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Il existe une alguealgue nuisible appelée Pyrodinium bahamense dont l'aire se limite actuellement aux eaux côtières tropicales bordées de mangrovesmangroves de l'Atlantique et de la région qui va de l'océan Indien au Pacifique occidental.
Pyrodinium bahamense. © Division, CSIRO CC BY 3.0
Selon une étude de fossilesfossiles remontant à 50 millions d'années jusqu'à l'Éocène tempéré, leur aire paraît avoir été bien plus étendue en ces temps-là. Actuellement dans la région australasienne, par exemple, cette algue n'est pas présente au sud de la Papouasie Nouvelle-Guinée, alors qu'il y a 100 000 ans, on la trouvait jusqu'au port de Sydney. On a toutes les raisons de craindre que l'intensification de l'effet de serreeffet de serre et le réchauffement de l'océan ne favorisent le retour de cette espèceespèce dans les eaux australiennes.
© Unesco
En Atlantique tropical, dans la région de Bahia Fosforescente de Porto Rico, par exemple, ou d'Oyster Bay en Jamaïque, le spectacle d'efflorescencesefflorescences scintillantes brun rouge de Pyrodinium a beaucoup de succès auprès des touristes. D'abord jugées inoffensives, les efflorescences de Pyrodinium ont acquis une plus sinistre réputation en 1972 en Papouasie Nouvelle-Guinée, lorsque la décoloration de l'eau en brun rouge a coïncidé avec l'intoxication alimentaire mortelle de trois enfants dans un village du littoral, diagnostiquée comme PSPPSP. Depuis, il semble que ces efflorescences toxiques aient atteint Brunei et Sabah (1976), les îles centrales des Philippines (1983), puis celles du nord (1987) et l'Indonésie (Molluques du Nord). Il existe des preuves bien établies de coïncidence entre les efflorescences de Pyrodinium et les conditions climatiques inhabituelles qui ont accompagné l'épisode d'El NiñoEl Niño-Oscillation australe1 de 1991-1994.
Pyrodinium
Le Pyrodinium pose donc un grave problème pour la santé publique et l'économie de ces pays tropicaux, qui sont tous tributaires pour les protéinesprotéines des produits de la mer. Rien qu'aux Philippines, le Pyrodinium est déjà responsable de plus de 2 000 cas de maladies chez l'homme et de la mort de 100 personnes par consommation de crustacéscrustacés, sardines, anchois etc... contaminés. Alors que rien ne le laissait prévoir, au cours d'une efflorescence de Pyrodinium en 1987 sur la côte Pacifique du Guatemala, 187 personnes durent être hospitalisées et 26 en moururent. En 1989, une autre efflorescence s'est déplacée vers le nord de la côte Pacifique de l'Amérique centrale en provoquant, là aussi, la maladie et la mort.
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Récemment encore, l'intoxication neurotoxique par les crustacés et les mollusquesmollusques (NSP) était considérée comme endémiqueendémique dans le golfe du Mexique et sur la côte est de la Floride, où les « marées rouges » étaient connues depuis 1844. La NSP a la rare particularité d'émettre des ondes d'aérosolsaérosols toxiques pouvant provoquer chez les humains des symptômessymptômes respiratoires semblables à ceux de l'asthmeasthme. En 1987, une importante efflorescence en Floride a été dispersée vers le nord par le Gulf StreamGulf Stream, jusque dans les eaux de la Caroline du Nord, d'où elle n'est jamais repartie. Contre toute attente, au début de 1993, plus de 180 cas d'intoxication humaine par des fruits de mer ont été signalés en Nouvelle Zélande. Il est très probable que cette éruption a été déclenchée par les conditions climatiques exceptionnelles de l'époque, une pluviosité supérieure à la normale et une température inférieure, coïncidant avec le phénomène El Niño.
La ciguateraciguatera est un syndromesyndrome d'intoxication par des poissonspoissons tropicaux, très courant dans les zones de récifs coralliensrécifs coralliens des Caraïbes, d'Australie et surtout de Polynésie française. Alors que c'est, à proprement parler, un phénomène purement naturel (le Capitaine James Cook, l'explorateur anglais, en fut affecté lors de sa visite de la Nouvelle-Calédonie en 1774) après avoir été une maladie raremaladie rare il y a deux siècles, la ciguatera a pris aujourd'hui les proportions d'une épidémieépidémie en Polynésie française. Entre 1960 et 1984, plus de 24 000 cas ont été signalés dans la région, soit six fois plus que la moyenne pour l'ensemble du Pacifique. Il est désormais prouvé que la perturbation des récifs par les ouragansouragans, les opérations militaires et touristiques, ainsi que le blanchissement du corailcorail (dû au réchauffement planétaire) accroissent les risques de ciguatera.