Les États insulaires voient leurs populations et donc leurs besoins augmenter sur un territoire exigu. Comment trouver plus de terres agricoles et plus d'espace pour construire des villes ? Pour gagner de l'espace, certains pays insulaires ont construit des îles artificielles ou abattu les forêts. Mais aujourd'hui, de nouvelles approches sont privilégiées.

Praslin, l'une des îles des Seychelles. © Jmhullot, CC By 3.0
Praslin, l'une des îles des Seychelles. © Jmhullot, CC By 3.0
Le manque d’espace incite les insulaires à s’établir sur la côte, une zone exposée aux tempêtes et aux raz de marée (ici, les Comores). © Alexis Rosenfeld, reproduction interdite
Le manque d’espace incite les insulaires à s’établir sur la côte, une zone exposée aux tempêtes et aux raz de marée (ici, les Comores). © Alexis Rosenfeld, reproduction interdite

La protection de la forêt

Protéger la forêt et même reboiser permet de conserver un couvert végétal protecteur : la pluie qui ruisselle sur le sol ne peut emporter avec elle la couche de terre fertile. Ces forêts sont gérées de façon à fournir du bois sans être surexploitées. Sur les territoires français de Wallis et Futuna, par exemple, plusieurs programmes de reboisement de pins ont été entrepris pour limiter l'érosion des terres cultivables. Des techniques agricoles durables basées sur des savoir-faire traditionnels qui n'appauvrissent pas rapidement la terre sont encouragées. L'usage d'engrais et pesticides est contrôlé.

La forêt protège les sols de la pluie et limite l’érosion (Seychelles). © Alexis Rosenfeld, reproduction interdite
La forêt protège les sols de la pluie et limite l’érosion (Seychelles). © Alexis Rosenfeld, reproduction interdite

Des besoins croissants en eau

Avec la croissance de la population et le développement du tourisme, la demande en eau augmente, or sur une île, les ressources sont limitées. Les sources, alimentées par les pluies, voient leur débit varier d'une saison et d'une année à l'autre. Sur les îles coralliennes, les nappes phréatiques ont une capacité réduite. De plus, de l'eau de mer peut s'infiltrer dans ces réserves lorsque le niveau de la mer monte ou lorsque le pompage dans les nappes est trop important. Pour mieux gérer cette ressource vitale, de nombreuses actions peuvent être entreprises : économiser l’eau, recycler les eaux usées pour d'autres usages, limiter la pollution des réserves d'eau potable... Des systèmes de récolte des eaux de pluie peuvent être installés. Le déversement des eaux usées qui contaminent les réserves en eaux douces et la mer est un problème majeur. Des stations d'épuration basées sur des systèmes écologiques, comme la filtration et la dépollution de l'eau par des roseaux, sont aussi des solutions envisageables.

Replantation de Mangrove à Madagascar. © Alexis Rosenfeld, reproduction interdite
Replantation de Mangrove à Madagascar. © Alexis Rosenfeld, reproduction interdite

La gestion des déchets

Si l'eau propre vient à manquer, les déchets par contre s'accumulent. Comment s'en débarrasser sur une surface réduite où il est difficile et cher d'installer de grandes usines de traitement ? Le volume de déchets de plastique dans les petits États insulaires en développement aurait été multiplié par cinq depuis le début des années 1990 ! De plus, les États insulaires sont souvent des archipels et il faut bien récolter les ordures et les substances chimiques industrielles et agricoles non seulement sur les îles principales, mais aussi sur les îles moins importantes. Ces pollutions sont une menace pour la santé des habitants et risquent aussi d'avoir un impact sur l'économie en affectant l'activité touristique.

Pour pallier ce problème, les gouvernements tentent d'améliorer le ramassage des ordures et d'augmenter le recyclage. Des décharges contrôlées ont été construites ou modernisées aux Seychelles, à Maurice ainsi que dans plusieurs îles des Caraïbes et du Pacifique et des campagnes de sensibilisation ont été entreprises auprès de la population. Lorsque les structures de recyclage et de traitement sont insuffisantes, des unités de stockage doivent être prévues et le transport de ces déchets et polluants organisé vers un centre situé ailleurs.