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    Depuis de nombreuses années, des scientifiques japonais ont remarqué que dans certaines régions, le sol (ou même le niveau marin) se soulevait de plusieurs dizaines de centimètres à l'approche d'un séismeséisme, comme s'il gonflait avant le choc.

    Vue aérienne de la faille de San Andreas en Californie. © Carol M. Highsmith CCO

    Vue aérienne de la faille de San Andreas en Californie. © Carol M. Highsmith CCO

    C'est en 1944 que le phénomène a été documenté pour la première fois avant le séisme qui a frappé la région au sud-ouest de Tokyo et une deuxième fois en 1964, avant celui de Niigata. Cette fois-ci, l'observation s'est faite en mer. Les instruments de mesure mis en place à partir de 1960 au bord des côtes ont effectivement constaté que la mer était montée de près de 20 centimètres quelques mois avant le séisme. En cause, le soulèvement probable du plancher océanique.

    Au cours de l’hiver 2004-2005, en Californie du Sud, le sol s’est mis à gonfler de manière inquiétante. Ce gonflement a d’abord été interprété comme un signal annonciateur d’un séisme imminent. Heureusement, on s’est rapidement rendu compte que le phénomène était dû au remplissage des aquifères par les précipitations particulièrement abondantes de cet hiver-là, le plus pluvieux des 100 dernières années ! © Graphies, MEDD-DPPR

    Au cours de l’hiver 2004-2005, en Californie du Sud, le sol s’est mis à gonfler de manière inquiétante. Ce gonflement a d’abord été interprété comme un signal annonciateur d’un séisme imminent. Heureusement, on s’est rapidement rendu compte que le phénomène était dû au remplissage des aquifères par les précipitations particulièrement abondantes de cet hiver-là, le plus pluvieux des 100 dernières années ! © Graphies, MEDD-DPPR

    Le séisme de San Fernando

    Ce phénomène de gonflement du sol a fait l'objet de nombreuses études, mais les résultats sont controversés en raison de la difficulté à obtenir des mesures fiables. Quelques dérapages sont restés célèbres dans l'histoire de la sismologiesismologie, pour leur retentissement médiatique.

    Le plus connu est celui de Palmdale Bulge, en Californie du Sud. Peu avant le séisme de San Fernando en 1971, certains spécialistes affirmèrent que le sol de la Californie du Sud s'était progressivement soulevé entre 1960 et 1975 de plus de 35 centimètres sur une étendue grande comme la moitié de la Bretagne. Convaincus qu'ils tenaient là « le » précurseur que tous attendaient, ces sismologuessismologues n'ont pas hésité à s'aventurer encore plus loin. Non seulement ce gonflement était un précurseur du séisme de San Fernando, mais il en annonçait un autre, bien plus terrible encore ! Après avoir déclenché une véritable psychosepsychose dans toute la Californie, on a découvert que ces gonflements anormaux n'étaient en réalité... que des erreurs de mesure.

    Un nouvel épisode de gonflement du sol met à nouveau les systèmes de surveillance en alerte en 2005. Mais cette fois, les sismologues échaudés ont fait preuve d'une prudence exemplaire. Données en main, on finit par comprendre que c'est la pluviométrie exceptionnelle de l'hiverhiver 2004 en Californie du Sud qui, après avoir gorgé d'eau les nappes phréatiques, est responsable du gonflement.

    Alors que penser de ce précurseur ? Une fois de plus, les choses ne sont pas simples. À ce jour, on ne connaît toujours pas d'exemple indiscutable de corrélation entre surélévation du sol et séisme. À l'inverse, des surélévations ont été observées dans des régions où aucun séisme n'a eu lieu...