au sommaire
Des massifs de péridotitespéridotites sont présents dans de nombreuses chaînes de montagnes. L'étude de leur composition et de leur place dans l'orogenèseorogenèse (mécanismes de formation des chaînes) permet de mieux comprendre les mouvements lithosphériqueslithosphériques (extension et compression) ayant amené ces roches du manteaumanteau supérieur jusqu'à la surface.
Recensés depuis le XVIIIe siècle et désignés comme « alpinotypes », les massifs de péridotites sont connus dans de nombreuses chaînes de montagnes. En 1957, sur la base de leur composition minéralogique (olivineolivine, pyroxènespyroxènes, spinellespinelle ou grenat), Willem de Roever a considéré ces massifs de péridotites comme issus du manteau supérieur.
Structures et déformations des massifs de péridotites
Les massifs ne sont pas homogènes et montrent de minces niveaux de pyroxénitespyroxénites, souvent à grenat, insérés dans les péridotites. Ces dernières sont généralement à spinelle, plus rarement à grenat. Cette association rappelle celle observée dans les enclaves des basaltes (péridotites) et des kimberlites (éclogites).
Sur ces photos, on remarque l’alternance de pyroxénites à grenat et de péridotites à spinelle dans le massif des Beni Bousera (Rif, Maroc). © Jacques Kornprobst
Des plis isoclinaux et des foliations montrent que des déformations intenses de haute température (900 à 1.100 °C) ont affecté ces unités, avant leur insertion dans les chaînes, par conséquent au sein du manteau supérieur.
Orogenèse et recristallisation des massifs
Les déformations des massifs sont associées à des recristallisationsrecristallisations, dans des conditions de température allant de 800 à 1.100 °C, et de pression de 1 GPa, comparables à celles qui caractérisent les enclaves des basaltesbasaltes. Ces déformations épargnent parfois des reliques d'assemblages minéralogiques qui témoignent de températures (jusqu'à 1.400 °C) et de pressions (jusqu'à 6Gpa) beaucoup plus élevées, qui montrent que les massifs qui les contiennent sont issus de régions du manteau supérieur situées à plus de 185 km de profondeur.
Massifs de péridotites : mise en place par extension préalable
Le processus d'extension lithosphérique, et donc l'amincissement de la croûtecroûte et de la lithosphèrelithosphère, amène des unités mantelliques près de la surface. Ces dernières sont alors en bonne position pour être impliquées dans les charriages, lors des phases de compression lithosphérique.
Une mise en place directe depuis des domaines profonds se traduit par une forte anomalieanomalie thermique dans la croûte, comme à Beni Bousera et à Ronda. Les effets d'une ascension en plusieurs épisodes sont moins marqués dans l'encaissant (lire au sujet des Pyrénées et d'Otroy, les écrits de Jacques Fabriès et Herman van Roermund).