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Avant de définir une stratégie, il est important de savoir de quoi on parle en matière de stock de carbone, et quelles sont les masses qui sont en jeu.
On les compte en milliard de tonnes « d'équivalent carbone » (GtC), concept créé pour pouvoir additionner tous les gaz à effet de serregaz à effet de serre en les ramenant à une seule unité de mesure de pouvoir réchauffant. Les chiffres rouges représentent des stocks, et les flèches et les chiffres noirs des flux entrants ou sortants.
Le carbone sur notre Planète : de l'atmosphère... au sol
Le carbone atmosphérique n'est pas un mal en soi : c'est celui qui rend notre Planète vivable... mais tout est dans la quantité : rappelons que sur la planète Mars, qui n'a plus d'atmosphèreatmosphère et donc de gaz à effet de serre, il fait en moyenne -50° centigrades, et sur VénusVénus, qui a nettement abusé du gaz à effet de serre, +420°). Le caractère tempéré de notre Planète vient du fait qu'il y a environ 600 milliards de tonnes d'équivalent pétrole en permanence au-dessus de nos têtes ; et les inconvénients du réchauffement climatiqueréchauffement climatique viennent des 165 supplémentaires que l'on a envoyés depuis le début de l'ère industrielle ; il faut donc trouver le moyen de réduire ces 165 milliards de tonnes indésirables.
- En fait, de très, très loin, l'essentiel du carbone de la planète est stocké dans la mer ou sous la mer, dans des tonnages nettement supérieurs à ceux de l'atmosphère, en fait approximativement 50 fois plus.
Le stock de combustibles fossilesfossiles (tout agrégé : pétrole, gaz, charbon) valait environ 3.700 milliards de tonnes de carbone en 1750 - avant que l'on ne commence à piocher dedans. Depuis, nous avons exporté quelques centaines de milliards de tonnes, donc en fait une toute petite partie du stock ! Quand on prévoit la fin des combustibles fossiles, c'est en fait une clause de stylestyle car il en reste énormément, six fois plus qu'il n'y en a dans l'atmosphère ! Et donc, nous pouvons vraiment détruire la planète si nous continuons cette exploitation irresponsable. Par exemple, on avait l'impression il y a quelques années qu'il y avait plus de pétrole et qu'on allait en manquer gravement. C'était ignorer notre capacité à exploiter les schistes bitumineuxschistes bitumineux qui font, par exemple, que les États-Unis d'Amérique sont maintenant exportateurs et non plus importateurs de pétrole et de gaz. C'est essentiellement ce carbone-là qui s'est stocké dans l'atmosphère et nous a causé beaucoup de problèmes. Et, malgré tous nos efforts, lesquels restent donc totalement insuffisants, on continue à en balancer de l'ordre de 6 à 9 milliards de tonnes chaque année.
- Le reste du carbone est situé dans les écosystèmesécosystèmes continentaux, soit de l'ordre de 2.300 milliards de tonnes. Il s'agit pour les deux tiers du carbone stocké dans les terres agricoles, sur quelques mètres de profondeur, et pour le tiers restant dans la végétation qui a poussé sur ces terres, et bien entendu tout particulièrement les 3.000 milliards d'arbresarbres. Rappelons-nous cet ordre de grandeurordre de grandeur : il y a actuellement quatre fois plus de carbone dans et sur nos sols que dans l'atmosphère !
On y voit que ce ne sont que les 165 milliards de tonnes rajoutées dans l'atmosphère qui nous empoisonnent l'existence, soit à peine 0,5 % des quelque 45.000 existants sur la planète. Cela montre la très grande fragilité de cette dernière, et fixe aussi une feuille de route pour l'avenir. On devrait pouvoir agir, donc on doit le faire ! Regardons quelques pistes d'action.