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    L'étude des environnements passés nécessite des archives environnementales. Les échantillons de lichens conservés dans les herbiers universitaires peuvent typiquement répondre à cette problématique. Les données issues de la bioaccumulationbioaccumulation des échantillons d'herbiers comparées aux échantillons actuels permettent de retracer l'évolution de la pollution atmosphérique jusqu'aux plus vieux spécimens, âgés de plusieurs siècles.

    Lichens feuillus. © Randimal, Shutterstock 
    Lichens feuillus. © Randimal, Shutterstock 

    Les universités et les muséums d'histoire naturelle possèdent de nombreuses collections biologiques (plantes, champignonschampignons, lichens, graines) et géologiques (roches, fossilesfossiles, cartes géologiques) datant de plusieurs décennies, voire plusieurs siècles.

    Les herbiers fournissent des informations précieuses

    C'est au cours du XVIe siècle qu'ont été élaborés les premiers herbiers, collections botaniquesbotaniques d'échantillons de plantes ou de champignons séchés. Ces échantillons conservés fournissent de riches données exploitables de nos jours pour répondre à des problématiques scientifiques variées : classification du vivant, évolution des végétaux, étude de la biodiversitébiodiversité, évaluation de la pollution passée.

    Échantillons d’herbier de <em>Xanthoria parietina</em> collectés dans le Tarn par Henri Sudre en 1900 (Université Paul Sabatier, Toulouse). © Yannick Agnan - Tous droits réservés
    Échantillons d’herbier de Xanthoria parietina collectés dans le Tarn par Henri Sudre en 1900 (Université Paul Sabatier, Toulouse). © Yannick Agnan - Tous droits réservés

    Dans le cadre de la biosurveillancebiosurveillance, les herbiers universitaires de lichens sont exploitables pour évaluer la pollution passée : en comparant par bioaccumulation les données de concentrations en polluants issues de ces échantillons avec celles issues de leurs homologues actuels collectés dans les mêmes localités.

    Une étude menée sur la pollution métallique à l'échelle du territoire français, dont les plus anciens échantillons dataient de 1870, a mis en évidence différentes tendances selon l'élément et la période considérés. Les résultats présentent une contaminationcontamination spatialement plus étendue dans le passé, avec notamment du plomb, de l'arsenic et du cadmium issus de la combustion du charboncharbon comme source énergétique.

    En revanche, les observations actuelles montrent des impacts localisés autour des sites urbains : pollution liée à l'industrie ou au traitement des déchets. L'évolution la plus remarquable est celle, par étapes, du plomb : la combustion du charbon depuis la fin du XIXe siècle, puis l'utilisation des essences plombées durant la seconde moitié du XXe siècle, l'avènement du nucléaire dans les années 1950, enfin l'interdiction des essences plombées en 2000 réduisant notablement son émission.