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Formation de l'Islande
C'est un groupe de 26 adhérents qui a vécu cette expérience formidable : découvrir ce «continent » si particulier, situé exactement à l'intersection de la ride médio-atlantique (chaîne de montagnes volcaniques océaniques, ou riftrift) et de la ride Ecosse-Groeland. C'est le lieu où l'Amérique du Nord se sépare de l'Europe, à raison de 2 cm par an.
L'Islande et son volcanismevolcanisme sous-glaciaire est un univers très différent des volcansvolcans étudiés lors de nos précédents voyages. Bien que née il y a environ 60 Ma(ère tertiaire), son basaltebasalte le plus ancien est daté de 20 Ma. Les roches sont, à 99% volcaniques et 0,1% des affleurementsaffleurements, des dépôts sédimentaires continentaux et marins. Mais la constructionconstruction de ces édifices volcaniques et la composition de ces matériaux restent bien typiques du volcanisme de point chaudpoint chaud.
Faille de Almannagja - Copyright photo Jacques Sintes
A l'inverse de la formation habituelle des autres îles volcaniques sous-marines construites sur un substratum (roches sédimentairesroches sédimentaires sur lesquelles s'épanchent les laveslaves), au centre de Islande nous trouvons deux plateaux basaltiquesbasaltiques, séparés par un « grabengraben médian », siège d'une activité importante post-glaciaire. Sa formation exigeant une extension (ou distension) de la région concernée, des émissions volcaniques fréquentes caractérisent les premiers stades d'une ouverture océanique.
La zone de Rifting de Thingvellir et en particulier la faille de Almannagjà, montre un long graben bordé par un réseau de failles et de blocs basculés. Ce phénomène est dû à l'ouverture des fissures - environ 3mm par an - et à l'effet de subsidencesubsidence : effondrementeffondrement progressif, durant une longue période, du fond d'un bassin marin ou non. C'est ce processus qui transforme parfois un cratère de volcan type « point chaud » en AtollAtoll.
Coupe schématique à travers l'Islande (d'après Bardarson modifié) 1,3 et 4 = basaltes des plateaux tertiaires, 2 = dépôts sédimentaires intercalaires, 5 = palagonites, 6 & 7 = volcanisme du Quaternaire supérieur et actuel - Remarquer le pendage des basaltes des plateaux vers le graben médiam
L'Islande étant recouverte d'une calotte glaciairecalotte glaciaire, celle-ci fond en partie lorsque le magmamagma s'infiltre dans les fissures. La chaleur dégagée formant une poche sous-glaciaire, d'eau et de vapeur, la rencontre eau-magma va donner naissance aux laves en coussin ou pillow-lavaspillow-lavas.
La partie superficielle des pillow-lavas, au contact de l'eau froide, va éclater et se transformer en hyaloclastite (éléments de verre volcanique associés aux laves en coussin).
Du tertiaire supérieur, à la dernière glaciationglaciation du pléistocènepléistocène (0,12 Ma) la lave altérée par l'eau va se transformer en palagonite (*) (verre basaltique jaunâtre hydraté, brèches, hyaloclastiteshyaloclastites) qui constitue la plus grande masse de roches volcaniquesroches volcaniques développées durant ces périodes froides.
(*) de PALAGONIA, ville sicilienne.
Zone rhyolitique - Copyright photo Jacques Sintes
Presque toutes les formes d'appareils volcaniques sont présentes en Islande. Mais notre intérêt s'est surtout concentré sur les volcans en table et les centaines de pseudo-cratères (sans cheminéecheminée), formés lors des explosions dues à la vaporisation de l'eau des lacs ou des marécages, au contact du magma. Leur diamètre va de 1 à 400 mètres.