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De la famille des chèvres, le bouquetin des Alpes (Capra ibexCapra ibex) est un animal massif et trapu, adapté aux rochers et aux falaises. Le pelage des mâles est généralement plus foncé que celui des femelles variant du brun chocolat au gris selon les saisonssaisons.
Description
Le poids du bouquetin varie entre 80 et 120 kilogrammes pour les mâles et autour de 50 kilogrammes pour les femelles. Le dimorphisme sexueldimorphisme sexuel est important. Les mâles sont pourvus d'une barbiche et surtout d'imposantes cornes arquées et ornées de bourrelets qui peuvent atteindre 90 centimètres et cinq kilogrammes. Celles des femelles sont beaucoup plus courtes.
Écologie
Le bouquetin est un animal typiquement de rochers et de falaises auxquels il est parfaitement adapté. Ses courtes et puissantes pattes, mais surtout ses sabots larges et élastiques, lui permettent de se déplacer dans des secteurs très abrupts où même le chamoischamois ne va pas. Il supporte l'altitude sans difficulté grâce à son épaisse toison mais il peut descendre assez bas en hiverhiver et au printemps.
Les bouquetins vivent généralement en hardes de mâles et de femelles séparées, qui se retrouvent durant le rut en décembre. Les combats entre mâles sont alors assez spectaculaires et très sonores.
Le bouquetin est un véritable survivant. Sa réintroduction n'aurait jamais pu avoir lieu dans les Alpes françaises si les derniers individus italiens n'avaient échappé à l'extermination totale grâce à la création d'une réserve de chasseréserve de chasse en 1856 (devenue depuis le Parc national du Gran Paradiso). Sûr de ses capacités en montagne, le bouquetin a tendance à ne pas être très farouche et se contente souvent de s'abriter dans les rochers à l'approche d'un prédateur. Cette technique adaptée pour les loups lui a coûté très cher avec l'apparition des armes de jet puis des armes à feu.
Où et quand voir le bouquetin des Alpes ?
La disparition du bouquetin dans le Vercors est certainement très ancienne et date probablement du Néolithique comme en témoignent quelques crânescrânes retrouvés dans des grottes. À partir des quelques dizaines d'individus sauvés en Italie, les populations ont été lentement reconstituées en Italie et en Suisse et plus tardivement en France.
En 1989 et 1990, le Parc naturel du Vercors procède aux lâchers de 28 bouquetins originaires du Parc national de la Vanoise. Cette opération est un véritable succès puisque la population du cirque d'Archiane et des crêtes orientales du Vercors compte désormais plus de 400 animaux.
Une deuxième réintroduction a été conduite en 2000 et 2002 dans les gorges de la Bourne. Trente-cinq bouquetins y ont été relâchés dans le secteur de Pont en Royans et du cirque de Bournillon. Ces animaux semblent cependant avoir plus de mal à s'acclimater dans cette région assez chaude. Le noyau se développe d'autant plus lentement que plusieurs individus ont rejoint la population orientale du Vercors.
Le bouquetin reste un animal aisé à approcher d'autant plus qu'il n'est pas chassé. Mais il faut pour cela généralement marcher un peu et il n'est pas toujours facile de trouver les hardes même si elles se déplacent peu. Dans le Vercors, on peut espérer le croiser sur les crêtes du Grand Veymont aux Deux Sœurs, en particulier au niveau des différents pas qu'il affectionne. Le cirque d'Archiane, berceau de sa réintroduction, reste également un endroit très favorable, particulièrement en décembre pendant le rut. Équipé de jumelles, il est même possible de l'observer sur les vires depuis le village d'Archiane. Les randonneurs le rechercheront plutôt dans la gorge des Quatre-Chemins ou vers Pédane.
Les animaux réintroduits dans le Royans sont beaucoup plus difficiles à voir. Moins nombreux, ils sont également plus forestiers et restent sous le couvert dès qu'il fait un peu chaud. En hiver cependant, il est souvent possible d'observer facilement quelques individus circulant sur le Mont Baret depuis le cœur du village de Pont en Royans.