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Les forages en mer apportent des données capitales sur les matériaux traversés. Ces informations sont par nature très ponctuelles, et il est difficile d'en déduire les relations géométriques qui existent entre les différentes unités constituant un ensemble géologique. Les submersibles, comme le Nautile, permettent d'effectuer des coupes et cartographies du fond.
C'est pour ces raisons que Gilbert Boillot a réussi à obtenir, en plus d'un forage avec le JOIDES Resolution (voir page précédente), une campagne de submersible. Une première campagne, dénommée Galinaute, a ainsi eu lieu en juin et juillet 1986 avec le Nautile, porté par le Nadir. Puis, la mission Galinaute II s'est déroulée en juillet et août 1995.
Au cours de ces opérations, 37 plongées ont été effectuées et plus de 250 échantillons ont été récupérés. Outre des péridotitespéridotites, ont été prélevés des pyroxénitespyroxénites, des basaltes, des gabbros (équivalents grenus des basaltesbasaltes), des roches métamorphiquesroches métamorphiques et des granitesgranites.
Le Nautile : observer les affleurements de la marge de la Galice
Installé très inconfortablement dans le Nautile, le scientifique observe les affleurementsaffleurements du fond à travers un petit hublot. Il peut faire des commentaires enregistrés par un magnétophone, et prendre toutes les photos qu'il désire. Une caméra-vidéo tourne la scène.
Prélever les roches avec le Nautile : basaltes, péridotites…
Le pilote peut manipuler un bras articulé muni d'une pince, pour arracher des échantillons aux affleurements, action souvent difficile. Il place ces cailloux dans un panier situé à l'avant de la sphère. Simultanément, afin d'éviter les confusions, le chercheur décrit succinctement chacun des prélèvements.
Le challenge est de prélever des échantillons « en place ». Des contrevenants à ce principe ont parfois rapporté en surface des briquettes de charboncharbon provenant des anciens « steamers » !
Interpréter les faits : une zone de transition continent-océan
La ride, identifiée initialement au pied de la marge de la Galice, a été fréquemment appelée « ride ultramafique », après la mise en évidence des péridotites de la colline 5100. La cartographie de la partie nord de cette ride, au cours de Galinaute I et II, a montré qu'il s'agissait en réalité d'un ensemble composite comportant beaucoup de péridotites, mais aussi des gabbrosgabbros, pyroxénites, doléritesdolérites et basaltes.
Grâce aux contributions essentielles de Sophie Charpentier et Gilles Chazot, les études pétrologiques, géochimiques et isotopiques menées sur ces différentes roches confirment l'appartenance des péridotites au manteaumanteau lithosphériquelithosphérique sous-continental. En revanche, la composition des basaltes et dolérites est un intermédiaire, entre celle des tholéiites continentales et des basaltes océaniques. La ride au pied de la marge de la Galice représente donc bien une transition pétrologique et géochimique entre le continent européen et l’océan Atlantique.
Et maintenant, prêts pour l'aventure ?
Mes remerciements à : Adrienne Beaugeon, John Beck, John Birdsell, Georges Bronner, Gilbert Boillot, Françoise Boudier, Sophie Charpentier, Gilles Chazot, Michael Farmer, Véronique Gardien, Jacques Girardeau, Steve Haggerty, Ifremer, Jérôme Kornprobst, Christine Laverne, LMV, Volker Lorenz, Glenda Marshall, Lucien Montadert, Adolphe Nicolas, Graham Nisbet, OPGC, Mike O'Hara, Graham Pearson, Jean-Paul Poirier, éditions QUAE, Steve Richardson, Herman van Roermund, Violaine Sautter, Vulcania, Alan Woodland.