amérique du Nord, sont parmi les plus remarquables.

Le Museum d'Histoire naturelle de Neuchâtel en Suisse possède une très importante collection qui est en phase d'accroissement. Elle contient environ 3.000 inclusions dans l'ambre de la Baltique (Éocène, environ 40-50 Ma), quelques dizaines de pièces d'ambre dominicain (Oligocène, 30 Ma) et quelques autres pièces. Les inclusions sont à 95 % des Diptères, identifiés au niveau de la famille.

Diptère acalyptère, ambre de la Baltique (Eocène, 50 Ma). © DR - Reproduction et utilisation interdites
Diptère acalyptère, ambre de la Baltique (Eocène, 50 Ma). © DR - Reproduction et utilisation interdites

Il semble que les premiers insectes devaient être aquatiques et dépourvus d'ailes comme les larves des éphémères. Les ailes, qui ne sont pas de véritables membres, mais de simples expansions des téguments, ont dû constituer d'abord de simples lames branchiales, servant à la fois à la nage et au vol. C'est ainsi que s'est trouvé caractérisé le groupe primitif des Palœodictyoptera où l'adulte ne différait de sa larve que par la présence des ailes. Enfin, la métamorphose complète se montre comme un phénomène d'adaptation secondaire nécessité par un genre de vie exclusivement végétal ou parasitaire, en rapport avec la taille et le nombre d'œufs, ce qui provoque l'éclosion précoce de l'embryon au stade où il présente l'apparence d'un ver. En effet, chez les Coléoptères notamment, toutes les larves carnassières, agiles et libres, sont campodéiformes, ne différant de l'adulte que par des détails secondaires et l'absence d'ailes.

Mouches ou fausses mouches ?

Les « mouches à quatre ailes » comme les mouches à scie, les mouches-à-feu, les mouches-scorpions et les mouches blanches ne sont pas des Diptères ou vraies mouches.

Hyménoptère Mouche à scie, <em>Tenthredo marginella. </em>© C. König - Reproduction et utilisation interdites 
Hyménoptère Mouche à scie, Tenthredo marginella. © C. König - Reproduction et utilisation interdites 

Le nom de mouche s'applique à beaucoup de choses, qui ne sont pas des mouches, par exemple :

  • l'abeille : mouche à miel ;
  • la Tenthrède: mouche à scie ;
  • certaines guêpes : mouche maçonne ;
  • un éphémère : mouche de mai ;
  • une panorpe : mouche-scorpion ;
Hyménoptère Mouche-scorpion. © DR - Reproduction et utilisation interdites
Hyménoptère Mouche-scorpion. © DR - Reproduction et utilisation interdites
  • une raphidie : mouche-serpent ;
  • une chrysope : mouche aux yeux d'or ;
  • un aleurode : mouche blanche ;
  • une cantharide : mouche d'Espagne.
Diptère : <em>Calliphora vicina</em>, mouche à viande. © C König - Reproduction et utilisation interdites
Diptère : Calliphora vicina, mouche à viande. © C König - Reproduction et utilisation interdites

Les Diptères font partie des Ptérygotes (pourvus d'ailes) à métamorphoses complètes. Ils n'ont qu'une paire d'ailes sur le deuxième segment thoracique et une paire de balanciers sur le troisième segment thoracique. Armature buccale de type suceur ou piqueur (voir anatomie de la mouche). Ils sont divisés en deux sous-ordres. Un ordre d'idée de plus de 100.000 espèces de mouches paraît correct réparties en 150 familles environ dans le monde.

Les Nématocères à antennes longues et articulées, grêles, et palpes maxillaires à 4 ou 5 articles avec quelques grandes familles : les moustiques ou Culicides étant à l'état adulte transmetteurs de germes très pathogènes (arbovirus, paludisme, filarioses entre autres) ont une grande importance sociale et médicale. La femelle seule se nourrit de sang utilisé pour la maturation des œufs. Exemples : Culex et Anophèles.

Moustique sp.. © DR - Reproduction et utilisation interdites
Moustique sp.. © DR - Reproduction et utilisation interdites

Les Tipulides, à longues pattes sont communément nommés cousins. On en rencontre dans nos maisons.

<em>Tipula maxima</em>, Tipule géante. © C. König - Reproduction et utilisation interdites
Tipula maxima, Tipule géante. © C. König - Reproduction et utilisation interdites

Les Chironomidés représentent une des plus importantes familles de Diptères. Les chironomes ressemblent à des moustiques et pondent dans les plans d'eau. Leurs larves sont appelées vers de vase.

Les Brachycères à antennes courtes sont composés de trois articles dont le dernier porte une forte soie ou arista. Le corps est le plus souvent trapu, les larves vermiformes sont presque toutes terrestres. Ils sont divisés en deux groupes :

Asilides : <em>Eutolmus rufibarbis</em>, prédateur d'insectes - © C. König - Reproduction et utilisation interdites
Asilides : Eutolmus rufibarbis, prédateur d'insectes - © C. König - Reproduction et utilisation interdites

1. Les Orthorrhaphes dont la pupe se fend dorso-ventralement lors de la sortie de l'imago (Tabanides, Bombylides et Asilides).

Tabanides : <em>Tabanus sudeticus</em>, taon. © C. König - Reproduction et utilisation interdites
Tabanides : Tabanus sudeticus, taon. © C. König - Reproduction et utilisation interdites

2. Les Cyclorrhaphes dont la pupe s'ouvre par un couvercle circulaire avec de nombreuses familles dont voici quatre exemples plus détaillés. À titre d'indication, la famille des Syrphides, une « petite » famille de mouches dont nous reparlerons comporte déjà quelque 5.000 espèces connues.

<em>Episyrphus balteatus</em>, Syrphe ceinturé. © C. König - Reproduction et utilisation interdites
Episyrphus balteatus, Syrphe ceinturé. © C. König - Reproduction et utilisation interdites
Image du site Futura Sciences
Image du site Futura Sciences

Pour une classification détaillée, voir dans le chapitre « bibliographie », l'url d'un site où sont recensées 180 familles de Diptères.

Très jolie ! La mouche hirsute, <em>Pericoma fuliginosa. </em>© C. König - Reproduction et utilisation interdites
Très jolie ! La mouche hirsute, Pericoma fuliginosa. © C. König - Reproduction et utilisation interdites