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    Les chirats (ou chiras selon Littré) sont des accumulations de blocs de grande étendue sur les versants : formant en général des clairières dans la forêt, ils constituent dans le massif du Pilat et la bordure vivaroise un paysage original, suffisamment spécifique pour avoir frappé les imaginations populaires et les premiers naturalistes. Leur abondance sur un espace réduit donne à ces massifs une forte personnalité.

    Chirat du Mont Pïlat. © Phillllippe , <em>Wikimedia commons,</em> CC by-sa 3.0

    Chirat du Mont Pïlat. © Phillllippe , Wikimedia commons, CC by-sa 3.0

    Image du site Futura Sciences

    Dans l'ensemble du Massif Central français, l'aire des chirats s'étend jusqu'en Ardèche, vallée du Doux et de l'Eyrieux comprises. En revanche, leur extension ne se prolonge pas beaucoup plus loin au Sud, dans les Cévennes proprement dites, même si, ponctuellement, quelques unités peuvent s'observer jusqu'à la latitudelatitude de Vals les Bains. C'est donc sur une distance de 120 km environ que la bordure orientale du Massif Central est marquée par ces formations. En revanche, ils sont rares du Tanargue à l'Aigoual et au Haut Languedoc, et totalement absents plus au nord, dans les Monts du Lyonnais et le Beaujolais.

    Pendant longtemps, leur origine parut énigmatique, les explications les plus extravagantes ayant été soutenues. Même un ingénieur des Mines comme Grüner évoque, au milieu du dix-neuvième siècle, l'effet d'une « commotion intérieure » (séismeséisme ?), ou l'effet du choc d'un bolide comme responsable de l'écroulementécroulement de pics (Grüner, 1857). Plus près de nous, Milon, parle de glacisglacis couverts de blocs anguleux, ou de cascades de blocs figées, et en attribue le rôle principal à la gélifluxion. (Milon, 1935). Tous ces travaux pionniers évoquent quelque cataclysme faisant toujours appel à des phénomènes brutaux et catastrophiques tant l'étendue de ces formations est importante et inhabituelle dans les paysages du Massif Central.

    Pour naïves qu'elles soient, ces observations n'en conduisent pas moins à poser le problème de la spécificité de ces formations dans cette seule région, même si à tort, Milon évoque leur présence à Pierre sur Haute (Monts du Forez). Pourquoi ces formations sont elles aussi nombreuses dans ce secteur, au point de couvrir parfois plus de 50% des surfaces, et pourquoi sont elles inexistantes dans les autres massifs ? L'analyse de ces amas permet de s'interroger sur les processus de macro gélifraction et de micro gélifraction à l'œuvre lors des phases climatiques froides.

    <br />Coupe montrant l'amenuisement des blocs en profondeur.


    Coupe montrant l'amenuisement des blocs en profondeur.

    Trois explications doivent être envisagées et le seront ci après :

    - Un système de pentes plus accentué de cette bordure

    - Un matériel pétrographique ayant pour des raisons soit structurales soit pétrographique un comportement original au gelgel.

    - Des conditions paléo environnementales différentes du reste du Massif Central, ayant permis aux agents météoriques de s'exprimer différemment.

    Avant cette analyse, il convient de définir les chirats au sein des multiples formations de clapiers existant sous toutes les latitudes et d'en préciser les spécificités