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La ville de Tsumeb a été fondée en 1905 et compte de nos jours presque 20.000 habitants. Les mines de ce lieu sont extraordinaires par la diversité des espècesespèces minérales qu'on y trouve, fruits d'une longue histoire géologique.
Malachite azurite. © Archbob, CCO
Après avoir fait quelques courses, nous avons dormi dans l'orangeraie au Zum Potje Ristcamp, où le chienchien de la maison a mangé tout notre fromage ! Ces fermes sont vraiment isolées et doivent se débrouiller : confitures, conserves, volailles et groupe électrogène pour l'énergie (trois heures par jour le soir, pour des questions de coût). Il s'agit de ne pas ouvrir 50 fois le congélateur ! Mais la confiture de figuesfigues de barbarie était délicieuse.
La mine de Tsumeb est aujourd’hui fermée. © Potjie, Flickr, CC by-nc-sa 2.0
Les mines de Tsumeb étaient connues des Bushmen : on a retrouvé des fontes de mineraiminerai de cuivre datant de cette époque. Ils en faisaient commerce avec les tribus de l'Ovambo. Le premier spécimen connu de Tsumeb est daté de 1860, il s'agit d'un morceau de minerai riche en cuprite. L'université de Berlin reçoit en 1887 un lot de minerais à analyser. L'académie de Freiberg en reçoit aussi. Exploitées par les Européens dès 1893, ces mines ont produit plus de 25 millions de tonnes de minerais, entre 1905 et 1990. La mine a fermé en 1996.
On retrouve certains de ces minérauxminéraux à l'Académie des sciences naturelles de Philadelphie et à la Smithonian Institution à Washington dès 1949. Ce gisementgisement incroyable est entré dans l'histoire avec 247 espèces minérales différentes, dont 52 découvertes pour la première fois et 40 espèces spécifiques à cet endroit. Cette mine a produit de l'antimoine, de l'argent, de l'arsenicarsenic, du cadmiumcadmium, du cobaltcobalt, du cuivre, de l'étainétain, du fer, du galliumgallium, du germaniumgermanium, du mercuremercure, du molybdènemolybdène, du nickelnickel, du plombplomb, du vanadiumvanadium ou encore du zinczinc. On croit rêver !
La structure de la mine est très particulière. Il s'agit d'un tuyau très étroit de plus de 1.000 m de profondeur et pratiquement vertical, resté longtemps une énigme pour les géologuesgéologues jusqu'à ce qu'ils admettent que ce tuyau pouvait être de formation karstique.
Donc, il y a 650 millions d'années, la chaîne du Damara commence à se soulever et la dissolution du calcairecalcaire commence. Puis, lors de transgressions marinestransgressions marines, le tuyau se remplit de sablesable qui se transforme en quartzite très dur lors des régressions suivantes. Ceci doit sans doute se répéter un certain nombre de fois au cours des 100 millions d'années suivantes. On y trouve aussi quelques brèches d'éboulementéboulement. Puis vers 550 millions d'années, les infiltrations d'eaux chaudes et riches enrichissent le puits en minéraux, lors des phénomènes hydrothermaux liés à l'orogenèseorogenèse du Damara, elle-même due au rapprochement des deux cratonscratons.
Azurite et malachite sont mélangées à l’image. © Euthman, Flickr, CC by 2.0
Le minerai primaire profond (sulfuressulfures) fut oxydé et altéré en minerais secondaires (carbonates et oxydes) moins profonds. C'est parmi ceux-ci que se trouvent les plus belles pièces de la collection de minéraux au musée de Tsumeb : azurite, dioptase et malachite. Mais en certains endroits, une redissolution des minerais secondaires dépose à nouveau, plus bas, des métauxmétaux natifs, et on trouve ainsi de l'argent, du cuivre et un peu d'or en zone dite de cémentationcémentation.