Le monde à la fin du Crétacé : la situation climatique

Le monde à la fin du Crétacé : la situation climatique

Autre connaissance importante à prendre en compte avant d'aborder les hypothèses de la disparition des dinosaures : la situation climatique à cette époque.

Quelle était la situation climatique au Crétacé ? © J.-L. Hartenberger

Quelle était la situation climatique au Crétacé ? © J.-L. Hartenberger 

Le Crétacé, période la plus chaude de l'Histoire

Les roches sont de formidables archives pour qui sait les décrypter. D'après celles qui se sont formées au Crétacé, les géologues peuvent déduire que le Crétacé a été la période la plus chaude de l'Histoire de la Terre, la température moyenne à la surface du globe restant au-dessus de 20°C, contre 15°C environ aujourd'hui.

Le Crétacé supérieur est d'ailleurs une des dernières époques pour lesquelles il existe une série de preuves, à l'échelle globale, montrant un climat totalement dépourvu de glace. Les coraux s'étendaient jusqu'à 30°N et S ; les arbres à pain (espèce des pays tropicaux à alternance marquée entre saison sèche et saison des pluies) crûrent jusqu'à 60°N au Groenland et on trouvait des palmiers en Alaska, déjà en position polaire. (A. BERGER, Le climat de la Terre)

Ainsi, contrairement à l'heure actuelle, il n'existait pas de calottes glaciaires aux pôles. Il n'y a donc malheureusement aucune chance de retrouver un dinosaure congelé comme les mammouths de Sibérie...

Au Crétacé, des fougères arborescentes poussaient au Groenland et en Antarctique. © K.-G. Preston-Mafham

Au Crétacé, des fougères arborescentes poussaient au Groenland et en Antarctique. © K.-G. Preston-Mafham 

Variations climatiques et latitudes

L'étude des plantes fossiles montre qu'il y avait des différences de climat suivant la latitude, avec des conditions plus tempérées dans les régions arctiques et antarctiques. Ces régions, à cette époque, se trouvaient déjà à de très hautes latitudes.

Les restes végétaux accompagnant ceux des dinosaures qui y ont été mis à jour indiquent l'existence de forêts, donc d'un climat beaucoup moins rigoureux qu'aujourd'hui. Cependant, le climat devait y être assez frais, car ni les tortues ni les crocodiles - animaux actuellement inféodés aux milieux tropicaux - n'ont été capables de vivre à ces latitudes au Mésozoïque.

Ainsi, les différences climatiques liées à la latitude étaient moins marquées qu'aujourd'hui, tout comme les variations saisonnières, mais ce serait une erreur que de se représenter les paysages mésozoïques comme exclusivement composés de forêts et marécages tropicaux.