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À l'époque romaine déjà, l'on affichait des plaques sur lesquelles étaient gravés les mots « cave canem » (Prenez garde au chienchien, ou chien méchant).
Le mâtin de Naples
Ce chien est issu des molosses tibétains qui combattirent avec Alexandre le Grand. Les Romains utilisaient le mâtin de Naples comme chien de guerre en le bardant de cuir épais. Il combattait également les fauves et les gladiateurs dans les jeux du cirque.
Mais c'est grâce à sa fonction de chien de garde qu'il parvint à traverser les siècles. Grâce aux diverses sélections, le mâtin n'est plus le fauve redoutable d'antan. C'est au contraire un compagnon pataud et câlin, juste impressionnant par sa taille.
Les chiens du guet de Saint Malo
De l'an 1155 jusqu'en 1770, la ville de Saint-Malo était protégée par une meute de chiens de garde que l'on lâchait durant la période de couvre-feu, afin qu'ils n'attaquent pas les habitants. Ceux-ci étaient alertés en soirée par le clocher de la cathédrale, et au matin par le son d'un corcor. Les animaux, probablement des dogues, dont se chargeaient des « chiennetiers » étaient entretenus aux frais de la ville. Ces faits ont marqué Saint-Malo au point que l'héraldique s'est emparée des chiens qui apparaissent sur ses armoiries. L'un des premiers sceaux était « (écu) de gueules à un dogue d'argent ». De nos jours, existe toujours la « PortePorte des Chiens du Guets », et plus drôle, la « Rue du Gras Mollet », le mollet des pirates que croquaient les chiens pour garder la ville.
Les chiens de guerre
Lors de la Première guerre mondiale, de nombreux chiens étaient utilisés par les ambulanciersambulanciers et dans les postes avancés, où ils sauvèrent de nombreuses vies : des blessés qu'ils retrouvèrent grâce à leur flair où qu'ils ramenèrent sur des brancards. D'autres servirent d'estafettes ou d'éclaireurs. Chaque chien possédait son carnet militaire et avait droit à sa ration alimentaire journalière. En avril 1917, au Trocadéro à Paris, une vingtaine de chiens menés par leur maître, ont été cités à l'ordre de leur régiment. C'est le président de la République en personne qui les décora de l'insigne de l'éclaireur (équivalent de la Croix de Guerre pour les animaux). Ce sont eux les vrais « Poilus » de la Grande Guerre...
Les prisonniers du froid
En février 1958, une expédition scientifique japonaise en AntarctiqueAntarctique est contrainte de quitter la base qui les abritait à cause de conditions climatiques extrêmes. Les chercheurs furent contraints de laisser derrière eux 15 chiens de traîneau. La seconde équipe chargée de prendre la relève ne put débarquer, et les animaux durent se débrouiller par eux-mêmes pendant presque une année complète. Les chiens étaient des huskyshuskys de Sakhaline appelés « karafuto-ken ». La plupart réussirent à survivre sans s'entre-tuer. Un film « Nankyoku Monogatari » réalisé par Koreyoshi Kurahara sortit en 1983 au Japon. Il fut récompensé par de nombreux prix. Mais ces derniers honorèrent surtout, à travers le cinéaste, le courage admirable dont firent preuve les chiens sur le Continent Blanc.
2.570 révolutions autour de la Terre pour une « Petite Boucle »
Le 3 novembre 1957, une petite chienne récupérée alors qu'elle errait dans les rues de Moscou, fut le premier être vivant à voyager dans l’espace à bord de l'engin spatial soviétique SpoutnikSpoutnik 2. L'un des premiers surnoms que lui donna le personnel fut « Koudryavka », ce qui signifie « Petite Boucle » (peu bouclé). Elle fut appelée Laïka avant de subir les entraînements avec deux autres chiens. Bien que son décès ne fût révélé que plusieurs décennies plus tard, Laïka mourut environ sept heures après le lancement, probablement d'une défaillance du système de régulation du chauffage et de stressstress. Le satellite et sa passagère se consumèrent lors de la rentrée dans l'atmosphèreatmosphère terrestre en avril 1958. Malgré son échec apparent, l'expérience démontra qu'un être vivant pouvait survivre à un vol en orbite autour de la terre, et subir les effets de l'apesanteurapesanteur. Elle fournit des données importantes sur les réactions des organismes vivant dans l'espace. Il est simplement regrettable que la chienne ait été sacrifiée sur l'autel de la vanité des Hommes. Il n'était pas prévu qu'elle survive à ce périple.
Comment comprendre à la lecture de ces anecdotes que les chiens aient si mauvaise réputation dans les dictons populaires alors que nous avons érigé ces compagnons à quatre pattes en héros, et avons fait d'eux nos amis les plus fidèles et les plus dévoués ? Victor HugoVictor Hugo disait pourtant : « Le chien, c'est la vertu qui, ne pouvant se faire Homme, s'est faite bête ».