Partons à présent à la découverte du glacier Hofsjokull, de la montagne des sorcières (Kerlinggarfjöll), du volcan Krafla ainsi que des Sandar, ces plaines d'alluvions glaciaires.

Les montagnes du Kerlingarfjöll. © Krator, CC by-sa 3.0
Les montagnes du Kerlingarfjöll. © Krator, CC by-sa 3.0

Hofsjokull ou Arnarfellsjökull

Hofsjokull ou Arnarfellsjökull est le troisième glacier du pays par sa taille, avec un point culminant à 1.800 mètres. Il est presque circulaire et possède à peu près le même gradient d'écoulement dans toutes les directions. En tout, 22 vallées glaciaires s'y forment avec les plus importantes rivières du pays : Blanda, Héraðsvötn, Thjorsa et Hvità (avec des tas d'accents bizarres de l'orthographe islandaise, désolée).

Hofsjokull et volcan tabulaire vus des Kerlingarfjöll. © Claire König
Hofsjokull et volcan tabulaire vus des Kerlingarfjöll. © Claire König

Dans la région se trouve la plus grande aire de nidification de l'oie à pattes roses, Anser brachyrhynchus.

À Kerlingarfjöll, une fissure dans un champ de lave. © Claire König
À Kerlingarfjöll, une fissure dans un champ de lave. © Claire König

Kerlinggarfjöll, la montagne des sorcières

On se trouve ici dans une région de rhyolites et de solfatares (en jaune sur la carte géologique en bas).

La montagne des sorcières, Kerlingarfjöll. © Claire König
La montagne des sorcières, Kerlingarfjöll. © Claire König

Nous vous proposons quelques photos de la magnifique journée qui a précédé une tempête mémorable qui a obligé nos voisins campeurs à tout replier : j'étais bien contente d'être en refuge cette nuit-là !

Cartes géologique et tectonique de Kerlingarfjöll. © DR
Cartes géologique et tectonique de Kerlingarfjöll. © DR

Le Krafla

Le volcan Krafla est situé sur le rift, à 10 km au nord-est du lac Myvatn. On trouve, à proximité, le cratère d'explosion Viti (un autre Viti), occupé par un lac, sur les flancs duquel sont pratiqués des forages géothermiques.

Krafla avec le cratère d’explosion Viti. © Andreas Tille, Wikipédia
Krafla avec le cratère d’explosion Viti. © Andreas Tille, Wikipédia

C'est un volcan peu élevé avec d'importants épanchements de laves basaltiques. Sa caldera de 8 km de diamètre est comblée par un matériel basaltique datant de la dernière période glaciaire. On lui connaît 29 éruptions historiques depuis le 17 mai 1724. Le magma s'écoule en général dans une zone d'effondrement. Sa dernière éruption s'est déroulée entre 1975 et 1984, avec une coulée d'une extension maximale de 19 km et d'une épaisseur maximale de 8 m. Certains endroits se sont affaissés de 2 à 3 mètres après l'éruption.

Le 17 mai 1724, une éruption appelée « le feu du Myvatn » commençait, allait durer cinq ans et recouvrir 35 km2... À ne pas confondre avec le Katla (1.450 m), caché sous le Myrdalsjökull dans le sud de l'île.

Les Sandar, des plaines d'alluvions glaciaires

Un sandur (pluriel sandar) est une plaine d'alluvions glaciaires due aux eaux de fonte des glaciers. Les sandar sont plus larges que longs et constitués de sédiments meubles entrecroisés de torrents en tresse. Skeiðarársandur est à l'origine de ce terme techniquement « consacré » en géologie.

Vue aérienne de Skeiðarársandur, en Islande. © Wikipédia
Vue aérienne de Skeiðarársandur, en Islande. © Wikipédia

Les glaciers piègent une quantité de matériaux fins en érodant les roches sous-jacentes. Sur le front du glacier, l'eau de fonte entraîne ces matériaux loin du glacier et les dépose sous la forme d'une vaste plaine parcourue de cours d'eau anastomosés.

Les sandar sont courants en Islande où l'activité géothermique et les volcans amplifient l'action de l'eau sur l'entraînement des sédiments. Les grandes inondations glaciaires sont appelées jökulhlaups et mobilisent d'énormes volumes de matériaux qui se déposent justement dans ces zones de sandur.

Paysage à Skeiðarársandur. © Wikipédia
Paysage à Skeiðarársandur. © Wikipédia

Les sandar ne comportent, en général, que très peu de végétation, voire pas du tout, parce que les « décharges » glaciaires sont suffisamment fréquentes pour empêcher un sol de se former et les plantes de se fixer. Dans le cas de l'Islande, les forts vents de la région provoquent une déflation importante.