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    Un regain significatif de l'activité sismique du Tungurahua est apparu dès le début de 1999. Au mois de mai, puis en août, cette activité a fortement augmenté pour atteindre 1.200 séismesséismes par mois. À partir de cette époque, un suivi du taux de dégazagedégazage (mesure du dioxyde de soufre émis) a été effectué par les volcanologuesvolcanologues.

    Vue du Chimborazo lors de l'ascension du volcan Altar. © Wagnon Patrick, IRD
    Vue du Chimborazo lors de l'ascension du volcan Altar. © Wagnon Patrick, IRD

    La quantité de SO2 (dioxyde de soufre) émise par jour était très variable : de 3.000 à 10.000 tonnes/jour. À partir du 5 octobre, des cendres ont été émises par intermittence, formant un panache de 1.000 à 4.000 mètres de hauteur au-dessus du cônecône. Le 15 octobre, l'avis d'évacuation est donné pour 8 h 00 le lendemain. Au cours de la nuit, les habitants de Baños informés avaient commencé à quitter la ville. Au total, plus de 20.000 personnes quittèrent les alentours immédiats du volcanvolcan Tungurahua. Dans les débuts de son regain d'activité, l'éruption est restée modérée mais avec des phases explosives périodiques, accompagnées d'émissions cendreuses ayant un fort impact sur l'élevage et les cultures de la région. La première de ces phases, motif de la décision d'évacuer la zone, était attendue depuis l'intensification des signes précurseurs.

    Panache chargé en cendres du volcan Tungurahua en Équateur, le 17 novembre 1999. © IRD, Michel Monzier
    Panache chargé en cendres du volcan Tungurahua en Équateur, le 17 novembre 1999. © IRD, Michel Monzier

    Des scénarios possibles lors des éruptions

    • Une montée d'une coulée de lavelave visqueuse ou d'un dôme

    Les résultats des observations sismologiques, la très faible déformation subie par l'édifice, la longue émission de cendres et surtout le très important dégazage produit depuis le début de la crise font de la lente progression vers le haut d'un magma visqueux dans le conduit central, un scénario possible. Arrivant en surface, une telle coulée ou dôme-coulée déborderait la lèvre du cratère. Des nuées ardentesnuées ardentes formées à partir du front de cette coulée visqueuse ou à partir de la base du dôme en formation se produiraient.

    Panache de gaz et cendres sortant du cratère du volcan Tungarahua (Equateur). On observe bien les chutes de cendres sur la partie supérieure du cône volcanique. Vu depuis l'OVT (Observatoire du Volcan Tungurahua) le 25 mars 2002. © IRD, Jean-Philippe Eissen
    Panache de gaz et cendres sortant du cratère du volcan Tungarahua (Equateur). On observe bien les chutes de cendres sur la partie supérieure du cône volcanique. Vu depuis l'OVT (Observatoire du Volcan Tungurahua) le 25 mars 2002. © IRD, Jean-Philippe Eissen

    Au cours des éruptions de 1773 et 1886, une réalimentation de la chambre magmatiquechambre magmatique par du magmamagma profond a eu lieu et a participé au déclenchement de l'activité explosive intense qui caractérise ces éruptions. Ce phénomène s'est accompagné de séismes ressentis par la population, ce qui fut aussi le cas pour des éruptions semblables en d'autres lieux. Si de tels séismes se produisaient, ils devraient être considérés comme un facteur décisif pour la déclaration de l'alerte rouge, la durée entre de tels phénomènes et l'éruption étant de quelques heures (1886) à plus de 10 jours (1916).