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Lutécien, formation et fossiles
Comme beaucoup de couches géologiques ont été identifiées dans la région il y en a forcément une qui porteporte le nom de la capitale et c'est le Lutétien !
Subdivisions du Lutétien :
- Lutétien inférieur : 55 Millions d'années, calcairecalcaire grossier et sablessables glauconieux à NummulitesNummulites laevigatus . ClimatClimat chaud et humide. FaunesFaunes des régions tropicales à sub-tropicales de l'époque...
- Lutétien moyen : calcaire grossier à Milioles, Orbitolites, Alvéolines, Nummulites et MollusquesMollusques (BivalvesBivalves et GastéropodesGastéropodes)
- Lutétien supérieur : marnes et caillasses inférieures, falun de Foulangue, marnes et caillasses supérieures
L'étage Lutétien existe ailleurs : Sénégal et Égypte, Madagascar, Belgique, Allemagne, Hongrie, Pologne, Suisse, Italie et en Espagne.
Les grandes formations lutétienne en France, sont concentrées dans les régions suivantes : région parisienne, Aquitaine, Pays Basque, Alpes et en Alsace. L'actuelle France, était au niveau de l'actuelle Floride, durant l'Éocène, puis elle migra en quelque sorte pour arriver il y a quelques millions d'années à son emplacement actuel. De nos jours ce mouvement se poursuit, rapprochant l'Africain et l'Europe au rythme de 2 à 3 cm par an. Dans quelques millions d'années, la mer Méditerranéemer Méditerranée se sera alors refermée.
Le lutétien, pierre des pyramides ! Source : Crozat. P. « Le génie des pyramides » Ed. Dervy 2002
« Les blocs de calcaire constituant le gros oeuvre seraient empruntés au plateau de Gizeh, par exploitation des stratesstrates du plateau. La vérification de la concordance de la pierre du plateau de Gizeh (calcaire lutétien à nummulites) et des trois grandes pyramides et le repérage par vue aérienne des zones d'emprunt sont aisés. Des reliquats de carrières sont visibles au pied de Khephren et de Mykérinos. Du point de vue géologique, le plateau de Gizeh est constitué d'un calcaire à Nummulites de l'éocène - qui n'affleure pas ailleurs (sauf sous le vieux Caire).
Satellite Google earth des pyramides
Il a subi des fracturations naturelles :
- un premier système de fracturations, larges parallèles, perpendiculaire à l'axe du pli tectonique, dû à la flexionflexion
- un second système orthogonal de fracturations, serrées, diagonal par rapport à l'axe du pli, dû à la compression.
- la carte géologique du Caire indique l'orientation NE-SW du plissement tectonique et des failles de Gizeh, et les pyramides sont disposées et orientées en fonction de la fracturation des roches : alignées sur le sommet du pli, là où les strates sont horizontales et aisées à exploiter, et orientées N-S et E-W en fonction de la fracturation des diaclases.
Les pyramides
Aujourd'hui comme hier, nul ne saurait faire fi du système de fracturation, sous peine de ne tirer de la carrière que des blocs difficiles à mettre en oeuvre. Le mode d'extraction, en carrière horizontale à ciel ouvert, au fur et à mesure des besoins, au plus près et au plus pratique, voit les strates découpées par tranchées (de largeur d'homme et orientées selon la fracturation la plus fine) qui déterminent des massifs à décoller par soulèvement : le "démisage". Les encoches nécessaires au soulèvement sont encore visibles sur le sol autour des pyramides, sur les strates restées en place. Le massif extrait devra être refendu pour être mis en oeuvre, mais, les blocs pour ainsi dire "pré-découpés" en carrière, ne nécessiteront que « peu » de travail de taille »
Les fossiles du Lutétien
L'ouest du Bassin de Paris est plus riche en gisementsgisements de fossilesfossiles très bien conservés. Le Lutétien représente un des dépôts les plus hauts du Tertiaire du Bassin de Paris : très peu enfouis, leur diagenèsediagenèse est très faible. Les gisements coquilliers sont quasiment inaltérés : Grignon, sur le flanc de l'anticlinalanticlinal de Beynes, par exemple. Les gisements sont localisés sur le flanc des cuestascuestas et des vallées, où les couches ont été révélées par les entailles fluviatiles. Une liste des gisements, assez longue est disponible sur le site du Museum.
Quelques calcaires à fossiles d’Unicellulaires présents dans le Lutétien :
A - Calcaire à Alvéolines
Les Alvéolines sont des ForaminifèresForaminifères benthiquesbenthiques à test porcelané (blanc à la loupe, sombre au microscopemicroscope).
