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Les relations réelles entre Gastornis et Diatryma ne furent élucidées qu'en 1992, lorsque le paléontologuepaléontologue américain Larry Martin publia une étude fondée sur de nouveaux restes d'oiseaux géants trouvés dans le PaléocènePaléocène des environs de Reims lors de fouilles conduites dans les années 1950 et 1960 par Donald Russell, du Muséum de Paris.
Une chimère en lieu et place du Gastornis
Ce fut pour Larry Martin l'occasion de réviser le matériel décrit par Victor Lemoine un siècle plus tôt. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il constata qu'une grande partie des os utilisés par le docteur rémois pour reconstituer le squelette de Gastornis n'appartenaient en fait pas le moins du monde à des oiseaux ! Victor Lemoine avait involontairement inclus des restes de reptilesreptiles et de poissonspoissons dans sa reconstitution, qui n'était donc qu'une chimèrechimère fort hétéroclite. En particulier, pratiquement aucun élément du crânecrâne n'appartenait à un oiseauoiseau, ce qui expliquait ses caractères plutôt étranges. Il est clair qu'il n'y eut de la part du Dr Lemoine aucune intention de fraude. Tout au plus s'est-il laissé emporter par son imagination, dans un contexte scientifique où l'on découvrait de curieux oiseaux à dents, dans l'ambiance des débuts de la paléontologiepaléontologie évolutionniste.
Diatryma et Gastornis, le même !
Quoi qu'il en soit, Larry Martin ayant « fait le ménage » dans le matériel des environs de Reims rapporté à Gastornis, ce dernier se révélait très proche du Diatryma nord-américain dans son anatomieanatomie. Martin pensa souhaitable de maintenir les formes européennes et américaines dans deux genres séparés, mais à la suite de l'étude de quelques nouveaux restes provenant de France, l'auteur de ces lignes a conclu qu'en fait ils ne font qu'un, comme certains chercheurs l'avaient pensé au XIXe siècle.
Ce point de vue semble être désormais adopté par la majorité des spécialistes. En vertu de la règle de priorité qui s'applique à la nomenclature zoologique, c'est le nom le plus anciennement proposé qui doit être utilisé, à savoir Gastornis, qui remonte à 1855, plutôt que Diatryma, qui date de 1877. Certains regretteront peut-être l'abandon de Diatryma, nom qui était devenu familier même en dehors des cercles scientifiques, mais l'utilisation de Gastornis rend indiscutablement mieux hommage à Gaston Planté, qui fut le premier à découvrir des restes de ces grands oiseaux.