La processionnaire du pin s'attaque à toutes les espèces de pins présents en France, ainsi qu'occasionnellement aux cèdres. Mais les chenilles processionnaires du pin ne sont pas uniquement nuisibles pour la forêt. Des problèmes sanitaires liés aux poils urticants sont à signaler chez les animaux (chiens, chevaux) et chez l'Homme.

Quels sont les dégâts occasionnés par la chenille processionnaire du pin ? © Katja Schulz, <em>Wikimedia Commons,</em> CC by 2.0

Quels sont les dégâts occasionnés par la chenille processionnaire du pin ? © Katja Schulz, Wikimedia Commons, CC by 2.0

Végétaux ciblés

La processionnaire du pin s'attaque à toutes les espèces de pins présents en France, ainsi qu'occasionnellement aux cèdres. Son comportement alimentaire a permis l'établissement de ses préférences pour certaines essences dont l'ordre est le suivant (Démolin, 1969c) :

  1. pin noir d'Autriche (Pinus nigra subsp. nigricans Host) ;
  2. pin laricio de Corse (Pinus nigra subsp. laricio Poiret) ;
  3. pin laricio Salzmann (Pinus nigra subsp. clusiana Clem) ;
  4. pin maritime (Pinus pinaster Ait.) ;
  5. pin sylvestre (Pinus sylvestris L.) ;
  6. pin d'Alep (Pinus halepensis) ;
  7. cèdre de l'Atlas (Cedrus atlantica Carr.) ;
  8. cèdre du Liban (Cedrus libani Rich.).

Plusieurs paramètres entrent dans cette classification. Le premier (le diamètre des aiguilles) est un critère de ponte pour la femelle (Démolin, 1969a). Une étude plus récente a montré que ce classement était dû aussi à des composés volatils émanant des aiguilles, comme le limonène (Tibéri et al., 1999).

Attaques des arbres

Dès leur éclosion, les chenilles processionnaires du pin commencent à se nourrir des aiguilles de leur hôte (figure 6). Ces attaques ont deux conséquences néfastes :

  • La première est directe : la défoliation provoque des pertes de croissance et une diminution du pouvoir photosynthétique.
  • La seconde peut conduire à la mort par un affaiblissement de l'arbre, donc une vulnérabilité plus importante aux attaques d'autres insectes xylophages.
Figure 6 : dégâts occasionnés. © Jean-Claude Martin, DR

Figure 6 : dégâts occasionnés. © Jean-Claude Martin, DR

Nuisances pour l'Homme et les autres animaux

Les chenilles processionnaires du pin ne sont pas uniquement nuisibles pour la forêt. Des problèmes sanitaires, liés aux poils urticants, sont à signaler chez l'Homme et les animaux. Ils surviennent lorsque ces poils commencent à apparaître, dès le troisième stade larvaire. Les poils urticants sont libérés dans l'air dès que la chenille se sent menacée. Ces poils peuvent être transportés par le vent (Werno & Lamy, 1990). Une enquête épidémiologique menée sur la façade atlantique a montré que 70 % des contaminations avaient lieu en forêt (Ducombs et al., 1979).

Il faut noter que les poils sont très présents dans les nids d'hiver, et ce même après plusieurs années. Manipuler des nids même vides est donc dangereux.

Figure 7 : troubles cutanés après contact avec les chenilles processionnaires. © Photo Démolin

Figure 7 : troubles cutanés après contact avec les chenilles processionnaires. © Photo Démolin

On peut distinguer quatre types de trouble (Werno et al., 2002) :

  1. cutané : (mains, bras, visage, cou) : démangeaisons, voire un œdème qui peut mettre jusqu'à deux semaines à disparaître (figure 7) ;
  2. oculaire : si les poils ne sont pas enlevés rapidement, ils peuvent entraîner de graves conséquences : glaucome, cataracte... ;
  3. respiratoire : une petite gêne peut se faire sentir et même dans certains cas une crise d'asthme.
  4. allergique.

Les animaux les plus exposés aux risques liés à la processionnaire du pin sont les chiens et les chevaux. Le symptôme le plus souvent rapporté est la nécrose de la langue, qui peut parfois s'accompagner d'œdèmes des babines et de vomissements (Arditti et al., 1988).

Partie écrite par Catherine Bonnet et Jean-Claude Martin.