Structure schématique d'une Alvéoline : le test calcaire est constitué d'une lame délimitant un canal en forme de spirale divisé en loges par des cloisons primaires, elles mêmes subdivisées en logettes par des cloisons secondaires.
Distribution écologique : ce sont des organismes des mers chaudes et peu profondes vivant dans les milieux marins de faible énergie.
Répartition stratigraphique : Alveolina avellana et Alveolina levis sont de grandes alvéolines qui ne se trouvent que dans les formations calcaires de l'EocèneEocène inférieur.
Alvéolines
Les alvéolines de l’éocène
Différentes lignées se distinguent par des dépôts calcaires plus ou moins développés et par des pôles plus ou moins aigus. Deux tendances d'évolution opposées apparaissent. La première tendance est une évolution vers un allongement axialaxial (majorité des lignées), ce qui est une adaptation à la vie dans les sédimentssédiments et à des milieux relativement agités. La seconde tendance est une évolution vers un raccourcissement axial : la forme est de plus en plus globuleuse. C'est une adaptation à la vie sur les plantes et à des eaux calmes.
On connaît, dans les différentes lignées, tous les stades intermédiaires et la population est toujours homogène. L'évolution porte donc sur la forme, mais aussi sur la taille. Cette taille augmente au cours du temps. L'évolution tend vers cet accroissement de taille, c'est la « loi » de Cape.
- Au crétacécrétacé, on passe de Ovalveolina à Préalveolina à Subalveolina.
- A l'éocène, on passe de Globalveoline à Alveolina à Alveolinella.
- A l'échelle de la macroévolution, on passe d'un genre à l'autre sans intermédiaire
B - Calcaire à Milioles
Les Milioles sont des Foraminifères benthiques à test calcaire porcelané (blanc à la loupe, sombre au microscope) pluriloculaire dont les loges ont un arrangement typique.
Distribution écologique : ce sont des formes marines, surtout d'eaux peu profondes et chaudes, des plateformes internes (milieu marin interne, énergie faible à moyenne).
Milioles
Répartition stratigraphique : depuis le mésozoïquemésozoïque jusqu'à nos jours. Le Lutétien moyen-supérieur dans la région parisienne.
La sédimentationsédimentation calcaire s'installe à cette époque sous la forme d'un calcaire à Milioles déposé dans des eaux chaudes et peu profondes. L'axe anticlinal de l'Artois joue à nouveau un rôle de barrière séparant le bassin belge au Nord et un golfe étroit au Sud - au sud ouest d'Amiens - en relation avec la Manche et l'Atlantique. Le cycle s'achève au Lutétien supérieur par une régression et des dépôts lagunaires (caillasses, marnes, dolomiesdolomies, gypsesgypses).
Roche fine des Carrières de Saint-Pierre-Aigle à 85km au NE de Paris depuis 1850. Elles se sont spécialisées dans la fourniture de pierre pour la restauration de monuments historiques de Paris (stylestyle Hausmannien).
Nature: Calcaire à Milioles. Etage Lutétien
-- Aspect roche dure: Grain fin avec petits trous peu nombreux, sur fond crème
-- Aspect roche dure coquillée : Grain fin avec de coquillages sur fond crème
Utilisations : Dallage, escalierescalier, perronperron, bassin. Rejaillissements, bandeau, cornichecorniche, revêtement, élévation sous saillie...
Réalisations, exemples : Restauration de Notre Dame de Paris et quai Panhard-Levassor ...
C - Calcaires à Nummulites
La mer lutétienne transgresse depuis le nord du Bassin de Paris. Le rivage formé par de grandes plages de sable passe par l'actuel Vexin français, la banlieue sud de Paris et la vallée de la Marne en amont de la capitale, par exemple à Meaux. La mer est peu profonde, protégée par l'île de l'anticlinal du Pays de Bray. Plus au nord, dans le Valois, le Soissonnais, le Noyonnais et le Laonnois la mer atteint 50 mètres de profondeur avec une accumulation de Nummulites laevigatus.
Nummulites
Les carrières de Grandru, creusées dans le Lutétien sont remarquables par l'abondance de Nummulites laevigatus qui forme ici la "pierre à liards", couche de 2m d'épaisseur, surmontée par un sable calcaire à Nummulites de 3 à 5m d'épaisseur, lui-même surmonté par un calcaire fin à oursinsoursins et à Ditrupa strangulata (un AnnélideAnnélide).
Pierre à liards