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    Depuis la fin du Paléolithique, l'usage de la meule est resté constant jusqu'à la fin du XIXe siècle, où elle fut remplacée par des machines d'un genre nouveau. Entretemps, on connaissait le moulin d'Olynthe.

    Différents types de meule à grains. © LacoKozyna, Shutterstock

    Différents types de meule à grains. © LacoKozyna, Shutterstock 

    Les meules, aux origines d’une industrie

    Une meule à grains est un objet de broyage, traditionnellement en pierre, qui sert au concassage ou plus spécifiquement à la mouture de substances comme le grain, le sucresucre, les épices, les huiles, les kaolins, les ciments, les phosphatesphosphates, les chauxchaux, les émaux et les engrais aussi.

    André Leroi-Gourhan définit plusieurs gestes, dont trois sont essentiels pour la préparation des matières premières :

    Meule utilisée de nos jours en Bolivie et semblable aux meules de la Préhistoire de nos régions. © Domaine public

    Meule utilisée de nos jours en Bolivie et semblable aux meules de la Préhistoire de nos régions. © Domaine public
    • le pilage, qui est la percussion verticale à l'aide d'un pilon ; 
    • la mouture par un mouvement horizontal sur une pierre (souvent) ;
    • le broyage avec le système « mortiermortier-pilon ».

    Les broyeurs du Moustérien et les meules du Châtelperronien peuvent être considérés comme les premiers instruments de mouture. Cro-Magnon utilise meules, broyeurs allongés et molettes circulaires. Ce matériel se diversifie, mais on ne peut parler de mouture que si on obtient de la poudre.

    Au Néolithique, avec l'apparition de l'agricultureagriculture, le matériel se perfectionne : meule en auge ou meule plate, toutes deux de taille plus importante. Apparaît aussi le geste systématique de la mouture exercée d'avant en arrière et à deux mains. Ce geste implique une nouvelle posture du corps, agenouillé devant la meule avec souvent les orteils repliés, d'où des déformations du pied, par exemple. Jusqu'à l'invention du moulin à eau, les meules ont fonctionné en utilisant la force des animaux ou des hommes.

    Le moulin d’Olynthe

    Il représente une véritable mutation technique. La meule dormante est rectangulaire, posée sur une table et mesure environ 50 cm de côté pour 8 à 25 cm d'épaisseur. La meule courante est rectangulaire, et présente en son centre une trémietrémie destinée à recevoir le grain. Ce broyeur est surmonté d'un axe horizontal fixé d'un côté sur la table à un pivot , l'autre extrémité étant actionnée par un ouvrier dans un mouvement de va-et-vient horizontal de ce levier. Les meuniers sont debout et le travail est facilité.

    Schéma de principe d'un moulin à trémie d'Olynthe. La meule mobile est déplacée à l'aide d'un levier articulé sur un pivot avec un mouvement de va-et-vient sur la meule dormante. 1 - Pivot 2 - Levier (manche) 3 - Meule courante 4 - Meule gisante (ou dormante) 5 - Support (table). © SuperManu  licence Creative Commons Paternité – Partage des conditions initiales à l’identique 3.0 Unported

    Schéma de principe d'un moulin à trémie d'Olynthe. La meule mobile est déplacée à l'aide d'un levier articulé sur un pivot avec un mouvement de va-et-vient sur la meule dormante. 1 - Pivot 2 - Levier (manche) 3 - Meule courante 4 - Meule gisante (ou dormante) 5 - Support (table). © SuperManu  licence Creative Commons Paternité – Partage des conditions initiales à l’identique 3.0 Unported

    Ce type de moulin apparaît dès le début du Ve siècle av. J.-C et se répand dans tout le monde grec. Ces meules étaient utilisées pour toutes sortes de produits à broyer, mineraisminerais compris.

    Il semble que le moulin rotatif soit apparu à la fin du Ve siècle av. J.-C. et qu'il soit issu d'un perfectionnement du moulin d'Olynthe.

    Mons (Var). Anciens moulins communaux (moulins Lambert) à huile, foulon, blé, sur la Siagnole : moulin portable. © Dr Michel Royon  licence Creative Commons Paternité – Partage des conditions initiales à l’identique 3.0 Unported, 2.5 Générique, 2.0 Générique et 1.0 Générique

    Mons (Var). Anciens moulins communaux (moulins Lambert) à huile, foulon, blé, sur la Siagnole : moulin portable. © Dr Michel Royon  licence Creative Commons Paternité – Partage des conditions initiales à l’identique 3.0 Unported, 2.5 Générique, 2.0 Générique et 1.0 Générique

    Évolution des moulins de meules

    Le moulin celtique est formé de meules massives, à profil extérieur conique avec des surfaces actives des pierres quasi planes. Avec la romanisation, le profil des meules s'aplatit et apparaît l'anille qui permet le réglage de la distance entre les meules  et les rayons creusés sur la meule qui augmente l'abrasivité de la pierre.

    Du fait d'une usure plus rapide, le basaltebasalte y a une place privilégiée, comme les meulières du cap d'Agde qui alimentent le Languedoc et la Provence et celles du Massif central qui fournissent l'Aquitaine et l'Helvétie. En Europe, le moulin à bras est resté jusqu'à la fin du Moyen Âge. Les moulins à eau et à ventvent n'apparaissent que dans le cours du Moyen Âge.

    Chronologie des différents systèmes de mouture utilisés dans l'Antiquité. © Ewan ar Born  licence Creative Commons Paternité – Partage des conditions initiales à l’identique 3.0 Unported

    Chronologie des différents systèmes de mouture utilisés dans l'Antiquité. © Ewan ar Born  licence Creative Commons Paternité – Partage des conditions initiales à l’identique 3.0 Unported