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La posidonie n'est pas une « petite nature ». Ce n'est pas par hasard si elle a traversé les temps géologiques. Ce n'est pas non plus par hasard si elle domine le littoral méditerranéen, d'est en ouest et du nord au sud. Sur le long terme, et en l'absence d'impact de l'Homme, elle est imbattable. Pourtant, sur le court terme, elle est vulnérable.
La croissance très lente de la posidonie, sa morphologiemorphologie, sa stratégie de gestion de l'azote et d'exploitation des écosystèmesécosystèmes limitrophes, sortes de rouleaux compresseurs vis-à-vis des compétiteurs sur le long terme, dans une mer oligotropheoligotrophe (naturellement pauvre en sels nutritifs tels que l'azote) constituent des handicaps sur le court terme.
Régression de l'herbier de posidonie
L'herbier de posidonie a régressé au voisinage des grands centres industrialo-portuaires, tels que Barcelone, Marseille, Gênes, Naples, Athènes et Alger. La cause en est principalement le recouvrement sous les aménagements littoraux (ports, terrepleins) et la pollution aigüe.
L'herbier a également régressé, vers sa limite inférieure, dans une grande partie de la Méditerranée, en raison des chalutages, théoriquement interdits (distance à la côte, profondeur), mais dont l'interdiction est peu respectée.
Quand le grand public pense aux « zones de non-droit », il pense à certaines banlieues de grandes villes ; il ignore que les espaces côtiers sont également une zone de non-droit, pour des raisons diverses (difficulté de la surveillance, manque de moyens de surveillance et tolérance délibérée). D'autres impacts sont à considérer : impact des ancres (surtout quand il s'agit de bateaux de grande taille, tels que les bateaux de croisières), espècesespèces exotiquesexotiques invasives, fermes aquacoles, etc. (Figure 9.1).
On a souvent considéré l'herbier de posidonie au travers de sa seule extension cartographique. Cette vision était nécessaire, et le reste, mais est aujourd'hui complétée, dépassée, par l'approche écosystémique. Un herbier de posidonie dont l'espèce édificatrice, Posidonia oceanica, paraîtrait en bonne santé, mais dont les principaux compartiments fonctionnels (Figure 5.1) seraient gravement dégradés, ne mériterait pas le nom « d'écosystème posidonie » en bon état écologique (GESGES : Good Ecological Status, selon la nomenclature européenne), (Figure 9.2).