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    Gardiennes de la cité et vestiges des sièges successifs, les trois tours du port témoignent de la grandeur maritime de La Rochelle depuis le Moyen Age. Le murmur qui relie la Tour de la Chaîne à la Tour de la Lanterne était battu par la mer, à chaque marée.

    Tour de la Lanterne et chenal de La Rochelle, Charente Maritimes. © Pline,<em> Wikimedia commons,</em> CC by-sa 3.0

    Tour de la Lanterne et chenal de La Rochelle, Charente Maritimes. © Pline, Wikimedia commons, CC by-sa 3.0
    Montage : La Rochelle ©Juste Lisch

    Montage : La Rochelle ©Juste Lisch

    Illustrations réalisées par Juste Lisch en 1864 et qui représentent, selon lui, les tours du Vieux-Port de La Rochelle avant qu'elles n'aient été endommagées, en les comparant à ce qu'elles étaient alors à son époque.

    La muraille primitive date de 1837. Plusieurs tours assuraient sa solidité contre les tempêtestempêtes. Elle servait de chemin de ronde. On y accédait par un escalierescalier refait en 1853.

    A l'extrémité ouest s'élevait la Tour de la Lanterne, qui baignait dans la mer. Devant se trouvait un ouvrage, entouré d'eau, et le cours d'eau de Parthenay, bien plus abondant qu' aujourd'hui débouchait à cet endroit.

    Tour de la lanterne

    Tour de la lanterne

    La Tour de la Lanterne fut commencée en 1445 et achevée en 1476, sous Louis XI, qui en paya une partie. Elle mesure environ 70 mètres de haut et tire son nom du fait que sur la tourelle se trouvait une lanterne percée à six pans et vitrée pour protéger le flambeau que l'on y mettait dedans la nuit pour servir de phare.

    La Tour comporte de vastes caves, l'ancien corps de garde et quatre étages, et  fut utilisée comme prison. En tant que prison, elle reçut, des corsaires anglais, écossais, irlandais, hollandais et espagnols dont certains, condamnés à mort, furent pendus dans la salle la plus haute.

    Les prisonniers ont laissé de nombreux graffitis : des croix, des bateaux, et la gravure de Lafontaine, condamné à 60 jours de prison en 1872.

    Elle se nomma aussi Tour des prêtres ou Tour des Anglais ou encore Tour de Garrot, parce que destinée au désarmement des nefsnefs avant l'entrée dans le port. On y avait enfermé des bourgeois en rébellion contre la ville (1615) et des protestants du Poitou après l'insurrection vendéenne (1793). On l'appelle encore Tour des Quatre Sergents, dont deux y furent enfermés en 1822, avant d'être guillotinés à Paris avec leurs collègues le 21 septembre 1822.

    En 1920 l'autorité militaire l'utilisait encore comme prison pour les soldats de la garnison. Le carbonarisme pour l'Italie et la charbonnerie pour la France.

    C'est une société plus ou moins secrète, politique, qui eut un rôle important sous la Révolution française, et qui contribua à l'unification de l'Italie.

    Cette association est  issue de la corporation des charbonniers. Le phénomène fut avant tout italien avec des ramifications en France. Dès 1817, le carbonarisme entretint l'agitation qui débuta dans les Marches pontificales (1817), et culmina en 1820-1821, à Naples et au Piémont avec Charles-Albert de Savoie qui encourageait les conspirateurs.

    La répression fut féroce et les souffrances de Pellico et Maroncelli (1820), ou de Confalonieri et Pallavicino (1824) sensibilisèrent l'opinion à la cause italienne.
    C'est du Carbonarisme que sortit le mouvement de la Jeune Italie, créé à Marseille en 1831 par des Carbonari en exil, et dirigé par Giuseppe Mazzini.

    Les quatre sergents

    La charbonnerie française, elle, sera très active de 1820 à 1823. La conspiration échoue et les quatre sergents de La Rochelle furent exécutés.

    Les quatre sergents de La Rochelle

    Les quatre sergents de La Rochelle

    Dès 1821, le 45e régiment d'infanterie en garnison à Paris inquiète les autorités militaires à cause de son « mauvais esprit ». Les soldats qui refusent de crier " Vive le Roi " provoquent le déplacement de ce régiment à La Rochelle en 1822. Quatre jeunes sergents : Bories, Pommier, Raoulx et Goubin, âgés de 25 ans ont fondé dans leur unité une division de la Charbonnerie, et, comme dans la capitale, ils entendent poursuivre leur action. Mais ils sont dénoncés et traduits en justice. Refusant de dénoncer leurs camarades, ils paient pour tous, y compris pour le marquis de La Fayette. Après un procès sommaire, ils sont guillotinés en place de Grève le 21 septembre 1822. Ils sont considérés comme des " martyrs de la liberté " après avoir crié, chacun, « Vive la liberté ! » en grimpant sur l'échafaud. Et ces paroles furent répercutées par tout le pays. Et lorsque Charles X durcit encore la concentration du pouvoir, c'est la révolution de juillet en 1830 !

    La liberté guidant le peuple par Eugène Delacroix

    La liberté guidant le peuple par Eugène Delacroix

    Eugène Delacroix n'a jamais été un révolutionnaire, il fut cependant témoin des journées de Juillet 1830. Il participa même à la défense du Louvre. Ce tableau est une commande de Louis Philippe. Le sujet est un fait d'actualité, E. Delacroix avait déjà travaillé sur les thèmes politiques avec des tableaux comme Le massacre de Chios. Charles X, le 27 Juillet, publie 4 ordonnances renforçant le caractère dictatorial de son règne. Les 27, 28 et 29 juillet la révolution éclate, Charles X perd son trône. Louis Philippe fonde la monarchie de Juillet, plus libérale, et rétablit le drapeau tricolore.

    Informations d'après le site La Rochelle.