Le littoral et les archipels entre Marseille et Cassis surplombent des paysages littoraux et sous-marins exceptionnels qui doivent une grande partie de leur originalité aux calcaires « urgoniens » karstifiés du « massif des calanques ». On peut citer la grotte Cosquer, unique.

Le cap Canaille, entre Cassis et La Ciotat. La grotte Cosquer se situe, elle, à Marseille. © Zinneke, Wikimedia commons, CC by-sa 3.0
Le cap Canaille, entre Cassis et La Ciotat. La grotte Cosquer se situe, elle, à Marseille. © Zinneke, Wikimedia commons, CC by-sa 3.0

Ces paysages s'opposent à ceux de la Provence cristalline où les roches, métamorphiques, plus résistantes à la corrosion chimique, sont moins favorables à l'implantation biologique. Les grandes fractures du massif des calanques déterminent et orientent des « tombants » dont la verticalité est interrompue par des replats d'érosion creusés lors de la remontée marine finiglaciaire.

Dans ce contexte karstique, au cap Morgiou, la grotte Cosquer, semi-immergée, fait partie d'un réseau de galeries qui débouchent dans d'autres cavités noyées comme la grotte de la Triperie et celle du Figuier.

La grotte Cosquer

Les peintures de la grotte Cosquer nous renvoient aux paysages, maintenant immergés, du dernier maximum glaciaire. C'est l'actuel plateau continental, criblé d'une multitude de dolines et d'un vaste poljé situé entre les îles du Frioul et la Côte bleue. Les hauts-fonds lapiazés des abords du phare de Planier évoquent, sous la mer, les paysages des plateaux jurassiens ou du Vercors.

Calanques et dolines noyées, indissociables du paysage littoral, orientées par une fracturation, opposées aux vents dominants, permettent par tous les temps, des possibilités de mouillage abrité. Sous la mer, les courants de surface liés à la balance des vents de part et d'autre du seuil métamorphique du cap Sicié font alterner eaux chaudes de la région toulonnaise et eaux froides associées au Mistral. Les déplacements de la faune pélagique s'ajustent à ces mouvements de la couverture d'eau chaude.

Cap Sicié, paysage de Provence. © Yvan G. licence Creative Commons paternité 2.0 générique
Cap Sicié, paysage de Provence. © Yvan G. licence Creative Commons paternité 2.0 générique

Mistral et récifs artificiels de Marseille

La lumière est un autre élément des paysages sous-marins. Le mistral associé à une luminosité exceptionnelle s'oppose aux vents d'est et à ses nuages qui assombrissent les paysages sous-marins et l'humeur des Marseillais. La domestication des paysages sous-marins a maintenant commencé avec la création d'une ferme aquacole dans « l'ouvala » semi-noyée de port Pomègues et par l'implantation des premiers récifs artificiels au large des plages du Prado. Les épaves récentes, bateaux ou avions, récifs artificiels involontaires sont d'autres éléments, maintenant bien intégrés au paysage sous-marin.

L'exemple marseillais nous montre que les paysages sous-marins sont le résultat de raisons emboîtées depuis une structuration géologique fondamentale et déterminante, jusqu'aux modalités d'un peuplement biologique et humain qui ne fait que s'y ajuster.