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Utilisation agronomique : la lutte biologique
Le fait que la biologie de ces insectesinsectes particuliers aboutit généralement à la mort des hôtes aux dépens desquels ils se développent, a conduit, depuis de nombreuses décennies, à imaginer de les utiliser contre des insectes nuisibles aux cultures humaines. Depuis plus d'un siècle à présent, ces insectes sont produits et relâchés sur le terrain afin de réduire la taille des populations d'insectes phytophagesphytophages contre lesquels on cherche à lutter.
Cette technique de phytoprotection particulière est qualifiée de « lutte biologique » par opposition à la « lutte chimique » qui s'appuie sur l'utilisation de pesticidespesticides chimiques. Plusieurs techniques de lutte biologique ont été définies et sont en application.
Femelle de l’espèce Venturia canescens attaquant une larve du papillon Ephestia kuehniella
© Albin Hunia.
La lutte biologique par lâchers inoculatifs est la méthode de lutte biologique la plus traditionnelle, et probablement la plus « élégante ». Elle consiste à retourner dans le lieu d'origine du ravageur pour y trouver une espèceespèce parasitoïdeparasitoïde qui sera ensuite relâchée sur la culture à protéger. Cette méthode est souvent appelée « lutte biologique par acclimatation » car elle repose sur le lâcher d'un nombre généralement limité d'individus en pariant sur leur capacité de se reproduire et à progressivement s'installer dans l'agrosystème ciblé.
Parfois, la méthode décrite précédemment n'est pas applicable, par exemple lorsque la culture à protégée n'est pas pérenne et est récoltée périodiquement (e.g., grandes cultures céréalières). Dans ce cas, la lutte biologique par lâchers inondatifs et saisonniers représente une autre méthode qui consiste à relâcher massivement et périodiquement de grandes quantités de parasitoïdes sur les parcelles à protéger. Il s'agit d'une méthode généralement coûteuse, qui nécessite entre autre la production continue d'une quantité importante d'insectes, parfois à l'échelle industrielle.
Il existe d'autres méthodes de lutte biologique qui représentent en fait des développements plus au moins élaborés des deux grandes méthodes décrites ci-dessus, parfois associées à d'autres traitements phytosanitaires. Dans tous les cas, même si les réussites sont souvent spectaculaires, voire médiatisées, on estime que seulement de 10 à 35 % des espèces parasitoïdes relâchées s'installent avec succès, et seulement une petite fraction de ces cas conduit à un contrôle véritablement efficace du ravageur ciblé. Des recherches sont donc encore nécessaires pour augmenter l'efficacité de ce moyen de phytoprotection.