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    Les requins aujourd'hui

    Les requins aujourd'hui

    Après avoir suvécu à quatre grandes extinctions (celles du DévonienDévonien supérieur, de la limite Permo-Triasique, du TriasTrias supérieur et de la limite CrétacéCrétacé-Tertiaire), les chondrichthyens sont encore représentés dans la nature actuelle par un peu plus d'un millier d'espècesespèces, sans compter celles que l'on a pas encore identifiées. Cependant, c'est peut-être aujourd'hui qu'ils sont les plus menacés d'extinction.

    Image du site Futura Sciences

    Les modifications de l'environnement, la pêchepêche intensive et la pratique du « finning » (les ailerons, nageoires pectorales et dorsales sont coupés et le reste du corps est rejeté à la mer) les soumettent à une pression sans cesse croissante. Malheureusement, le faible taux de reproduction et l'âge tardif de leur maturité sexuelle, qui jusqu'à présent était plutôt un avantage pour l'évolution de ce groupe dans des conditions « normales », les rendent particulièrement vulnérables à la pêche industrielle. Il est donc temps de changer notre vision de l'exploitation de ces animaux. Les récentes lois européennes concernant la pratique du « finning » sont certainement un pas dans la bonne direction, mais reste encore trop permissives.

    A ce rythme là, les populations risquent de complètement s'effondrer, et le retour à la normale, si toutefois il est possible, prendra plusieurs dizaines d'années. Les pêcheurs deviendront alors les premières vicitimes d'une telle situation. De plus, de nombreux pays découvrent que nombre de requins, y compris ceux avec une réputation des plus détestables, représentent une plus grande richesse économique vivants que morts. Il suffit d'en prendre pour exemple le développement de l'industrie du tourisme pour aller plonger, protéger par une cage, avec le grand requin blancgrand requin blanc en Afrique du Sud ou en Australie, ou bien pour aller nager librement au milieu des majestueux requins baleines en Thailande.

     Carcasse d'une raie géante d'eau douce, <em>Himantura chaopraya</em>, photographiée par l'auteur chez un pécheur de la région de Nakhon Sawan, en Thailande. &copy; Photo Gilles Cuny

    Carcasse d'une raie géante d'eau douce, Himantura chaopraya, photographiée par l'auteur chez un pécheur de la région de Nakhon Sawan, en Thailande. © Photo Gilles Cuny

    Ces raies, dont le diamètre du disque peut atteindre 1,80 m, sont désormais fort rares dans la rivière Chaopraya, le principal responsable de cette raréfaction semblant être la pollution.

    Il ne dépend que de la sagesse des hommes pour qu'une lignée vieille de plusieurs centaines de millions d'années, qui a donné naissance a nombres d'animaux tellement impressionnants, voire à peine croyables, ne disparaissent pas. Il suffirait de renoncer à manger de la soupe aux ailerons de requins.

    Remerciements à Alain Beneteau, pourles dessins illustrant ce dossier :